CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Nevin Dallman
(chant)
-Jarrett Lowry
(guitare)
-Kyle Wilcockson
(basse)
-Mike Cotton
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)Written in Blood
3)Vampires
4)Voice of Evil
5)Heaven’s Great Mistake
6)The Wretched Wanderer
7)The Legion of the Night
8)The Rise of Nehebu-Kau
9)Aurora Borealis
10)Outro
DISCOGRAPHIE
Deathmarch est un groupe canadien. Le stéréotype sur les Canadiens est que c’est un peuple de bûcherons (certains sont aussi très à cheval sur l’orthographe, limite dyptérosodomite). Bon ce n’est qu’un cliché stupide, faux et totalement à côté de la plaque. Cependant en écoutant l’album éponyme du groupe, il faut bien avouer que c’est la première chose qui vient à l’esprit. Le doux son des haches sur les rondins pourrait même vous effleurer l’oreille. À moins que ce ne soit simplement leur grosse brute de batteur.
De la musique de bûcheron donc. Non pas que cela sente le sapin (encore que), ou que la thématique des chansons tourne autour des meilleures façons de débiter des bûches, encore moins des poutres. Plus simplement, et beaucoup moins enthousiasmant, Deathmarch c’est ras-du-front. Ce qui n’est pas un problème en soi, notez-le. Mais c’est du mauvais ras-du-front, c’est bateau au possible, et franchement sans aucune originalité. La série de riffs interchangeables d’une composition à l’autre est criante: les chansons se suivent et se ressemblent. Le mélange de black et de thrash, c’est du déjà vu, et quand en plus aucune identité ne se dégage de la musique, cela ne vaut pas la peine de s’attarder.
Entre les arpèges à la Immortal pour l’ambiance, le riff black’n’roll à la Satyricon, que dire ? Deathmarch ne nous fournit aucun argument pour les soutenir, pour leur trouver une signature plus personnelle que cet amas de gimmicks. Le chant ? Nous pouvons lui donner un point. Après tout, cet espèce de raclement de fond de gorge est plutôt unique. Ni haineux ni mélodique, il est par contre monocorde, ce qui ne relève pas une musique déjà plate. La rythmique ? Ne cherchez pas sous cet angle. Entre un batteur au jeu grossier et qui tape sur ses fûts comme une brutasse et le métronome bloqué au même tempo tout le long du disque, aucune chance de trouver un point ou un argument qui rehausserait le premier album du groupe.
L’ambiance sauve le disque de sombrer dans les abysses. Les arpèges, l’introduction à la guitare acoustique, quelques petits détails comme le chant murmuré sur "Voices of Evil" et "The Rise of Nehebu-Kau" sont autant de points positifs: l’ambiance est correctement construite, et elle est présente par intermittence, un peu oppressante, froide aussi, bien entendu. Elle n’est cependant ni assez forte, ni assez personnelle pour atténuer l’ennui que procure le reste du disque. Et surtout, impossible d’effacer cette idée que le groupe s’est mis en roue libre, sans recul sur sa production et s’est juste contenté d’aligner, dans la monotonie la plus totale, les gimmicks après les autres.
Deathmarch ne fait pas dans la subtilité, donc. Aussi bien dans sa musique que dans sa démarche, ce qui n’est pas rédhibitoire en soi. Ce qui l’est en revanche est de ne pas être subtil non plus dans l'écriture, et de n’aligner qu’une série de poncifs pas trop mal fichus mais dont la banalité repousse. Au point même que les points positifs comme l’ambiance froide et oppressante ne font pas office de garde-fous. Au final, on se fait chier.