CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Daniel Seifert
(chant+guitare)
-Thorsten Ernst
(guitare)
-Holger Fischer
(basse)
-Timo Schneider
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)Burn It Down
3)Connection of Evil
4)Fear
5)Insidious Dimensions
6)Keeper of Souls
7)Wargames
8)Secret Thoughts
9)Storm
10)Dreamspace
DISCOGRAPHIE
S'il y a une chose qu'on ne pourra pas enlever aux musiciens de Sencirow, c'est qu'ils semblent bien savoir ce qu'ils veulent et sont dotés d'une persévérance à faire pâlir un constructeur de maquettes en allumettes. Ainsi, après dix années d'existence, deux albums auto-produits et une promotion pour le moins inhabituelle consistant à lancer ses démos dans la foule lors de shows d'Iron Maiden, leur efforts semblent être récompensés par la signature sur la label AFM et la sortie de ce troisième opus, Perception Of Fear, dans des conditions moins underground et avec une promo digne de ce nom.
En recoupant les éléments à notre disposition, on n'aura pas trop de mal à déterminer les artistes qui ont motivés nos jeunes allemands à empoigner guitares, micros et baguettes et à se mettre à graver tout ça sur disque. Perception of Fear rappelle fortement les réalisations du milieu des années 90 produites par des groupes comme Rage, à savoir un metal incorporant à la fois les mélodies du heavy classique, la fougue du power/speed et un soupçon d'agressivité thrash. Après une première plage acoustique, qui semble néanmoins nous prévenir "attention les gars, ça va péter", on se prend dans les dents deux titres qui assemblent tout ce qu'on aime entendre dans le genre : une voix mélodique et rugueuse se posant sur du riff rapide et énergique agrémenté de double grosse caisse, du refrain martial avec les choeurs scandant virilement le titre, un petit solo bien mélodique en guise d'intermède, et on hop! on repart un petit coup pour le refrain histoire de bien l'ancrer dans votre cervelle.
Après, ça se gâte. Soit on est fan du genre et on ne s'aperçoit même pas que "Fear" n'apporte pas grand-chose par rapport "Burn It Down" et "Connection Of Evil", soit on se dit, comme votre fidèle serviteur, que bon, la double grosse caisse ça commence à bien faire quand même et qu'il serait temps que le groupe essaye autre chose... On est presque exaucé avec "Incidious Dimensions" et son couplet qui laisse une part belle à la basse, des accords en son clair et un jeu de batterie proposant des rythmes intéressants, mais le résultat sera malheureusement plombé par un refrain un brin lourdingue. "Keeper of Souls", morceau plus posé, permet de reprendre espoir, notamment grâce à son break acoustique des plus réussis et au crescendo qui en découle, et on se surprend à attendre une seconde moitié d'album toute en subtilités.
Hélas, aucun des quatre derniers titres n'arrive vraiment à éviter la redite, ça repart à fond les ballons, les soli se font moins inspirées et Daniel Seifert peine vraiment à renouveler de manière sensible ses lignes vocales. Bref, à moins d'être très bon client pour ce genre de musique, disons-le franchement: on s'ennuie ferme, les morceaux se suivent et se ressemblent, malgré quelques moments intéressants comme le solo de basse de "The Storm" ou l'accalmie acoustique de "Dreamspace". À vous de voir si vous rentrez dans la catégorie des "bons clients" ou si vous êtes prêts à investir dans un disque qui perd grandement de son intérêt passée la première moitié.