CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Göran Edman
(chant)
-Mats Levén
(chant)
-Thomas Vikström
(chant)
-Björn Jansson
(chant)
-Angelica Rylin
(chant)
-Sören Kronqvist
(claviers+guitare+basse)
-Daniel Flores
(batterie+guitare+basse+claviers)
-Johan Niemann
(guitare)
-Daniel Palmqvist
(guitare)
-Manuel Lewys
(guitare)
-Andreas Lindahl
(claviers)
TRACKLIST
1)Fight Fire With Fire
2)All Because of You
3)I Still Believe in Love
4)Love Is in Your Eyes
5)Take a Chance
6)Enough of Your Lovin'
7)Mysterious
8)Angel of My Heart
9)Rolling Stone
10)Don't Tell Me No Lies
11)Broken Glass
12)Higher and Higher
13)Without Chances
DISCOGRAPHIE
Je sais ce que vous vous dites. « Comment, Lucificum, lui qui d’habitude ne chronique que des albums puissants, agressifs, extrêmes bref, virils, chronique un disque de hard rock ? Mais…mais… mon dieu, mais pourquoi ?» Eh oui, il faut bien de temps en temps goûter à d’autres plats, et un bon menu dans le restaurant sympathique, propre et maniéré du hard rock, ça change du fast food calorique, gras et bruyant du death metal. Mais pas de panique : Lucificum reste ce gros dur buveur de bière qui headbangue sur du Deicide et du Vader. Grrrr.
Crash The System est un projet des suédois Sören Kronqvist et Daniel Flores pour lequel ils ont fait venir une partie de la Malmsteen-team au chant (Göran Edman et Matts Leven), sans doute pour leur donner une légitimité à évoluer dans un style hard-FM propret et politiquement correct. Produite sans surprise par Frontiers Records, les références dans le genre, leur musique totalement has-been - mais qui continue à vivre envers et contre tout – reproduit tous les canons de ceux qui l’ont popularisé dans les années 80, à savoir Bon Jovi, et autres Def Leppard. Seul le clavier se démarque dans une approche presque symphonique par endroit ("Take a Chance", "Fight Fire With Fire", "Dont Tell Me No Lies"), donnant à Crash The System un semblant de personnalité malgré ce côté très classique – pour ne pas dire banal – qu’ont déjà exploré Royal Hunt ou At Vance.
Avec treize titres qui tournent tous autour des trois minutes, la recette couplet-refrain ne souffrant aucune exception ici, Crash The System propose un album rafraichissant qui tente valeureusement de se détacher de ses ainés, sans y arriver complètement. Les ballades sont parmi les titres les moins séduisants ("Love Is in Your Eyes", "Rolling Stone") mais les titres un peu plus hard-rock typiques sont déjà plus entraînants, grâce surtout, nous l’avons dit, aux synthés un peu plus ambitieux que la moyenne. La production est formatée AOR, assez aiguë et métallique mais pas ratée pour autant. Les différents chanteurs contribuant à The Crowning honorent tous leur contrat sans réelle passion mais avec le talent qu’on leur connaît. Dans l’ensemble, Crash The System tourne rond et assume ses influences américaines en terme de hard-rock : rien de typiquement suédois à part le nom des artistes dans cet album.
Amusant de voir que Crash The System ne veut pas heurter son auditoire certainement très puritain et fleur bleue : « watch your step, dont walk on broken glass / you must help yourself or simply kiss my…». Eh oui, Crash The System refuse de prononcer le vilain mot qui devrait en toute logique suivre pour la rime. Nous sommes donc loin des frasques de groupes d’AOR/Glam comme Mötely Crüe, Kiss ou Alice Cooper. Non, Crash The System est propre, éduqué, ne fais pas ses besoins partout et ne vomit pas au salon. Ça change du death-metal, en tout cas.