CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Howard Leese
(guitare+basse+claviers)
-Paul Reed Smith
(guitare)
-Lynn Sorensen
(basse)
-Jeff Kathan
(batterie)
-Mark Shulman
(batterie)
+
-Joe Lynn Turner
(chant)
-Paul Rodgers
(chant)
-Deanna Johnston
(chant)
-Duke Fame
(chant)
-Jimi Jamison
(chant)
-Keith St. John
(chant)
-Andrew Black
(chant)
-Keith Emerson
(claviers)
TRACKLIST
1)Alive Again
2)Heal the Broken Hearted
3)Hot to Cold
4)French Quarter
5)33 West Street
6)The South Summit
7)Rada's Theme
8)The Vine
9)In These Eyes
10)Vermilion Border
11)I've Been Leavin' You
12)Somewhere
DISCOGRAPHIE
Dans la catégorie « disque le plus inconstant de l’année », l’arme secrète d’Howard Leese va finir en bonne place. Pour tout vous dire, sa raison d’être m’échappe complètement. Une combine pour faire chanter les potes Turner et Rodgers ? Un raclage de fonds de tiroir pour respecter les quotas de 40 sorties Frontiers par mois ? Ou – plus effrayant – une rétrospective d’une carrière de trente ans consacrés au rock, du plus sucré au plus burné ? Possible, car Secret Weapon joue la carte de la diversité, du hard intérieur cuir à la ballade sous le soleil en passant par les instrumentaux carte postale…
Le problème, c’est qu’Howard ne s’en sort bien que sur la première catégorie. Des titres comme "Alive Again" ou "Hot to Cold" n’inventent rien, mais ils ont suffisamment de tripes pour qu’on se laisse convaincre, surtout quand on a un Joe Lynn Turner pour mener la barque en avant. Dans le même genre, le bluesy "I’ve Been Leavin’ You" est plus réussi, armé qu’il est de son orgue fiévreux et du timbre chaud d’Andrew Black (inconnu au bataillon) qui se donne à fond pour nous coller la fièvre. C’est toutefois Paul Rodgers qui décroche la timbale avec l’impeccable "Heal the Broken Hearted" : mélodie irréprochable, mièvrerie (presque) évitée, et une prestation vocale qui porte le tout bien haut. Voilà une petite sucrerie qui a le potentiel pour cartonner en radio, sans risque de nous soûler passée la première écoute. Et puis… et puis il y a le reste.
Un petit mot sur les ballades "The Vine" et "In These Eyes" : elles sont à foutre au feu, et vite. La deuxième citée tente de faire brièvement illusion avec son jeu Gilmourien, mais rien ne pourra rattraper l’overdose de saccharose à laquelle on s’expose en s’infligeant ces deux guimauves, qui de plus ont le malheur de se succéder… c’était ça ton arme secrète, Howard ? Où s’agissait-il de tous ces instrumentaux, dont la présence est juste incompréhensible ? Une jam de 40 secondes avec Keith Emerson au piano ("French Quarter"), du groove Prisunic en veux-tu en voilà ("33 West Street"), du supplément guimauve avec l’ignoble "Rada’s Theme", sans oublier l’obligatoire musique pour soirée diapos ("Vermilion Border"), autant de merveilles qui forment un creux insondable de 25 minutes au sein d’un disque qui n’avait pas besoin de ça. Heureusement que le disque se termine sur sa mélodie la plus marquante, la toute mignonne "Somewhere", qui ne doit pourtant rien à Howard Leese puisqu’il s’agit d’un thème de West Side Story… que c’est ballot !
C’est bien beau de nous proposer un disque sensiblement plus varié que la norme des sorties Frontiers, mais la plupart des compositions sont tellement au ras des pâquerettes que seuls la ferveur – et le talent – peuvent les mener quelque part. Ça fonctionne sur les titres plus musclés, pas du tout sur le reste. On pourrait se consoler en se disant que pour une fois, les prouesses techniques ne sont pas mises en avant… mais peut-être aurait-il mieux valu que ce le soit.