CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
7/20
LINE UP
-Adam Frappolli
(chant)
-Christopher Arp
(guitare)
-Fred DeCoste
(basse)
-Jon Cole
(batterie)
TRACKLIST
1)The Pig Keeper's Daughter
2)2
3)Scissor Fuck Paper Doll
4)Whore Meet Liar
5)Insects
6)Imogen's Puzzle pt. 2
7)Play Some Skynyrd
8)Kill Us
9)Siobhan's Song
10)Happy Valentine's Day
11)Our Puzzling Encounters Considered
12)Untitled Track
13)Untitled Track
DISCOGRAPHIE
PsyOpus -
Our Puzzling Encounters Considered
Les groupes complètement cinglés et très techniques sont assez nombreux, et sont en général chroniqués par votre serviteur. On a ainsi pu voir passer ces derniers temps l'excellent et très ambitieux album de Comity ou les délires de potaches de Heavy Heavy Low Low, preuves qu'une approche bruitiste peut conduire à des résultats très variés. PsyOpus tente avec ce troisième effort de s'inscrire dans une démarche de type « sérieuse » et sans délire parodique... l'album aurait-il été moins pénible s'ils avaient décidé de se marrer? Même pas sûr...
Car même pour un fan du genre, adhérer à la démarche de PsyOpus risque d'être ardu. Enchaîner les cinq premiers titres de cet album est une épreuve de volonté tant le combo a fait tous les efforts possibles pour rendre sa musique totalement inaudible. Plans de shred atonaux qui pullulent, chant hurlé/vomi posctore, rythmiques brisées et re-brisées, riffs conçus pour ne ressembler à rien... on évolue en terrain connu, ce domaine purement expérimental ou le risque de se planter est énorme. Quand un groupe qui adopte cette approche réussit son coup ça donne And Everything Is A Tragedy ou le dernier Ephel Duath, quand il se rate ça donne Our Puzzling Encounters Considered, qui après de multiples écoutes reste toujours aussi éprouvant à l'écoute. Si les cinq premiers titres sont à ce point terrifiants c'est parce qu'ils se ressemblent énormément : prenez la description du paragraphe précédent et imaginez un énorme fourre-tout de 16 minutes découpé arbitrairement en cinq et vous aurez une vague idée du massacre... ça ne va strictement nulle part, ça se contente de rebrasser les mêmes éléments sans cesse et sans développer la moindre dynamique.
Le changement salvateur arrive avec "Imogenis Puzzle pt. 2" et sa basse aussi incroyablement technique qu'ultramélodique et aérienne. On prend une grosse respiration et on se dit que la progression existe en fait, qu'elle est juste répartie bizarrement sur l'album... que de naïveté! Au sein même de ce sympathique interlude le groupe reprend par moments ses mauvaises habitudes de sacrifier la musicalité à la recherche formelle... et dès "Kill Us" on repart dans une musique très proche du début de l'album, un petit poil de mélodie en plus. Mais ça tourne en rond, c'est juste élitiste, vainement démonstratif et surtout ça se la pète grave. L'outro qui part d'un message sur un répondeur pour ensuite faire tourner en boucle le mot "annoying" pendant vingt minutes est culottée mais elle n'est que ça, à l'image d'un album qui n'a vraiment que son audace pour lui. Il y a bien ça et là un break efficace ou un changement brutal qui fait vraiment de l'effet, mais ce ne sont pas quelques rares moments bien pensés au détour d'une montagne de lourdeur qui vont rattraper un album entier... en fait ce serait presque plus frustrant, car on se dit qu"ils pourraient faire de la musique s'ils le voulaient.
On peut comprendre la démarche d'un groupe qui veut que sa musique soit la plus laide et la plus inhumaine possible et ça peut fonctionner sans problèmes (voir The Berzerker), mais la musique de PsyOpus semble évoluer en dehors de tout cadre défini... ce qui est une manière policée de dire qu'ils font n'importe quoi. PsyOpus a oublié que l'originalité est un moyen et non une fin, et cette tare rend Our Puzzling Encounters Considered presque inécoutable. Laissez tomber, il y a dix mille fois mieux dans le genre...