CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Chris Renaldi
(chant)
-Joe Bonaddio
(guitare)
-David E. Gehlke
(guitare)
-Don Scarano
(basse)
-Kevin Antonacci
(batterie)
TRACKLIST
1)Defame the Hypocrite
2)Drawing the Parallel
3)Bound to Wrath
4)Symbiotic
5)Finality
6)Dreaming in Reverse
7)Privation
8)Impose Your Will
9)Hollow Refuge
10)Blind Faith Loyalty
DISCOGRAPHIE
Bon, n’y allons pas par quatre chemins et jouons la carte de la présentation standard du groupe. Si, si, ça marche aussi des fois. Donc Crown The Lost est un jeune combo (les membres ayant tout juste atteint leur majorité) qui nous vient tout droit des États-Unis et qui sort aujourd’hui son deuxième album, Blind Faith Loyalty. Evoluant dans un heavy metal teinté de thrash, ces jeunes loups développent tout de même une personnalité assez forte.
Cette personnalité est d’ailleurs incarnée par la voix de Chris Renaldi. En effet, celui-ci est doté d’un timbre assez spécifique qui s’imprime sur la musique du groupe à tel point que l’on entend quasiment plus que lui lorsqu’il est au micro. Et pourtant, ses lignes de chant ne varient pas beaucoup et on a même parfois l’impression que le vocaliste passe certains titres entiers sur trois notes. Pour vous situer son timbre de voix, celui-ci se situe aux alentours de Edu Falaschi dans les aigus, avec tout de même une impression de maîtrise plus flagrante chez Chris (à confirmer en live toutefois). Notons également la présence, toujours niveau chant, de growl ainsi que de screamings aigus, preuve que le bonhomme en a sous le coude. En témoigne le titre "Finality", qui voit l’homme décliner l’étendue de ses capacités. Pas de quoi s’extasier pendant des heures, mais il faut tout de même noter la performance.
Mais il ne faudrait pas pour autant occulter les autres instruments. Le travail sur les guitares est lui aussi intéressant dans le sens où il alterne passages heavy, thrash moderne mêlé death mélodique (certains passages de "Dreaming in Reverse" rappellent d’ailleurs furieusement Trivium). Pour soutenir la voix de Chris, on alterne entre grosses rythmiques ("Drawing the Parallel") et tricot dans les aigus. Le batteur, quant à lui, est doté de capacités techniques évidentes, mais sa tendance à en foutre partout est assez fatigante à la longue, d’autant que sa batterie sonne de manière très plate, notamment les toms, ce qui renforce cette impression de linéarité. Les empreintes respectivement laissées par le chant, les guitares et la batterie (on ne parlera pas de la basse qui ne fait pas vraiment de vagues…) donnent donc au final un album furieusement monotone, qui fatigue au fil que l’écoute avance. D’autant que les accalmies sont rares. Mettez par exemple "Drawing the Parallel" et "Privation" à la suite, vous aurez un exemple assez frappant de cette monotonie.
À qui la faute donc ? La production ? Les instrumentistes ? Les compositions ? Peu importe, finalement, car l’impression donnée reste la même : un trop plein d’homogénéité qui empêche les titres de Blind Faith Loyalty de vivre indépendamment les uns des autres. Dommage, le potentiel est bien là, mais tel Hatem Ben Arfa, les Américains ne s’en servent pas encore à bon escient.