CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Roberto Dimitri Liapakis
(chant)
-Markus Pohl
(guitare)
-Martin Grimm
(guitare)
-Martin Albrecht
(basse)
-Mathias Straub
(batterie)
TRACKLIST
1)Across the Gates of Hell
2)Demons Crown
3)We Kill!! You Die!!
4)Father Save Me
5)To the Devil I Pray
6)Fireangel
7)Fight Back the Light
8)Death Under Control
9)Revolution Evil
10)Gods of War
11)Forever Betrayed
DISCOGRAPHIE
Découvrir Mystic Prophecy en 2009 à l’occasion de leur sixième album, c’est un peu comme prendre un train en marche dans une série de films musclés avec – disons – en vedette Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal voire Chuck Norris. Vous savez, les Karaté Warrior IV, Bionic Ninja IX ou encore Laser Monster From Space : The Revenge III et autres fines fleurs du cinéma d’action. On a beau n’avoir pas vu les premiers opus, on sait qu’on a juste à se poser dans le canapé, débrancher son cerveau et profiter du spectacle. Et tant pis – s’il y en a – pour les subtilités du scenario, on n’est pas là pour ça.
Donc même en ne connaissant pas les cinq premiers albums de Mystic Prophecy, il n’y a pas de problème pour apprécier ce Fireangel. Dès lors que l’on sait que 1) Mystic Prophecy a sorti 6 albums en 8 ans 2) Mystic Prophecy fait du power metal et 3) Mystic Prophecy est Allemand, on sait presque tout et l’image mentale qui en résulte est assez proche de la vérité : Mystic Prophecy est un groupe efficace, aux manières brutales et épiques, et à la régularité toute germanique. Mystic Prophecy n’est donc pas un groupe vraiment renommé en Hexagone, mais comme tout groupe allemand, il sortira une bonne flopée de disques avant soit de se décourager et de splitter, soit de percer. Souhaitons que Mystic Prophecy perce, parce que malgré la grosse pelletée de clichés que le groupe véhicule, leur musique est efficace.
Le power metal, c’est comme le speed metal, mais en un peu plus agressif. Une production plus affutée et sale, une batterie plus rapide avec profusion de double pédale et un chant mélodico-agressif sont les trois piliers du style. Assez proche d’un Firewind (d’ailleurs, Gus G a fait un temps partie de Mystic Prophecy), et partageant la science du riff tranchant avec Iced Earth, Mystic Prophecy ne fait donc pas dans la dentelle. Les hostilités commencent avec "Across the Gates of Hell", au refrain convenu et au riff très Hammerfallien – prenez-le du côté du compliment – et les choses sérieuses arrivent vraiment avec le très bon "Demons Crown". Un riff bien saignant, presque aussi épique qu’un Bal-Sagoth, le tout agrémenté de « Hey ! Ho ! » (non, ce ne sont pas les nains qui rentrent du boulot) très guerriers, et nous voila dans une ambiance viking à la Rebellion. La tête oscille de haut en bas : Mystic Prophecy fait son petit effet.
Dommage que la suite soit assez inégale. Entre un "We Kill You Die" bien trop caricatural – ça sent le mauvais Manowar à plein nez – et un "Fight Back the Light" plus rock’n’roll mais pas très pertinent, le groupe trouve tout de même le moyen d’exhiber des hymnes que l’on imagine sans peine scandés par un parterre de fans chevelus, poilus et en sueur. "Revolution Evil", "To the Devil I Pray" ou encore le presque thrash "Death Under Control", voila trois titres méchants et virils, qui font leur petit effet et dont les refrains sont suffisamment bien pensés pour rester en mémoire. La production est réussie et fait honneur au côté vindicatif du groupe, qui a visiblement connu pas mal de changements de line-up pour cet album. Mais pour l’auditeur lambda, savoir cela n’est pas forcément plus intéressant que de savoir que ça n’est pas le même éclairagiste qui était sur le plateau de tournage d’Alien Cyborg XII. En tous cas, mention spéciale à R.D Liapakis, au chant impressionnant dans la veine d’un Jorn Lande, d’un Stephen Fredrick (Kenziner) ou encore d’un Nils Patrik Johansson (Wuthering Heights, Astral Doors).
Bref, si votre femme est enceinte et qu’elle vous réveille au milieu de la nuit parce qu’elle connait une soudaine envie de riff speed/thrash et de double pédale (si si, ça arrive), faites un saut chez votre disquaire, réveillez-le et achetez-lui ce Fireangel efficace et classique, sans surprise mais qui remplit parfaitement son office.