CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Kemi Vita
(chant)
-Fried Bruggink
(guitare)
-Cees Viset
(guitare)
-Roman Schoensee
(basse)
-Merijn Mol
(batterie)
TRACKLIST
1)Everlasting
2)Silently Awake
3)When Stars Fall
4)Higher Grounds
5)Sticks and Stones
6)Carry On
7)Lunar Nature
8)Hush
9)In Longing
10)Sternenkind
11)Serpents Kiss
12)Seeds of Pain
13)Willing to Learn
14)Unspoken
15)Vlindertje
DISCOGRAPHIE
Attention les yeux, voici la blague de la fin d’année 2009 : Lunar Nature, 6ème (!) album du groupe de metal gothique néerlandais The Dreamside. Autrement dit, du pain béni pour conforter la mauvaise foi des metalleux qui voient dans ce style la pire des abominations, le neuvième cercle de l’Enfer, la bande sonore idéale d’un lipdub de l’UMP. Sans descendre jusque dans ces tréfonds de l’horreur, les Hollandais ont tout de même un talent certain pour le pénible et l’agaçant. Et en plus ils sont généreux : quinze titres pour plus d’une heure, autant vous annoncer que votre résistance va être mise à rude épreuve.
Ils ne font pas de quartier non plus, puisqu’ils commencent directement avec le plus mauvais titre de l’ensemble : "Everlasting", concentré en uranium des pires clichés du metal à gothopouffe : nappes de violons larmoyants, boîte à rythme rachitique, refrain formidable (« It’s now or never / Don’t turn away / Eee-veeer-laaaas-tiiiing ») passé en boucle histoire de remplir la dernière minute, sans oublier la chanteuse qui en fait des caisses dans le larmoyant : n’en jetez plus ! Précisons que la demoiselle, Kemi, fait au moins l’effort de chanter juste et de s’essayer à la douceur, avec un certain succès. Son mode gueulante, en revanche, est toujours calé sur le même schéma « trémolo toute » et passée la seconde moitié de l’album, vous risquerez soit la poussée d’urticaire, soit l’indifférence complète par rapport à ce qui se passe.
Cette remarque est d’ailleurs applicable à l’ensemble de Lunar Nature, tant on finit par se désintéresser de ce qui nous est proposé, à moins d’avoir un penchant pour la monotonie mortifère. Il est peut-être là, le vrai problème de cet album : il manque de morceaux réellement insupportables ! On ne retrouvera le frisson d’effroi d’"Everlasting" qu’à de très rares occasions ; sur le break de "When Stars Fall", où un musicien s’essaie à une (pitoyable) imitation de Peter Steele ; ou bien le refrain de "Seeds of Pain" qui pompe outrageusement le "Running Up That Hill" de Kate Bush. Mais la majorité des morceaux ne présentent que des parties convenues, sur-entendues, qui à la longue provoquent une irritation persistante plutôt que des éclats de rire ou l’envie de bazarder sa platine au plus vite. Ils ont même réussi à caser un bon titre dans le lot ! Ça s’appelle "Carry On", ça a l’allure d’un blues gothique rampant où les atermoiements de Kemi Vita sont pour une fois justifiés, la slide poisseuse est de la partie, et ça prend ! Une oasis dans un désert d’ennui…
Ça défile, ça défile, et l’heure qui s’est écoulée nous laisse la désagréable impression d’avoir perdu notre temps. Comment peut-on ne rien apporter à un genre à ce point, si ce n’est un seul bon morceau, un ou deux refrains à sauver, et 90% de platitude effarante ? Si encore The Dreamside avait une certaine classe, une aptitude à faire sonner le déjà-entendu… même pas. Et je me passerai de l’écoute des cinq albums précédents, merci.