CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Attila Dorn
(chant)
-Matthew Greywolf
(guitare)
-Falk Maria Schlegel
(claviers)
-Charles Greywolf
(basse)
-Stéfane Funèbre
(batterie)
TRACKLIST
1)Mister Sinister
2)We Came To Take Your Soul
3)Kiss of the Cobra King
4)Black Mass Hysteria
5)Demons and Diamonds
6)Montecore
7)The Evil Made Me Do It
8)Lucifer In Starlight
9)Son Of The Morning Star
DISCOGRAPHIE
Ne vous fiez pas à l'allure de corbeaux albinos atteints de mixomatose des membres de Powerwolf. C'est bien de heavy pur jus qu'il s'agit, et non de slovanic-pagan-viking-black-true metal. Disons simplement que Powerwolf a choisi de développer une imagerie en rapport avec le nom du groupe (débile, certes). S'attendre donc à une musique simple, plutôt sombre, et vraiment pas révolutionnaire. Un heavy teinté de doom qui passe comme une lettre à la poste.
On ne peut pas dire que le groupe ait fourni d'immenses efforts de composition. D'un niveau technique limité, les musiciens se contentent de balancer ce qu'ils savent faire, et ne cherchent jamais à se dépasser. Vous trouverez donc des riffs ultra-simples, une batterie 100% calée sur le mid-tempo, un orgue récurrent (pour les ambiances transylvaniennes, ça aide), et la formule est trouvée. Cette démarche peu aventureuse rappelle les pirates de Running Wild: tant que personne ne bronche, on continue. Pourquoi pas, si ça fonctionne?
Autant dire que Return In Bloodred ne s'adresse pas aux plus progressistes en matière de musique. Il plaira davantage aux headbangers peu exigents, adeptes des films de vampires et de loups-garou. Dans le domaine, il faut dire que Powerwolf s'en tire bien. Le talent du vocaliste roumain Attila Dorn n'y est sans doute pas étranger. Sa voix, souvent heavy et écorchée, mais pas seulement, est très bien maîtrisée, et même si son timbre n'est pas forcément hyper-original (il rappelle fortement Blackie Lawless de WASP), Attila convainc pleinement. Sa meilleure performance est sans doute sur "Lucifer In Starlight", où il se lâche complètement, mais chaque titre lui rend honneur. Face à l’évidente faiblesse technique des musiciens, un bon chanteur est un argument de poids, et en l’occurrence les ambiances que cherche à instaurer le groupe lui doivent beaucoup.
Il est cependant des morceaux sur cet album, où le manque d'inspiration fait cruellement défaut (par exemple, le nazissime "The Evil Made Me Do It"), quand on atteint un niveau de platitude musicale tellement élevé qu'on ne peut le laisser passer, quand bien même le style de Powerwolf implique de lui-même une certaine absence d'originalité. Les textes, dans le même esprit, laissent un peu trop de place aux «woohoohoo», lourdingues à la longue, et ne relèvent pas d'une grande profondeur, comme on aurait pu s’en douter au préalable. Toutefois, lorsque Powerwolf fait de petits efforts de structure, bien que loin d’être exceptionnels (Demons & Diamonds), ou bien lorsqu’il adopte des mélodies catchy et des rythmes entraînants (comme sur "We Came To Take Your Souls"), il devient difficile de ne pas taper du pied. Si vous vous surprenez à battre la mesure sur Return In Bloodred, alors Powerwolf aura réalisé son ambition. Ils n'en demandent pas trop; faisons de même à leur égard. Déjà qu'ils ont un look affreux...