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CHRONIQUE PAR ...

18
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16/20

LINE UP

-Les Claypool
(chant+basse+flûte)

-Larry LaLonde
(guitare)

-Tim "Herb" Alexander
(batterie)

TRACKLIST

1)Pork Chop's Little Ditty
2)My Name Is Mud
3)Welcome To This World
4)Bob
5)DMV
6)The Ol' Diamondback Sturgeon
7)Nature Boy
8)Wounded Knee
9)Pork Soda
10)The Pressman
11)Mr. Krinkle
12)The Air Is Getting Slippery
13)Hamburger Train
14)Pork Chop's Little Ditty
15)Hail Santa

DISCOGRAPHIE


Primus - Pork Soda
(1993) - rock fusion funk metal - Label : Interscope



Primus? Primus! Que d’évolutions depuis le Frizzle Fry (et encore plus depuis le Suck On This!). L’album des mers de fromage avait vu le groupe se diriger vers un pan plus « cohérent » dans sa musique, celui-ci prolonge le trait en s’affirmant dès la première écoute comme ce qu’on pourrait appeler: le côté obscur de Primus. Des paroles déprimantes, cyniques, psychopathiques, sur une musique fortement axée sur les graves, mélangeant hammer et slide, passée à la concasseuse d’effets en tout genre. Claypool a appris à chanter et il ne rigole plus, même son accent débile prend des aspects mortifères sur la plupart des titres. Bienvenue dans ce monde: c’est moche, mais faut se le farcir, alors tapons-nous le à plusieurs, ça fera moins mal à chacun.

Mélangeant leurs aptitudes, Primus arrivent même à faire des titres qui pourraient passer à la radio, à l’image des deux pistes d’entrée, "My Name Is Mud" et "Welcome To This World". Ma préférence va à la seconde et à sa ride de basse hallucinante, déformant un binaire simplissime en conte malsain sur une batterie de plomb; mais "Mud" n’est pas en reste, avec un cours de slap/tap qu’appuie "Burnin’" LaLonde pour un morceau parmi les plus violents et pare-choc que Primus ait composés. Des clous de fonte qui s’entrechoquent dans la cervelle de Claypool. Deux morceaux troubles, durs, mais très envoûtants. Une forme a priori plus facile à cerner, donc… Jusqu’à ce que Claypool s’amuse un coup de trop et se mette à mélanger du bass-chainsaw avec de la wah-wah (voire un octave-up&down), pour nous pondre un "Pork Soda" (le morceau éponyme, pas l’album) dont le râle s’apparente à un moteur de Ducati rempli de vinaigre. Aucun doute, le groupe a abordé une nouvelle voie, et a commencé par renouveler sa voix.

Mis à part le chant (transmuté), les changements sont nombreux, notamment chez les harmonies guitare/basse qui n’ont jamais été aussi accordées qu’ici. Si le niveau de composition n’atteint pas tout à fait celui des précédents opus, LaLonde et Claypool compensent en offrant des jeux très homogènes, qui n’ont plus rien à voir avec les jams décadents qu’ils ont pu cuisiner précédemment. "Nature Boy" en est le meilleur exemple. Débutant par un couplet assez banal, elle dévoile tout de même une excellente guitare appuyée par une (toujours) géniale ligne de basse. Mais c’est dans ce magnifique break quasi-psychédélique, arrivée la troisième minute, que les guitares se déchaînent sur des roulements virevoltants de batterie, prouvant à quel point la rage peut servir la musique quand elle est employée intelligemment. Ce morceau crée une alchimie qu’on ne retrouve guère que dans l’énorme instrumentale "Hamburger Train" et ses sirènes alarmantes.

Un album de Primus n’en est pas un si on ne trouve pas ici où là, disséminés quelques trucs bizarres, comme l’instrumental "Wounded Knee", porté durant deux minutes trente par un Alexander très en forme dans la syncope, pour une curiosité barrée comme seuls Primus peuvent nous le faire. Il ne s’agit pourtant pas de Primus au sens strict (il n’y a même pas de basse), mais le résultat, lui, est un pur chef d’œuvre. Il n’y qu’eux également pour nous réjouir d’un "The Air Is Getting Slippery", réponse aux vieilles "Sathington’s Waltz", un concentré de dinguerie très sérieuse, à mi-chemin entre de la folk et de l’alcool hallucinogène. N’oublions pas non plus les petits interludes débiles (nommés ici "Pork Chop’s Little Ditty" et "Hail Santa") qui, s’ils pimentaient les opus, ont ici un rôle de « sandwichage » du disque, ne troublant pas notre fatale traversée dans le monde déluré de nos trois gus.

Malgré quelques pistes faibles, Pork Soda est suffisamment homogène pour qu’aucun titre ne nous fasse dire «Houlà, ça devient ennuyeux!» "Mr. Krinkle" bénéficie d’un chant rappé de bonne facture (et d’un très bon solo de gratte); Bob sait se montrer séduisant alors que la prise de risque est quasi-nulle; "The Pressman" est plaisante même si on sent que n’importe qui d’autres aurait pu l’écrire. La déception de l’album étant "The Ol’Diamondback Sturgeon (Fisherman’s Chronicles, Part 3)": si la longue et récurrente histoire de notre pêcheur donne d’habitude à Claypool des idées folles et qu’il en grave parmi les meilleurs pistes de chaque album, cette partie-là est redondante, le solo de basse final n’est pas très original… Bref, une petite déception pour notre Fisherman préféré.


Il serait facile de dire qu’avec Pork Soda, on a à faire à un album que les Primus-fans aimeront, comme toujours, et que les autres trouveront ennuyeux et inutilement glauque. Cela dit ce serait faux, car même les fans ne s’entendent pas à son sujet, une partie d’eux trouvant cet opus trop râpeux, trop incandescent, rempli de défaitisme et d’idées noires. Mais pour se positionner sur un cas pareil, je ne peux que citer un de mes confrères qui a eu la présence d’esprit de comprendre, et je terminerai par ses propres mots: «Certains le trouve[ront] particulièrement glauque donc pas bien, tandis que moi, je le trouve extraordinaire mais différent.» Plus rien à dire.


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