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CHRONIQUE PAR ...

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Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ben
(chant)

-Drop
(guitare+programmation)

-Burn
(basse)

-Kevin
(batterie)

TRACKLIST

1)Nomenklatura
2)A.E.O.N.
3)Doomsday Party
4)Human Black Box
5)KillJoy
6)I Am Ultraviolence
7)Electronegative
8)In the Cold Light
9)Lucifer Effect
10)Love Like Blood
11)Meridian A.D.
12)From Zero to Nothing

DISCOGRAPHIE


Sybreed - The Pulse Of Awakening
(2009) - indus death-wave - Label : Listenable Records



Après un Slave Design sentant un monde post-apocalyptique et rouillé, ainsi qu'un Antares aux couleurs glacées et éthérées, les Suisses de Sybreed sont de retour avec "The Pulse of Awakening", troisième épisode d'une série d'albums jusque-là de très bon niveau. Les interviews du groupe annonçaient un disque assez conceptuel avec un thème sombre à souhait et une violence tant musicale et vocale que thématique. Voilà qui prédisait un certain changement pour ce troisième disque. Et du changement, on s'en prend dans la face.

Et pourtant, l'intro de "Nomenklatura" laisse des doutes quant aux promesses faites : du riff syncopé, une batterie polyrythmée sur fond de textures fantomatiques, on est en terrain connu. Jusqu'à l'arrivée du chant, qui constitue la première surprise : Ben semble avoir mis de côté son beuglage core pour s'orienter vers un chant black, tout en gardant le grain particulier de sa voix. Cela mis à part, le titre comporte tout ce qui compose la recette principale de Sybreed, à savoir des couplets agressifs et des refrains à chant gay. Tout cela est bien gaulé, les mélodies sont agréables, mais malgré le côté alambiqué de la rythmique, l'album commence somme toute d'une manière assez poussive. "AEON" arrive alors, histoire de faire un peu plus bouger les choses. Ici, inversement des codes : le chant black prend sur ce morceau une place primordiale dans les climax, rendant les passages bardés de double pédale et de riffs en tremolo assez jouissifs, et renvoyant les couplets chantés au second plan, jusqu'à l'arrivée d'un beatdown évoquant les moments purement ambiancés d'Antares. La musique se fait alors massive et progresse lentement, tandis que des arpèges de guitare claire se superposent à la masse sonore... pour que celle-ci reparte dans une furie démonte-vertèbres.

L'écoute de ces deux titres n'est cependant pas suffisante pour juger de l'évolution du groupe. En effet, on navigue effectivement en territoire connu, mâtiné de couleurs black, mais aussi d'une pêche festive, comme le démontre "Doomsday Party" dont les refrains auraient parfaitement leur place dans la bande originale d'Unreal Tournament. C'est bien rapide, ça pulse à tout va et surtout cela rappelle que Sybreed a tendance à exceller dans le refrain qui tue. Chose confirmée par l'écoute de "Killjoy". La recette « gros riff + chant gay » fonctionne à merveille, baignée dans un arrangement de nappes et de synthés arborant fièrement le sigle « New Wave Forever », justifiant le style autoproclamé de la formation : le Death Wave. Et la reprise de "Love Like Blood" de Killing Joke de confirmer cela, tant dans le grain des synthés que par son refrain pêchu qui évoque parfois certains passages et couleurs du Paradize d'Indochine. Parmi les nouveautés que le groupe sert, on peut aussi parler des passages purement indus/EBM/bruitistes de "I Am Ultraviolence", le bien nommé, mais surtout des parties orchestrales qui s'intègrent au mélange helvète sur "Lucifer Effect" et "From Zero to Nothing". Le premier fait d'ailleurs penser du Anorexia Nervosa passé à la moulinette du groove, tandis que le second s'appuie plus sur le côté grandiloquent des instruments classiques pour soutenir l'atmosphère lourde et progressive créée par le titre.

Sybreed joue donc fort bien de ses nouveaux apports, mais pêche par une légère répétitivité, malgré la variété de sonorités qui viennent étoffer les compositions. Ainsi, il faut attendre le refrain de "Human Black Box" pour prendre son pied, les parties le précédant n'apportant pas vraiment de surprises. Il est aussi dommage que le début de "Electronegative" soit quasi identique à celui de "Doomsday Party". Pourtant, malgré les ventres mous que peuvent comporter certains morceaux, tous comportent au moins un climax qui fait que l'on revient les écouter. Cela tient en grande partie au chant clair de Ben, lui aussi touché par l'aspect New Wave adopté par le groupe lorsqu'il adopte un ton grave, dans la lignée de Sisters Of Mercy, ou dans ses lignes de chant. Des lignes de chant parfois pas très évidentes à assimiler durant les premières écoutes, assez déroutantes car abandonnant la concision et l'efficacité de ce à quoi "Slave Design" et "Antares" pouvaient offrir. La mayonnaise prend cependant avec le temps. Tant qu'on parle du chant, il est presque inutile de dire que celui-ci est techniquement irréprochable et que le virement black est une réussite. Les musiciens ne sont évidemment pas en reste : Drop bombarde ses riffs et ses arpèges avec une efficacité hors pair, tandis que le jeune Kevin est effrayant derrière ses fûts et fait oublier sans aucun effort la prestation de Dirk Verbeuren sur le précédent album.


Malgré des premières écoutes déroutantes, voire décevantes, The Pulse Of Awakening se laisse peu à peu adopter et se révèle être un disque d'une variété sonore plus que plaisante, aux arrangements excellents (tant sur les parties orchestrales qu'électroniques), même si les parties purement metal ne touchent plus toujours autant que par le passé et pêchent parfois par un petit côté auto-citation, vite oubliées le temps de l'écoute tant elles sont noyées dans le reste des compositions. Reste que Sybreed possède la science du refrain qui fait mal, qu'il tabasse la gueule ou qu'il prouve finalement qu'avoir Indochine comme source d'inspiration, ça n'est pas sale.


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