CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Chandler Mogel
(chant)
-Tony Kash
(guitare)
-Bob Katsionis
(guitare+claviers)
-Jason Mercury
(basse)
-Mark Cross
(batterie)
TRACKLIST
1)What I Need
2)We Run
3)Tonight
4)Search for Truth
5)This Broken Heart
6)Breathing the Fire
7)Wild Life
8)Broken Sleep
9)Out in the Night
10)Lovesigh
11)Out Loud
DISCOGRAPHIE
Outloud -
We'll Rock You to Hell and Back Again
En ces temps difficiles pour l’OGC Nice, quoi de plus réconfortant pour le supporter du seul vrai club de foot de la Côte d’Azur qui écrit ses lignes que de voir qu’il n’est pas seul ? En effet, le groupe Outloud n’a pas peur d’afficher son soutient pour le Gym en faisant figurer sur la pochette de son album une jeune fille portant le magnifique maillot rouge et noir des Aiglons. Comment ça ils sont Grecs et n’ont surement jamais entendu parler de l’OGCN ? Laissez-moi rêver, merde !
Le groupe a vu le jour d’une manière peu banale, lorsque le jeune apprenti guitariste Tony Kash fit écouter des démos de ses compositions à son professeur de guitare, Bob Katsionis (membre de Firewind et ex-Nightfall). Enthousiasmé par ce qu’il entendait, le guitariste-claviériste prit les choses en main, contactant le chanteur américain Chandler Mogel, le bassiste grec Jason Mercury ainsi que son compère marteleur de fûts au sein de Firewind, l’allemand Mark Cross (ex Helloween et Metalium) en vue de former un vrai groupe. Rapidement signé par Frontiers Records, Outloud sort son premier album éponyme en cette fin d’été 2009 caniculaire. Et cela tombe bien, car la musique du groupe est particulièrement rafraichissante ! Pas de doute possible, ni d’erreur sur la marchandise : Outloud pratique une musique tout droit venue des années 80.
Les compos du groupe s’inscrivent en effet dans un hard/heavy très mélodique et léger typique de la décennie ayant érigée la devise sex, drugs and rock and roll en véritable art de vivre. Amusant une fois de plus de constater qu’un musicien aussi jeune que ce Tony Kash, compositeur principal du groupe, a été aussi influencé par une époque qu’il n’a pas connue. Les plus beaux hommages aux 80’s semblent être rendus par les musiciens les plus jeunes, à l’image des gamins américains de Black Tide. Mais revenons à nos moutons. Les influences du groupe sautent aux oreilles dès la première écoute, sans que cela ne choque le moins du monde : Skid Row, WASP, Bon Jovi, voire un peu de Mötley Crüe en plus policé ou encore du Foreigner ou du Journey sur les passages les plus FM. Mais tout cela en version plus énergique, plus couillue si vous me permettez ce terme, les grosses guitares étant au rendez vous.
On se défoule à l’écoute des riffs rapides et entrainants de "What I Need", on se régale sur les couplets FM sur nappes de clavier de "We Run" (dont le riff d’intro est un gros clin d’œil au "Future World" d’Helloween), on se délecte de l’intro au piano si cliché de "Tonight" et de son refrain aux chœurs FM, on savoure les nombreux solos de guitare… Seul petit point noir, on n’a que trop rarement l’occasion de reprendre un refrain en chœur, ces derniers n’étant pas tous facilement mémorisables. Autre écueil que le groupe n’a pas évité : la ballade sirupeuse dégoulinante de violons et de bons sentiments est bien présente avec "This Broken Heart" (avec un titre pareil on pouvait s’y attendre). Heureusement Outloud se rattrape sur "Lovesigh", une ballade acoustique beaucoup plus sobre. L’album finit en beauté avec l’excellent "Out in the Night" qui sonne un peu comme du Whitesnake période 80’s (on pense à l’album 1987). Le morceau titre qui ferme la marche surprend un peu car on a carrément affaire à un titre de speed metal mélodique, double grosse caisse en avant, mais l’efficacité est toujours au rendez-vous.
Le but est largement atteint par Outloud qui propose là un album étonnement mature et efficace pour une première sortie. L’expérience et le professionnalisme de Katsionis et Cross semblent avoir canalisé la créativité du petit prodige Tony Kash dans la bonne direction. Alors bien sur le groupe n’invente rien et se contente de remettre au gout du jour de vieilles recettes, mais il fait bien. Très bien même. Peut être faudrait-il diffuser cet album dans les vestiaires du Stade du Ray ?