CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Mya Mortenssen
(chant)
-Malice Rym
(guitare+claviers+chant)
-Zoltan Harpax
(basse)
-Torsten Nihil
(batterie)
TRACKLIST
1)Stigmata
2)My Haunted Self
3)Dreams in Formaline
4)Andromeda
5)Nebula
6)Snow Red
7)Hollow March
8)Factor: Misery
9)Angel’s Holocaust
10)Point Blank
DISCOGRAPHIE
Le CD promotionnel d’Omega Lithium est une nouveauté pour moi: il s’agit d’un CD watermarké. Autrement dit, chaque CD est marqué par une signature numérique unique et en théorie indestructible, destinée à retrouver le responsable si l’album se retrouve sur Internet avant sa sortie. Après les MP3s marqués, voilà les CD marqués. Cela ne va pas aider les chroniqueurs qui, comme moi, voient dans ces dérives une suspicion immédiate sur ceux qui prennent du temps, bénévolement, pour exposer au public les groupes du label, à retrouver une certaine confiance et satisfaction envers ces labels.
Omega Lithium est un jeune groupe croate, formé en 2007 et qui fut rapidement signé par Drakkar pour la sortie de leur premier album, Dreams In Formaline. Il semblerait que le label allemand ait senti le potentiel du groupe pour pondre des chansons taillées à la perfection pour les dancefloors. Dreams In Formaline est empli de titres qui feront danser les corbeaux tard la nuit dans les clubs, et il faut mettre au crédit du groupe sa capacité à écrire des compositions qui vont droit au but, et se rapprochent de cette frange de l’indus incarnée par Gothminister ou Deathstars. Aller au but signifie souvent concision, et nous sommes en plein dedans: moins de quarante minutes pour onze titres, une moyenne de trois minutes et demie par chanson. C’est court, mais au moins cela tend vers l'efficacité, qui est le maître mot pour Omega Lithium.
Il devient donc nécessaire d’accrocher l’auditeur dans un laps de temps court, et c’est exactement ce que fait le groupe. Les chansons démarrent directement, le plus souvent sur un riff rythmique simple, puis le classique diptyque couplet-refrain construit la chanson. Refrains qui, bien entendu, se veulent entraînants et entêtants. Cela marche quelques fois ("Stigmata" et "My Haunted Self" sont de vraies réussites de ce point de vue, "Point Blank" aussi), mais certains refrains ont un caractère mélodique plus faible, et sont donc moins réussis. Pour attraper l’attention de l’auditeur rapidement, Omega Lithium utilise des riffs simples et immédiatement mémorisables, des beats électroniques proches du gimmick, et des nappes symphoniques évidentes. En conséquence, l'efficacité se substitue à l'originalité.
Omega Lithium rattrape son manque de prises de risque par le niveau technique de sa chanteuse, qui rappellera furieusement Amy Lee sur certains passages. Elle prouve sa capacité à insuffler des émotions sur "Dreams in Formaline", une chanson plus évocatrice qu’entraînante. Les arrangements, sans être particulièrement complexes, sont bien construits et servent largement à rendre les chansons efficaces. Malheureusement, certains titres sont trop banaux, manquent de reliefs, pour que Dreams In Formaline puisse prétendre au titre de bon album. "Angel’s Holocaust", par exemple, est composée de lignes interchangeables avec n’importe laquelle d’une des autres chansons, et de changements de reliefs moins marqués entre les riffs et les nappes symphoniques. Une grosse partie de la seconde moitié de l’album souffre de ce défaut, ce qui le rend bancal.
Finalement, ce premier essai d’Omega Lithium est honorable. Ce n’est pas une réussite totale, ce qui est normal quand on privilégie une facette aux dépens d’une autre, mais il faut bien avouer que l’album contient plusieurs chansons bien fichues. Si vous organisez une soirée dansante pour gothiques, quelques titres de cet album dans la playlist assureront un succès garanti.