CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Hans Lundin
(chant+claviers)
-Patrick Lundström
(chant)
-Aleena Gibson
(chant)
-Per Nilsson
(guitare)
-Jonas Reingold
(basse)
-Morgan Agren
(batterie)
TRACKLIST
1)In the Wake of Evolution
2)In the Heart of Her Own Magic Field
3)Electric Power Water Notes
4)Folkia’s First Decision
5)The Words Are Like Leaves
6)Arcs of Sound
7)Smoke From a Secret Source
8)The Seven Oceans of Our Mind
DISCOGRAPHIE
Kaipa -
In The Wake Of Evolution
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Hans Ludin sait s’entourer. En effet, le line-up actuel de son groupe est des plus intéressants et éclectiques avec Morgan Ågren (Mats & Morgan, Zappa), Jonas Reingold (The Flower Kings, Karmakanic) ou bien encore Patrik Lundström (Ritual). Mais comme souvent, un bon line-up ne fait pas forcément un bon disque et le dernier album en date de Kaipa était franchement décevant et passablement longuet. Autant dire qu’on n’attendait pas forcément grand-chose d’une nouvelle sortie du groupe. Pourtant, une écoute rapide pourrait bien nous faire changer d’avis. Et si changer de pochette pour quelque chose d’affreux était la clé de la réussite ?
On est en droit de se poser la question, car là où Angling Feelings manquait gravement d’inspiration, In The Wake Of Evolution sait se montrer particulièrement aguicheur sur ce point. Et ce dès le premier titre du disque qui flatte les esgourdes via son lot de mélodies très accrocheuses que l’on se mettra rapidement à siffloter. Et ce n’est pas tout car les performances vocales d’Aleena Gibson et de Patrik Lundström sont très convaincantes et ne manquent jamais de pimenter les joutes instrumentales des 10 minutes du morceau. À côté de son excellent travail de composition, Hans Lundin s’est aussi particulièrement appliqué sur les arrangements ou violon et flûte côtoient avec bonheur les orchestrations synthétiques du monsieur.
Si le groupe cite Yes ou Flower Kings sans trop se poser de question, on sera aussi content de voir qu’on retrouve un petit peu la touche Folklorique et sautillante de l’excellent Ritual (notamment sur "Folkia’s First Decision") et ce malgré quelques fautes de goût que n’aurait pas reniées James Horner dans sa « BO Titanesque ». Il ne faut donc pas s’attendre ici à un album innovant ou quelques choses se rapprochant d’un progressif moderne ! Ce n’est évidemment pas le propos d’un Kaipa et cela ne sera sans doute jamais la priorité du groupe qui se contente ici de jouer… et de très bien le faire avec talent et plaisir.
Mais voilà, il fallait bien un couac quelque part dans cette belle mécanique pour nous renvoyer violemment à la réalité. Car des albums classiques qui arrivent encore à convaincre aujourd’hui se doivent d’être irréprochables sur tous les tableaux comme Riverside l’avait brillamment démontré avec Anno Domini High Definition l’année passée. Et ce n’est pas le cas du dernier Kaipa qui est complètement plombé par un point assez essentiel : la concision. Si Angling Feelings était déjà bien longuet, ce n’est rien face au 70 min d’In The Wake Of Evolution. Sur les 8 morceaux du disque, 5 dépassent les 8 min et même les 17 min pour "Electric Power Water Notes". Inutile de dire que les tunnels de sommeil seront par conséquent assez fréquents et ce malgré la qualité du tout. Le groupe n’arrivant jamais à garder une intensité musicale constante dans ses morceaux. Le seul parvenant ce petit exploit étant "Smoke from a Secret Source".
Une fois de plus, un album de prog classique relativement bien gaulé pêche par excès de zèle. A trop vouloir remplir sa gallette, Lundin finit par écœurer son auditoire. ’est d’autant plus dommage que le même album, allégé de certaines parties instrumentales, serait sans aucun doute un essentiel du genre. Un problème bien connu des amateurs de progressif et qui, malheureusement, semble incurable chez bon nombre d’artisans du monde progressif.