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CHRONIQUE PAR ...

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Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

- Daniel Peroine
(guitare)

- Philippe Chevalot
(basse)

- Olivier Baldissera
(batterie)

TRACKLIST

1)Las Palmas Street
2)Choïna
3)Chapitre XX
4)Just Me
5)Utopia
6)Renovatio
7)Some Words from L.A.
8)The Game
9)J-Funk

DISCOGRAPHIE

Renovatio (2010)

Péroine, Daniel - Renovatio
(2010) - shred mélodique - Label : Autoproduction



Séb, tu vas encore nous les briser longtemps avec tes albums de gratteux français ? Et un coup de cœur du mois en plus! Okay, mais je ne veux pas lire le moindre mot style tapping (dommage), sweeping, legato, ni le moindre nom d’effets fabriqués je-ne-sais-où. Chez les Éternels, on n’est pas à Shred Magazine, va falloir te le dire combien de fois? Au moins autant de fois qu'il me faudra te répéter, chef, que Daniel, c’est une nouvelle preuve de la bonne santé d’une autre facette de la scène française moderne. Celle des guitaristes émérites capables de faire faire un bond en avant à une technique bien connue des amateurs de six-cordes : le tapping. Mais pas seulement.

Difficile d’aborder cet excellent album sans expliciter aux profanes le pourquoi-du-comment du tapping (et ce sans me faire taper sur… les doigts). Wikipédia étant mon ami, il s’agit, je cite, « d’une technique guitaristique également utilisée à la basse et sur d'autres instruments à cordes pincées, consistant à taper une corde plutôt qu'à la gratter ou à la pincer. Elle fait partie des techniques de jeu étendues et il en existe deux principales variantes : le tapping simple, dit « à une main », et celui réalisé à deux mains. » Alors heureux? Pour les amateurs de visuels, ruez-vous sur les nombreuses vidéos de Van Halen, Jennifer Batten ou encore Thomas Bressel et Daniel Péroine afin de joindre le son et l’image à cette succincte explication. Ce dernier excelle en la matière, il va sans dire, puisqu’il l’enseigne même du côté de Nancy.

Maintenant réduire Renovatio à un seul et unique assemblage de plans de tapping complexes s’avère simpliste. Parce que plus que de technique et de virtuosité, Daniel fait montre d’une musicalité qui ne souffre aucune contestation. Cette dernière se doit d’être soulignée au regard des trois écueils dont souffre trop souvent la production instrumentale guitare : la reproduction quasi à l’identique de licks éprouvés depuis des lustres. La tendance à en coller dans tous les coins pour épater la galerie et rafler sa place sur le podium de la vélocité. Et enfin le fait de considérer la section rythmique (quand elle existe humainement) comme un métronome de luxe. Avis aux amateurs de solitaire masturbation sur six ou sept cordes (voire parfois tout autant de manches) : passez votre chemin. Non : changez votre fusil d’épaule et prenez un cours de groove et de fluidité via "The Game" et "Chapitre XX".

D’un autre côté, inutile non plus de se voiler la face : le Nancéen envoie du lourd… mais avec force finesse allant de thèmes plutôt cool-Rock Californien à la Michael Landau/Steve Lukather ("Las Palmas Streets") jusqu’au gros groove qui tâche ("J-Funk" et le titre parle pour lui même s’il renvoie au "War" de Satriani). Soit dit en passant, le bon goût se profile d’ailleurs dès l’ouverture du livret d’accompagnement, composé de magnifiques clichés noir et blanc des trois musiciens responsables de Renovatio : Daniel, donc, mais aussi et surtout Philippe Chevalot à la basse (un ange passe et c’est celui de Pastorius) et Olivier Baldissera à la batterie. Preuve image à l’appui que les deux musiciens suscités ne comptent pas pour des prunes, contrairement à bon nombre de shreddeurs. Ce sacré ciment rythmique mis en valeur sur l’ensemble du disque qui s’illustre dès le premier titre. Il colle parfaitement avec les envolées du guitariste, enrichit ces dernières et leur offre même quelques respirations fort agréables. Tout le monde est bien à sa place.

Daniel et ses acolytes entraînent alors l’auditeur vers de beaux pays entre le Los Angeles de carte postale ("Some Words from L.A.", titre là aussi nickel chrome), le San Francisco d’un Satriani (période The Extremist cette fois) auquel il rend directement hommage et dans le booklet, et dans l’harmonie et dans l’approche sonore. Mais aussi des contrées bien plus obscures sur l’éponyme "Renovatio" et ses quatre minutes d’un « feel-good groove » qui risque de filer pas mal de fil à retordre pour sa retranscription avant apprentissage. La première écoute rappellerait un Living Colour, la puissance en moins, un King’s X en plus speedé, mais finalement c’est à nouveau la face cachée de Satch qui ressurgit pour ne plus lâcher l’affaire. Ce dernier ferait d’ailleurs bien d’investir dans cette autoproduction made in France : il y trouverait facilement de quoi épater les quelques élèves privilégiés qui lui restent.


De la haute voltige comme il est bon d’en entendre, avec des sonorités plus que soignées. Signalons, comme c’était déjà le cas pour Julien Damotte le mois dernier, que ce premier album est intégralement auto-produit. Faites plaisir à votre chaîne Hi-Fi et/ou à vos écouteurs intra-auriculaires dernier cri : c’est via www.guitareuroshop.com que cela se passe. En espérant de le voir débarquer avec ses deux potos bientôt du côté de chez vous. Le must have instrumental et indispensable de ce premier trimestre 2010. Ni plus, ni moins.


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