CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Woundz
(chant)
-Astynax
(guitare)
-Scapula
(guitare)
-Monolith
(basse)
-Vermin
(batterie)
TRACKLIST
1)Pest Against Pest
2)World Suicide Machine
3)Worm
4)Genocide Storm
5)Carcinogen
6)Invoking Mal-Being
DISCOGRAPHIE
Si l'on met Cradle Of Filth en dehors du débat, le black metal british n'est pas très prolifique et a tendance à produire de la qualité plus que de la quantité (enfin, peut-être que les producteurs sont plus regardants hors des contrées froides...). Les rares groupes qui émergent ont une identité, comme Anaal Nathrakh ou Hecate Enthroned, et Skaldic Curse fait certainement partie de ceux-là. Le groupe n'est pas spécialement récent (2001), mais n'en est qu'à son deuxième album, assez bien construit au demeurant bien que moyennement facile d'accès.
World Suicide Machine, sans la moindre écoute, livre déjà ses indices : pochette au design mystérieux fait de rouge et de noir sur laquelle on ne devine aucune des habitudes scripturales du genre. Même les nom et titre ne présagent qu'il s'agit de black metal. En revanche, les six titres de sept minutes en moyenne orientent vers le suicidal, le doom ou la frange progressive. Bingo, c'est vers la dernière hypothèse que semble se dérouler le combat, mais fort heureusement, les blast beats remettent le débat là où il se situe, dans le black. Et pour ceux qui douteraient encore, le growl très noir et haineux, parfois criant ("Pest Against Pest"), est très performant et multiple, et sa tessiture est très caractéristique.
Le black progressif de Skaldic Curse possède néanmoins une particularité : une petite touche stoner dans les guitares qui se distribue tout au long de l'album sur fond de rythmiques thrash, de soli techniques ou de mélodies légèrement et volontairement dissonantes. À noter un très bon break agrémenté d'un remarquable solo au milieu de "World Suicide Machine", suivi d'une montée en puissance qui aurait mérité quelques petites sœurs. À noter aussi "Worm", probablement le meilleur titre de l'album et son prologue très mélodique, son rythme quelque peu ralenti sans oublier ses blasts.
Le fond musical reste tout de même assez froid mais sans trop lorgner vers le scandinave, bien que les gimmicks du genre soient respectés.
World Suicide Machine est très dense et compact bien que restant mélodique dans son ensemble, assez original au final, avec une bonne voix et une technique bien au dessus de la moyenne. Seule ombre au tableau, ses morceaux sont un peu longs et reprennent la même recette, ce qui pourra devenir un peu lassant même si cette recette est bonne. Persistez.