CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-A.L.
(chant)
-S.W.
(guitare)
-A.Hed
(guitare)
-Mikael A.
(basse)
-J.Wallgren
(batterie)
TRACKLIST
1)Origin Reversed!
2)As Everything Rupture
3)Plague Death
4)The Vigil
5)Twilight Revelation
6)On Stillborn Wings
7)Sinister Obsession
8)Purification and Demise
9)Frostland
DISCOGRAPHIE
Black et suédois, Valkyrja a attendu de longues années après sa formation en 2004 pour proposer son premier album. Daté sur certains sites de 2007, il est assez étonnant de retrouver The Invocation Of Demise en CD promotionnel en 2009, d'autant que cet album est vraiment une bonne surprise de black épique un peu raw par certains côtés, mais toujours mélodique. Cherchez ici un black assez classe, sans réelle concession et qui tape dès la première écoute grace à une maturité musicale avérée.
L'attente générée par le pedigree suédois est comblée. Dès les premiers riffs, les mélodies sous-jacentes ont une part belle, au milieu des blasts beats si indispensables à l'art noir ("As Everything Rupture", "Plague Death"). Il n'est nulle brutalité gratuite et la grosse caisse est constamment accompagnée d'un fond de guitare épique et rageur, pas trop froid mais très obscur. Malgré le propos, le groupe fait montre d'une certaine dextérité dans les plans mid-tempo ("Plague Death") qui débouchent sur une montée en puissance vers une explosion sonore et vocale. Les plans épiques ne versent jamais dans le folk et restent d'une humeur guerrière, les plans plus rapides et brutaux sont souvent coupés par une touche de guitare acoustique dépouillée annonçant un passage à faire headbanger les plus fins amateurs du genre.
Valkyrja n'est pas résolument black pour autant. Certains riffs tendent vers le cousin death métal (intro de "The Vigil" entre autres, riffs de "Purification and Demise") et le growl ne dément pas cette tendance. Il oscille entre le style Mayhem en moins guttural et le style black-death à la Naglfar, mais reste suffisamment imprégné de cette haine sans qui le black ne serait pas le black. Et ce n'est pas le très bon solo mélancolique death de "The Vigil" ni l'intro de "On Stillborn Wings" qui changent la donne : ce genre d'incartade vers quelque chose de plus atmosphérique n'est là que pour magnifier la rage musicale de Valkyrja. Il est aussi indispensable de souligner que la production est juste, à la fois claire et et puissante, avec juste ce qu'il faut de salissures pour contenter les humeurs black en même temps que les inspirations plus lentes et aériennes.
Peu de défauts dans cet album, si ce n'est que le genre ne sera pas révolutionné. Mais cela fait plutôt du bien de savoir qu'il n'est nullement nécessaire de tenter de changer pour changer un style pour être capable de produire un plaisir simple à ses auditeurs. Amateurs de black épique un peu travaillé sans être tarabiscoté, vous qui cherchez un album générique dont les titres ne s'entremêlent pas à outrance, essayez donc The Invocation Of Demise, et secouez donc vos têtes vides.