CHRONIQUE PAR ...
Bap
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Sel Belamir
(chant+guitare)
-Niel Mahony
(basse)
-Matt Brobin
(batterie)
TRACKLIST
1)Gustav's Arrival
2)O Fortuna
3)Insider
4)Mongrel's Anthem
5)RIP
6)Strange Seas of Thought
7)Procedures
8)Elysian Gold
9)Oort
10)What Is Music
11)Hymn of Aten
12)Map of an Imaginary Place
DISCOGRAPHIE
Amplifier et son rock proche de Oceansize et de A Perfect Circle avait marqué les esprits avec un premier album et un EP tonitruants dont la vigueur et le punch n’ont plus à être démontrés. Du mordant il en faut mais il faut surtout savoir le conserver, il est donc temps maintenant au trio originaire de Manchester de sortir de l’anonymat de cette scène anglaise boudante et de rentrer dans la cour des grands en confirmant l’énorme potentiel se trouvant entre leurs doigts. Le coup d’éclat viendrait-il avec cet Insider?
L’album éponyme avait des allures dites maritimes et une reconnaissance aisée avec son côté direct lorgnant sur le post-rock, et bien il en est de même avec ce nouvel album. Au programme un rock alternatif musclé aidé par une batterie martelante, une basse lancinante et une guitare tranchante. Une curieuse impression aérienne plane sur cet album : malgré l’incroyable énergie déployée, le trio arrive à proposer une musique relativement légère et envoûtante. Toute cette alchimie est conduite par le chant percutant et efficace de Sel Belamir qui arrive toujours à placer une mélodie implacable parmi le bourdonnement sonore, le seul défaut qu’on pourrait regretter est une certaine monotonie dans le type du chant.
"Gustav's Arrival" déboule donc sur les chapeaux de roues avec une batterie épileptique couplée à une grosse basse: une intro explosive, nous sommes bien en terrain connu. Le morceau suivant "O Fortuna" avec sa rythmique bruyante est le tube simple et enivrant par excellence qui doit faire un ravage en concert. La première moitié de l’album se poursuit sur le même rythme enjoué jusqu’au jouissif "Strange Seas of Thought" qui est un bel exemple du genre, puissant, identifiable et surtout très entêtant. Toute cette débauche d’énergie donne pour le coup une impression beaucoup moins manquante à la seconde moitié : la cadence freine, les refrains se font moins tueurs et les enchaînements plus faibles.
Si l’EP The Astronaut Dismantles HAL sorti après le premier album montrait un Amplifier aventureux, expérimental aux multiples facettes, ce n’est pas le cas ici où l’uniformité des morceaux est malheureusement irréfutable. On est séduit par le concentré de dynamisme mais l’album trop homogène se noie dans les mêmes mimiques et des structures trop identiques, soutenues elles-mêmes par des tonalités et déjà entendues et un chant guère changeant. "What Is Music" avec son faux air de Tool est par exemple une redite du cependant très énergique "R.I.P." et ce sentiment ne s’évanouit pas au fil des écoutes. Cette fermeté de ne pas sortir de temps en temps du format classique gâche un peu l’intérêt de l’album et lasse.
Insider reste un bon album aux allures de rock moderne. Sans être révolutionnaire pour autant, il reste efficace grâce à des compositions soignées au style simple qui permet d’apprécier rapidement les mélodies. Cependant on peut ressentir un désagréable goût d’inachevé et de répétition par rapport au premier album, alors ont-ils frappé trop fort avec l’éponyme? Se sont-ils simplement contentés de rester en terrain connu ? Toujours est-il qu’il manque ce petit grain de folie nécessaire pour en faire un album de référence.