CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Pulpul
(guitare+basse)
-Julio
(basse)
-Luismi
(batterie)
-Joxemi
(guitare)
-Pipi
(chant)
-Kogote
(claviers)
TRACKLIST
1)Planeta Eskoria
2)Vergüenza
3)Como Me Pongo
4)El Auténtico
5)Naval Xixon
6)La Mosca Cojonera
7)Eres Un@ Màs
8)Derecho De Admision
9)A La Mierda
10)Etts
11)Lucrecia
12)Tio Sam
13)Violencia Machista
14)Mestizaje
DISCOGRAPHIE
Petite douceur, les cordes de la guitare délicatement grattées une à une sur un rythme tout à fait lent et esthétique (et oui, c’est nouveau, ça vient de sortir, cette expression est française), la mélodie initiale annonce un disque mélancolique et tout empreint de beauté. Que nenni ! Non mais vous autres croyiez vraiment qu’il en relèverait de la sorte avec Ska-P dont le patronyme peine à cacher qu’ils font du ska punk ? Quelles bandes de jeunes naïfs vous faites. Ska-P n’est pas le genre de groupe à pleurnicher pour un oui ou pour un non. Ska-P c’est plutôt la contestation rugueuse par les mots et cool et violente par la musique...
Planeta Eskoria voulant dire Planète Poubelle dans ce charmant langage qu’est le basque (ils sont madrilènes). Oui, pour eux rien ne tourne bien rond sur cette planète et tout le monde a assez de grade pour en prendre dans la gueule. Que vous soyez politique (surtout politique !), membre de l’ETA, gros con, macho, raciste et bien d’autres encore, Ska-P vous blâmera des plaies que vous infligez à notre planète (belle). Si vous êtes espagnol, politicien et raciste, vous en prendrez bien sûr une triple dose, mais point n’est le cas d’aucuns de nos valeureux visiteurs.
Le point fait sur les paroles, qui occupent une grande part dans l’intérêt du groupe ainsi que dans son influence musicale, du ska donc, mais du punk aussi (nom d’un goujat !), attardons-nous désormais sur la musique. Pour qui connaîtra Ska-P, impossible d’être surpris, la composition est maîtrisée et va dans la droite ligne des opus précédents à savoir alternance entre gratte typiquement reggae, mais en bien plus rapide vu que c’est du ska, et riffs punko-metal. Les trompettes apportent leur grain de sel ska tout comme les claviers. La basse, jouissivement audible nous fait profiter de ses lignes typiquement reggae tout en claquant bien punk autrement. Franchement le petit plus grand-mère. Enfin vous avez le chant bien maîtrisé et qui peut s’apparenter à du chant clair teinté de criation par moment. Et donc, comme dit plus haut, Ska-P continue dans sa voie tracée il y a maintenant quatre albums sans s’en écarter. On ne criera pas encore au tourné en rond (pas comme sur Qué Corra La Voz !), mais la routine est déjà là je pense, même si quelques nouveautés ont été introduites.
Et alors, nous voici ici, on est y est, nous voilà, là et pas là-bas. Quid de nos oreilles ? Apprécient-elles le déferlement d’accords ? Ma foi, oui. Toutes les chansons sont entraînantes. Les parties classiquement ska sont bien cool, on se surprendrait à vouloir danser style ska (soit la danse que vous pratiquez après votre quatrième bang) puis pour vouloir enchaîner sur un bon vieux headbanging des familles lors des passages plus racés punko-metal. D’ailleurs, on se dit que si plusieurs nous étions, pogo nous ferions. Car oui, sur ses riffs Ska-P arrive à quasiment toujours viser juste tout en restant très simple. En plus ils essaiment ici et là des soli plutôt courts, on reste dans l’esprit punk quand même, mais bien mélodieux.
Franchement, la formule est facile, mais Ska-P propose une musique sans grande faiblesse, tout au plus une ou deux chansons sont moins bonnes que requises. Les très bons moments sont par contre nombreux. Personnellement j’adore le morceau titre pour les petits accords de gratte précités, "Derecho De Admision" pour sa cornemuse bien sympa et originale au milieu de tant de ska punk et enfin "A La Mierda" parce que riff excellent oblige.
En fin de compte, une album très très sympa, recommandable pour sûr, entraînant et qui saura réveiller vos ardeurs de syndicalistes refoulés. Bon aussi d’un autre côté, ça reste du Ska-P comme dans la désormais tradition, bref on ne change pas une formule qui gagne. Un postulat qui finira par se révéler dangereux pour l’avenir avec une redite inévitable.