CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Jimi Jamison
(chant)
-Frankie Sullivan
(guitare+chant)
-Chris Grove
(claviers)
-Barry Dunaway
(basse)
-Marc Droubay
(batterie)
TRACKLIST
1)Reach
2)Fire Makes Steel
3)Nevertheless
4)Seconds Away
5)One More Chance
6)Gimmie The Word
7)The Rhythm Of Your Heart
8)I Don't
9)Half Of My Heart
10)Talkin' 'Bout Love
11)Don't Give Up
12)Home
DISCOGRAPHIE
Tentez l’expérience chez vous : quand on dit Survivor, tout le monde répond à la cantonade : «I’m a survivor ! I’m not gonna giv’ up ! I’m not gonna stop ! I’m gonna work harder !» C’est drôle, car il y a encore dix ans, dans les têtes, Survivor c’était plutôt «The eye of the tiiiiiiiiigeeer !» Et c’est nettement plus intéressant. Je vous arrête tout de suite, ça ne l’est pas parce que la chanson est meilleure, mais parce que c’est du second cas dont on parle aujourd’hui. Qu’est-il donc advenu de nos Rockymen ?
Pour la petite histoire, le groupe a été reformé après dix-sept ans de silence, autour de Jamison et Sullivan (qui n’ont pas oublié leur boulot, ça se sent dès les premières notes). Retrouvant Marc Doubray et intégrant deux nouveaux membres, le claviériste Chris Grove et Barry Dunaway, ex-bassiste de Malmsteen, le groupe reprend le studio pour nous délivrer un album que les fans attendaient. Ca cale immédiatement, bien sur. Au fond, les fans l’attendaient tellement que déjà fleurissent les baise-mains insipides sur un possible « retour du meilleur hard FM/AOR band in da world. » N’exagérons pas, si ce disque a tout de la réussite, il n’en est pas pour autant une révolution en marche…
J’en veux pour preuve de vrais arguments. Avec un groupe de hard FM, on ne peut pas taper sur l’originalité ou la grandeur de composition, la musique n’étant pas faite pour ça. Penchons-nous plutôt sur la maîtrise de la-dite musique. Les musiciens sont bons, les soli (un peu mous) sont de rigueur, mais malheureusement le tout ne décolle que par moments Un peu comme si Survivor avait délibérément choisi d’imposer des temps calmes. Problème : ces temps sont longs. Heureusement que toute la fougue du groupe surgit dans des titres comme "Fire Makes Steel" ou "Don’t Give Up", tous deux des tubes en puissance qui n’auront de défauts que l’époque où ils sortent. "Reach" et "Nevertheless" (chanté par Sullivan) ont également une puissance qui fait passer l’âge des protagonistes pour secondaire. L’album commence fort et dur, le retour du hard est annoncé !
Pourtant, Survivor s’échappe vite du hard FM pour nous offrir de longues ballades parsemées sur le disque. Alors bien sur, ce style a toujours apprécié les ballades, mais je suis étonné qu’ils aient choisis d’en mettre autant. Pas moins de six titres sur douze, c’est quand même osé. D’un autre côté, on ne peut pas nier que les ballades soient bien torchées, qu’il s’agisse de "I Don’t" (jazzy !?) ou de "One More Chance", les guitares acoustiques et les claviers sont utilisés à bon escient, l’émotion (si on peut employer ce mot) est totale, la voix de Jamison et les chœurs de Sullivan ressuscitent un vieux pêché enterré en osant chanter des bêtises mais en le faisant avec tout le cœur que l’AOR (Album, pas Adult) leur délivre.
Bien entendu, toutes les ballades ne sont pas de telle facture, et si la mélodie de "The Rhythm Of Your Heart" est bien trouvée, on peut vite se lasser des petits chœurs à voix de fausset pour la fin… De même, Home ferait presque penser à un mélange entre Queen et les Righteous Brothers… c'est-à-dire pas grand-chose !
Les erreurs de Reach sont cependant légères, et le groupe n’accuse le coup que sur une mince partie du disque. En fait, le reproche principal qu’on pourrait leur faire est d’être tout simplement d’un anachronisme béat. Cela ne dérangera probablement pas les fans (qui rajouteront trois points à l’aise) mais pourra embêter tous les autres, qui se sentiront à coup sur très gênés par autant d’effervescence.