CHRONIQUE PAR ...
Pablo
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jeffrey Moreira
(chant)
-Ryan Primack
(guitare)
-Brad Clifford
(guitare)
-Bradley Grace
(basse)
-Chris Hornbrook
(batterie)
TRACKLIST
1)Exist Underground
2)Sparks It Will Rain
3)Cinema
4)Pamplemousse
5)Who Doesn't Love a Good Dismemberment ?
6)Antarctia Inside Me
7)When You Lose I Lose as Well
8)Celebrate the Pyre
9)Are You Anywhere ?
10)Makeshift Clay You
11)Without You and One Other I Am Nothing
DISCOGRAPHIE
Poison The Well, le groupe qui a forgé un style bien a lui nous revient avec un 5ème album, et un titre évocateur : The Tropic Rot. Visiblement remonté sur sa condition de poids lourd de la scène screamcore et postcore, PTW a depuis Versions crée une scission parmi les fans. Exit l’hardcore brutal et le screamo vociférant : le groupe après avoir quitté Universal et avoir profondément changé de line up a opté pour une voix plus nuancée fondée sur des influences rock/pop.
The Tropic Rot ne va sûrement pas réunir les fans de la première heure et ceux qui ont aimé Versions. PTW affirmant sa nouvelle identité et sa philosophie progressiste (qu’on peut lui féliciter, un groupe qui va de l’avant c’est louable) ne fait pas machine arrière, bien au contraire. Confirmant le changement de style, le groupe reprend les choses où il les avait laissées avec Visions. Le son est suffisamment propre pour qu’on apprécie les arrangements et les petites nuances des compositions, sans pour autant être froid. Steve Evetts entre autres producteur de The Dillinger Escape Plan connaît son taff et même si on ressent directement sa patte, il n’écrase pas l’identité sonore de PTW. Jeffrey Moreira est toujours aussi hallucinant derrière le micro, et ses chants hurlés sur certaines parties imposent clairement le respect.
Outre les parties hardcore et screamo assez intéresantes, c’est surtout les passages aériens et le timbre cristallin qui retiennent l’attention de l’auditeur. Parfaitement mis en place, on les déguste sans remords. "Pamplemousse" (tropique oblige) est tout simplement excellent de beauté et d’intelligence musicale. Finalement on se surprend à chantonner et planer sous ce déluge de fraicheur. Chaque initiative est totalement assumée et la richesse des morceaux s’en ressent. À ce titre, "Antartica Inside Me" fait la part belle au mélange des styles, entre mélodie western qu’on retrouvait sur Visions, et agressivité contenue façon Dillinger Escape Plan. Rien de surfait, juste un réalisme qui rend humble. L’alternance des chants permet de ne pas s’ennuyer. On sait à quel point à la longue même pour le fan, le chant screamo peut lasser. Pas sur ce disque.
Au final le voyage que nous propose Poison The Well est un vrai régal, et on sent que la destination est plus proche des tropiques que de la marée noire. Parfaitement orchestré, l’album s’écoute d’un bout à l’autre sans ennui même s’il faudra plusieurs écoutes pour en apprécier toute la substantifique moelle. Mélanger pop/rock et screamo est un sacré tour de force de la part du groupe, et celui-ci continue sa démarche progressive. Une réussite que ne partageront pas les fans de la première heure sans aucun doute.