CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Slash
(guitare)
-Matt Sorum
(batterie)
-Eric Dover
(chant)
-Gilby Clarke
(guitare)
-Mike Inez
(basse)
-Dizzy Reed
(claviers)
TRACKLIST
1)Neither Can I
2)Dime Store Rock
3)Beggars & Hangers-on
4)Good to Be Alive
5)What Do You Want to Be
6)Monkey Chow
7)Soma City Ward
8)Jizz da Pit [Instrumental]
9)Lower
10)Take It Away
11)Doin' Fine
12)Be the Ball
13)I Hate Everybody (But You)
14)Back and Forth Again
DISCOGRAPHIE
Face à l’impatience suicidaire des fans de Guns N' Roses pour un éventuel nouvel album (on y croit encore, nous ne sommes qu’en 1995), l’album de Slash arrive à point nommé. Mieux, il fait office de bombe atomique à sa sortie puisqu’on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des Guns N’ Roses: même producteur (Mike Clink), mêmes musiciens (Gilby Clarke, Matt Sorum, Dizzy Reed et bien sur Slash) et un excellent chanteur, pas très éloigné d’Axl Rose, avec une voix quand même moins stridente (Eric Dover). Et comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur, c’est l’esprit d’Appetite For Destruction qui fait son grand retour.
Les fameuses trouvailles de Slash à la guitare sont également de la fête comme l’intro en slide de "Beggars & Hangers-On" et le solo d’intro sur "Lower", avec le même effet utilisé qu’"Anything Goes" d’Appetite For Destruction. Un seul hic dans tout ça: Slash n’est pas un compositeur de génie, et sans Axl et Izzy Stradlin’ pour assurer derrière, ça laisse un vide. It’s Five O’ Clock Somewhere est cependant bien meilleur que les albums solos qu’avaient sorti Duff McKagan (le lamentable Believe In Me) et Gilby Clarke (Pawnshop Guitars, du hard Rolling Stonien tout juste correct). Il n’est pas étonnant qu’Axl n’ait pas voulu des compos de Slash pour le prochain album des Guns, pas assez ambitieuses à son goût. La spontanéité de Slash tranche avec le perfectionnisme maladif du chanteur.
On sent que toute cette équipe s’est éclatée à faire ce disque comme en témoigne les intros de batterie sur lesquelles Matt Sorum se lâche complètement ("Soma City Ward", "Dime Store Rock", "Be The Ball") et aussi les fins des morceaux, parfois très « jam »: le final funky de "Good To Be Alive", le final bluesy sur "What Do You Want To Be", les ralentissements opérés sur "Dime Store Rock" et "Jizza Da Pit", très lourds alors que ces deux morceaux sont très rapides (peut-être l’influence de Mike Inez d’Alice In Chains à la basse, qui sait?).
Les chansons s’enchaînent, plus rock n’ roll les unes que les autres ("Dime Store Rock", "Doin’ Fine", "Soma City Ward") et c’est tout juste si on a le temps de souffler. L’impression aussi que les compos ont été écrites à la va-vite domine, un peu trop spontanées, avec des intros qui se ressemblent ("What Do You Want To Be", "Monkey Chow", "I Hate Everybody (But You)") et des refrains pas top top ("Good To Be Alive", "Monkey Chow", "Beggars & Hangers-On"). "Beggars & Hangers-On" et "Back And Forth" sont les titres qui se rapprocheraient les plus d’une ballade; le bluesy acoustique "Neither Can I" et les envoûtants "Lower" et "Take It Away", le genre de morceaux écrits sous acide (tiens, on n’entend plus les fameux « ssssssssssss » qu’Axl faisait, comme s'il sniffait de la coke), tout cela aère un peu ce déluge non-stop de riffs rock n' roses!
It’s Five O’ Clock Somewhere avec le recul n’est pas un album d’exception, mais il avait permis à l’époque de rassasier les fans pour un bon moment et c’est déjà pas mal! C’est le meilleur album que Slash ait fait en dehors de Guns N’ Roses. Les deux qui suivront, le décevant Ain’t Life Grand et la bonne surprise du Velvet Revolver, ne lui arriveront pas à la cheville.