CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Cristo
(chant)
-Camille
(guitare)
-Tama
(guitare)
-Julien
(basse)
-Othman
(batterie)
TRACKLIST
1)Welcome
2)Dawn from the Hill
3)Myself
4)Simulacrum
5)State 0
DISCOGRAPHIE
Pour le moment, Corpse Division est un second couteau de la scène extrême française, se payant tout de même le petit luxe d’ouvrir pour des groupes tels que Dagoba, Watcha ou encore L’Esprit du Clan. Évidemment, comme tout bon Iznogoud qui se respecte, Corpse Division veut être Calife à la place du Calife, et à cet effet propose une démo de quatre titres plus une jolie intro, dans le but affiché de grimper les échelons de l’échelle du succès. Tormented Horizon va certes les faire grimper de quelques marches, mais évidemment, le sommet est encore loin.
Proposant un death/core alternant comme il se doit passages mosh et blast-beats, Corpse Division ne parviendra jamais à surprendre l’auditeur qui - il faut le dire – en a entendu d’autres. Malgré tout, Corpse Division s’écoute agréablement, et ce même si la production semble coincée entre des guitares surmixées (on imagine sans peine le bassiste en train de dire à ses potes : « si, si, je vous jure, je joue sur cet album… là, écoutez ! Derrière les guitares ! Vous n’avez pas entendu ?») et une batterie assez sèche et claquante, pour un ensemble qui sonne légèrement old-school – il y a un petit côté Entombed/Dismember dans le son des guitares. Le chant est lui non plus sans surprise, arborant plusieurs facettes comme le bon fan de deathcore l’apprécie.
Malgré son statut de démo, Tormented Horizon respire un certain professionnalisme, y compris dans l’artwork joliment exécuté, donnant à l’ensemble sinon un cachet, du moins une certaine prestance. À ce compte-là, on regrettera le côté décidément stéréotypé des compositions, qui prennent certainement une autre tournure en live, mais l’ensemble manque du coup gravement de personnalité. Pour autant, Corpse Division parvient à ne pas s’embourber dans la platitude la plus complète en maniant intelligemment le changement de rythme – sans originalité, mais intelligemment. Le niveau technique de l’ensemble laisse entrevoir un certain potentiel dont on espère qu’il va se développer pour proposer une musique plus personnelle, comme aurait pu le laisser présager l’introduction de l’album et sa jolie mélodie mélancolique.
Comme un fœtus dont il est trop tôt pour déterminer le sexe, il est prématuré de classer Corpse Division dans l’une des options possibles : « révélation de l’année », « futur espoir », ou « groupe à oublier de plus ». Du coup, l’attentisme est de rigueur, comme bien souvent après une première démo sympathique mais manquant de maturité.