CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Michael Henneken
(chant)
-Timo Kauppinen
(guitare)
-Pasi Kauppinen
(basse)
-Jukka-Pekka Koivisto
(batterie)
-Henrik Klingenberg
(claviers)
TRACKLIST
1)World'S End
2)Distorted
3)Once Lost Life
4)Blood Of Eden
5)Corridors
6)Hollowed
7)The Realm Of Flames
8)Into The Flow
DISCOGRAPHIE
Henrik Klingenberg, claviériste de Sonata Arctica, n'hésite pas à donner de sa personne. Outre son implication dans Requiem, il aime à s'adonner au metal progressif complexe dans Silent Voices. Le style du combo, par essence, lui permet de s'exprimer plus que dans son groupe principal, et son jeu typiquement "speed à la scandinave" dans Sonata ne laisse aucunement deviner qu'il est capable de prouesses techniques comme celles qui figurent dans cet album. Mais attention, Henrik Klingenberg n'est pas le seul atout de cette formation pleine de ressources.
Le metal de Silent Voices, tout progressif qu'il soit, n'en demeure pas moins fortement inspiré par les ténors du metal traditionnel. La force du groupe est de savoir pondre des morceaux découlant de ce style, mais décousus, imprévisibles, et fortement axés sur les compétences de shredding du guitariste Timo Kaupinnen. Très brut, le son de sa guitare aurait sans doute gagné à être moins distordu, de façon à laisser plus de marge aux autres instruments. Si cela surprend agréablement quand retentit le riff d'ouverture diabolique de "Distorted" (justement), "The Realm Of Flames" ou "Into The Flow" finissent par sonner lors des couplets comme un groupe lambda de true-metal. Heureusement, la virtuosité en plus. C'est aussi sur ces deux morceaux que Silent Voices en fait trop: trop de parties instrumentales systématiquement rallongées, trop de sons de claviers bizarres que Jordan Rudess ne renierait pas, bref trop "prog" sans doute...
Il fallait avoir du culot pour commencer l'album avec une pièce de dix minutes telle que "World's End", très significative malgré tout du talent de composition des petits loups. A noter en particulier, les arrangements très soignés de fin de morceau. Dommage que le vocaliste Michael Henneken soit à la traîne... Mais celui-ci se rattrape sur "Distorted" ainsi que sur le plus direct et catchy "Once Lost Life". Sa voix rappelle RJ Dio, en moins pêchu et en plus nasillard, mais il parvient à démontrer au cours de l'album qu'il est à la hauteur des ambitions des compositions. Celles-ci sont parfois très classiques, mais d'autres surprennent: ainsi "Blood Of Eden", mid-tempo épique fourre-tout, où l'on retrouve du heavy pur jus - et une belle performance hargneuse de Michael Henneken! - , un long interstice à base de nappes de claviers, ou encore un refrain digne d'une ballade de Rhapsody. Intéressant, mais longuet.
"Hollowed" en revanche, est bel et bien une ballade. Pas franchement convaincante d'ailleurs, on aurait pu s'en passer. Le mieux est encore quand le groupe sort ses hybrides de speed, de heavy mélodique et de progressif à la Dream Theater, c'est d'ailleurs sa marque de fabrique, et là on constate qu'il y a des biscuits. Henrik Klingenberg et Timo Kauppinen aiment à se provoquer en duel, et enflamment les parties instrumentales de notes rapides. Dommage qu'ils aient tendance à en abuser, trahissant un souci de peaufiner la technique avant de faire passer le côté chanson. Silent Voices n'est pas Sonata Arctica, c'est entendu, mais la lassitude guette. Vous pourrez malgré tout apprécier en Building Up The Apathy un bon album de metal subtil.