CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Nick Melissourgos
(guitare+chant)
-Themis Katsimichas
(guitare)
-Sotiris
(basse)
-Orfeas Tzortzopoulos
(batterie)
TRACKLIST
1)Bloodthirsty
2)The Pestilence of Saints
3)Inquisition
4)Apokathilosis
5)…Lies
6)No More Than Illusion
7)Atheist
8)Beyond the Laws of Church
9)Mourning of the Cursed
10)Dark Abyss (Your Fate Is Colored Black)
11)Child Molester
DISCOGRAPHIE
Quel groupe n’a jamais rêvé de bénéficier d’un gros coup d’accélérateur en début de carrière ? Pour Suicidal Angels, c’est devenu une réalité en remportant le Rock The Nations Award devant plus de 1 200 participants. Une victoire qui a permis aux Grecs de signer chez Nuclear Blast et de décrocher un deal avec le puissant tourneur Rock The Nations, qui l’a déjà booké en ouverture des prochaines tournées de Kataklysm et de Overkill ainsi qu’à l’affiche de nombreux festivals en 2010 dont le mythique Wacken Open Air. Le pied quoi…
Nick Melissourgos, le leader de Suicidal Angels, aime Slayer. Je veux dire par là qu’il AIME Slayer. A tel point que sur les photos promos, il n’aurait même pas été étonnant de le voir la boule à Z et le crâne tatoué ou pire encore, les cheveux teints en blond (un Grec blond, vous imaginez le truc ?), juste histoire de s’identifier encore un peu plus à Kerry King ou Jeff Hannemann. Mais bon, imiter Slayer, beaucoup ont essayé, aucun n’a vraiment réussi. Car il ne suffit pas de balancer des textes blasphématoires et des soli en forme de grand n’importe quoi pour s’approcher du mythe. Il faut aussi être capable de proposer autre chose qu'une batterie en forme de boîte à rythmes et d’introduire une ambiance malsaine rien qu’avec un riff de guitare ; et ça, hormis peut-être sur "Inquisition" (et encore, passée l'intro, ce sentiment disparaît), Suicidal Angels n'en a clairement pas les moyens. Du coup, la principale référence qui vient à l'esprit à l'écoute de Sanctify The Darkness, ce serait plutôt le Sepultura de l'ère Arise, eux aussi taxés à l'époque d'adorateurs un peu trop fétichistes des Californiens.
Vu ce premier paragraphe, vous aurez parfaitement compris que Sanctify The Darkness verse dans le thrash old school, tel que le pratiquaient les pionniers au début des années 80. On a même repris la durée standard des albums de l'époque, soit 38 minutes. Ici, pas de recherche de la performance technique, pas de structure en tiroirs, pas de chant suraigu comme on a pu l'entendre chez pas mal de groupes venus avec la seconde vague du thrash de 1987/88. Non, chez Suicidal Angels, on y va droit devant et à fond la caisse. Tout le temps. Un peu trop même, tant et si bien que les chansons finissent par toutes se ressembler au bout d'un moment. Cette impression vient surtout du fait que les Grecs ne parviennent à aucun moment à pondre un titre définitif qui met tout le monde d'accord. Des bons titres, on en retrouve une bonne poignée sur cet album : "Bloodthirsty", "The Pestilence of Saints", "Child Molester" et j'en passe… Mais dans cette liste, aucun n'est à la hauteur de ces titres qui squattent votre tête et vous vrillent le cerveau toute la journée. Voilà toute la différence entre les bons groupes et les grands groupes...
Performance correcte mais sans plus de Suicidal Angels qui, avec Sanctify The Darkness, nous offre un album de thrash old school de chez old school un poil répétitif mais parfaitement exécuté en dépit d'un son discutable. Reste néanmoins la question inévitable pour tous les groupes ayant calqué leur style sur celui d'une référence incontournable : quand l'amateur aura envie de se passer un bon petit album de thrash old school, son choix se portera-t-il sur Sanctify The Darkness ou sur un bon vieux Hell Awaits ? La copie ou l'original? Le débutant aux dents longues ou la valeur sûre ? Pas sûr que la balance penche du côté des Grecs…