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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Jared Gomes
(chant+melodica)

-Jaxon Benge
(guitare)

-Mawk
(basse)

-DJ Product © 1969
(platines+melodica)

-Tiny Bubbz
(batterie)

TRACKLIST

1)New World Intro
2)Live or Die Free
3)Bloodfire
4)Ordo (ab Chao)
5)Stay Ready (featuring Dirtball)
6)Family
7)Stepping Stone
8)Renegade
9)Everything All the Time
10)Mortgage Crisis Intro
11)Middle Class Blues
12)Flesh and Blood
13)Nibiru Intro
14)Planet X
15)Higher Ground
16)A Soldiers Intro
17)Tow the Line
18)Self Aware
19)Lost History Intro
20)This Love

DISCOGRAPHIE


(hed) p.e. - New World Orphans
(2010) - punk néo metal fusion gros fourre-tout groovy, énervé et engagé - Label : Suburban Noize



Quand la scène néo explosa entre 1994 et 1997, une grosse partie de l'attention se focalisa sur l'apport fantastique de Ross Robinson. Il faut dire que produire à la fois les deux premiers Korn, 3 Dollar Bill de Limp Bizkit et Roots de Sepultura en trois ans, ça commence à faire beaucoup. Cette surabondance est-elle responsable de la relégation au second plan de la formation de Jared Gomes, dont le premier album est pourtant sorti pile au bon moment ? On ne le saura jamais mais une chose reste sûre : à l'inverse de bon nombre de groupes nés pendant cette période, (hed) p.e. ne risque pas de lâcher l'affaire.

New World Orphans n'est pas un album susceptible de plaire aux gens bloqués sur un seul style. Le terme « fusion » prend ici tout son sens : on prend du néo, du hip-hop, du gros punk bien méchant, du métal, on mixe tout ça ensemble et on pond un truc où anticiper le prochain plan qui va débarquer est quasiment impossible. Forcément, pour mener un navire aussi bigarré il faut un capitaine de premier choix... et Jared Gomes est cet homme-là. MC doté d'un flow énorme quand il part en rap (on pense parfois à Flobots sur "Stepping Stone"), il se révèle tout aussi doué quand il s'agit de hurler sur du punk ou d'assurer des parties chantées. Ce talent protéiforme est vraiment impressionnant, et comme les autres musiciens sont loin d'être des manches et que la production est ample comme il faut, on prend fort logiquement une bonne petite claque dès la première écoute. L'efficacité est ici intimement liée à la variété du tout : quel que soit le style qu'emprunte (hed) p.e., l'approche privilégiée est toujours celle qui fait le plus mal. On se retrouve donc avec du très gros hip-hop enchaîné à du très gros punk, puis du très gros néo, puis de la très grosse fusion, puis du très gros hardcore... ça change tout le temps, mais la baffe est continue.

Cette débauche d'ingrédients sous-entend forcément la présence d'une multitude de breaks et d'enchaînements abrupts, et c'est précisément dans ce domaine que (hed) p.e. se distingue. Vous imaginez-vous facilement la juxtaposition entre du punk oï et du hip-hop californien version « pimps and hoes » ? Non ? Normal... et pourtant "Family" le fait. De la même manière que l'énorme opener "Live or Die Free" place brillamment un rythme afro-cubain au milieu d'une combinaison rap-métal / punk déjà bien balaise en soi. Ça ne dure pas longtemps, à peine le temps d'un couplet dans une chanson qui n'atteint pas deux minutes au compteur... mais ça marque. Car comme l'immense majorité des enchaînements de l'album, ça combine imprévisibilité et sentiment d'évidence. "Orbo (ad Chao)" réussit la performance d'exploser Skindred à son propre jeu, en balançant un plan ragga-métal qui enfonce tout ce qu'on peut trouver sur le pitoyable Shark Bites And Dog Fights. Le summum du patchwork est probablement atteint sur "Planet X" qui enchaîne gaillardement thrash-metal, surf-music à la Tarantino, néo-core ultra jumpy, samples parlés et autres (il y a même un solo de shred en sweeping, bon sang !) tout en maintenant un niveau de cohérence à la limite de l'incroyable.

(hed) p.e. est un groupe engagé, et les paroles des chansons comme le manifeste présent dans le livret révèlent un contenu militant anti-Bush / anti-mondialisation, le tout basé sur une théorie du complot totalement assumée. (hed) p.e. pose la loi du Talion et le respect mutuel comme seules bases des rapports humains, et on retrouve des formules comme « push me and I'll push you right back » ou « respect me or I won't respect you » un peu partout sur le disque. Cet engagement se retrouve dans la multitude d'intros et d'outros présentant divers samples et sketches attaquant en bloc toutes les cibles citées précédemment. Mais le symbole ultime est "Tow the Line" qui réaffirme que les évènements du 11 septembre n'étaient qu'un prétexte orchestré pour justifier la guerre en Irak. Complètement à contre-pied du reste de l'album, ce titre aux frontières de la pop-rock et du punk seventies se révèle irrésistible : une fois le refrain écouté une fois, vous êtes foutu. Dommage que juste après se trouve le seul vrai ratage de l'album : l'enchaînement "Self-Aware" / "This Love", titres assez guimauveux qui ne le font pas trop. Les quelques rares moments où le groupe se lance dans le sentimental sont donc foirés c'est dommage... parce qu'à part ça, c'est quand même de la balle.


New World Orphans fera fuir beaucoup de monde, mais ceux qui adhéreront risquent fort de devenir accros. Si vous ne croyez pas qu'il est encore possible de faire du néo / fusion inventif et rentre-dedans, si vous croyez que punk hardcore et hip-hop sont totalement incompatibles et si vous êtes angoissé à l'idée de changer d'avis, n'écoutez jamais cet album. Il vous pliera en deux...


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