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CHRONIQUE PAR ...

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Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Jon Oliva
(chant+clavier)

-Matt LaPorte
(guitare)

-Kevin Rothney
(basse)

-John Zahner
(claviers)

-Christopher Kinder
(batterie)

-Tom McDyne
(guitare)

TRACKLIST

1)Lies
2)Death Rides a Black Horse
3)Festival
4)Afterglow
5)Living on the Edge
6)Looking for Nothing
7)The Evil Within
8)Winter Haven
9)I Fear You
10)Now

DISCOGRAPHIE

Festival (2010)

Jon Oliva's Pain - Festival
(2010) - heavy metal - Label : AFM Records



Finalement, on se demande ce qu’ont les fans de Savatage à se plaindre de l’absence de signe de vie du groupe ces dernières années. C’est vrai, quoi : les sorties se multiplient avec Circle II Circle, Chris Caffery et donc Jon Oliva’s Pain. Et finalement, surtout pour ce dernier, on se demande si un hypothétique album de Savatage ne sonnerait pas exactement pareil, vu que Jon en était le maitre à penser, ainsi que le vocaliste sur Poets and Madmen, entre autres. Bref, puisque Festival est bien là, lui, autant essayer d’apprécier ce que l’on a.

Car à l’écoute de Jon Oliva’s Pain, le fan se sent un peu à la maison : des riffs bien evil, la voix de sorcière caractéristique et modulable à souhait de Jon, une touche épique indispensable. Tout y est. D’ailleurs, on rentre direct dans le vif du sujet avec une introduction aux multiples harmonies de guitare pendant que le combo grosse caisse/crash marque le début de chaque mesure avec précision. Bref, nous disions épique. Ils ont répondu épique. Mais, fait surprenant, plutôt que de partir sur un bon gros riff mid-tempo propice a remuer n’importe quel amas de metalleux, le titre d’ouverture (Lies, de son petit nom) s’enchaine sur un riff assez aérien dont l’harmonie est plus travaillée que le power chord moyen.. Bref, étonnant, et pas désagréable. De fait, cette composante aérienne se retrouvera en quelques moments choisis, notamment lors de la grosse poutre qu’est "Winter Haven".

Car c’est après une introduction longue de plus de quatre minutes, lente montée en puissance faite de chant mélancolique distant et de guitares acoustique ambiancées, que Jon Oliva revient à sa vraie nature avec un riff tout droit sorti des entrailles de l’enfer, écrasant l’auditeur de tout son poids. Bref, inutile de s’inquiéter, les quelques trouvailles de l’album ne se font pas au détriment d’un côté boucherie/charcuterie que le fan de Jon aime à verser dans ses chastes oreilles. D’ailleurs, les deux vont parfois de pair, à l’occasion d’un "Afterglow" qui inverse les rôles par rapport à "Winter Haven" : on commence par un bon gros riff brise-cervicales pour enchainer sur des couplets que l’on verrait bien accompagné de chants d’oiseaux. Pour mieux retomber sur un refrain tout ce qu’il y a de plus maléfique, cela va de soi. Un break jazzy, accompagné de la walking bass qui va bien, est même tenté sans avertissement lors du long break instrumental qui clôture le titre. Ceux qui n’aiment pas quand ça tergiverse seront également servis avec "Living on the Edge", qui va droit au but avec un riff heavy à souhait.

Nous parlions plus tôt de la frange épique, qui répond également présent avec "Death Rides A Black Horse", entamée sur un surprenant rythme de marche militaire qui laisse place à un synthé subtilement pompeux et grandiloquent, oxymores qui n’effraient décidément personne. Au rayon des regrets, car il y en toujours, on déplorera la production (pardon, le son) qui, sans être mauvaise, aurait pu réserver meilleur traitement aux passages les plus lourds. D’autant que JOP n’a jamais bénéficié d’une prod qui va au-delà de ce que l’ingé son metal moyen pourrait faire, ce qui est bien regrettable au regard de la qualité des compositions. Quelques temps plus faibles parcourent également l’album, avec tout d’abord une title track en dessous et vite oubliée. La ballade "Looking for Nothing", bien que participant à l’ambiance générale de l’album, lui conférant un certain cachet, ne rentrera pas non plus dans les annales. D’autant qu’elle fait doublon avec "Now", bien plus travaillée, même si les violons larmoyants paraitront surement exagérés aux oreilles de certains.


Tout ça se résume assez simplement, en fait : encore un achat indispensable pour les fans de Jon Oliva ou de Savatage. Car malgré quelques menus défauts, Festival nous permet de passer encore un très bon moment de musique, avec une petite touche mélancolique agréable qui permet à JOP d’éviter de verser dans la redite. Et aussi de préparer la tournée que les fans attendent la bave aux lèvres. Ils savent pourquoi.


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