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CHRONIQUE PAR ...

16
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Rolf « Rock n' Rolf » Kasparek
(chant+guitare)

-Gerald « Preacher » Warnecke
(guitare)

-Stephan Boriss
(basse)

-Wolfgang « Hasche » Hagemann
(batterie)

TRACKLIST

1)Victims of States Power
2)Black Demon
3)Preacher
4)Soldiers of Hell
5)Diabolic Force
6)Adrian SOS
7)Genghis Khan
8)Prisoners of Our Time

Bonus tracks (faces B de l'EP Victim Of States Power) :

9)Walpurgis Night
10)Satan

DISCOGRAPHIE


Running Wild - Gates To Purgatory
(1984) - speed metal - Label : Noise Records



En matière de metal, l'école allemande, c'est la revanche du travail et de la persévérance sur le génie pur. Car si on regarde bien, tous genres confondus, aucun des groupes les plus prestigieux outre-Rhin n'a su délivrer un très bon album pour ses débuts. Helloween à la limite, en étant large. Pour le reste, ça va du moyen (Rage, Grave Digger) au sans plus (Accept, Kreator), en passant par le catastrophique (Sodom, Blind Guardian). Et Running Wild dans tout ça ?

Pour le béotien (ou l'hérétique), Running Wild, c'est les Soldat Louis du metal, un groupe dont les membres arboraient un look de pirate ridicule, surtout le boss avec ses bandanas et ses chemises à jabot. Pour l'amateur un peu plus éclairé, Running Wild, c'est un groupe de stakhanovistes qui a su, à la force du poignet, se hisser parmi l'élite du heavy fin 80's / début 90's, grâce à une poignée d'hymnes imparables. Pour le connaisseur, Running Wild, c'est un groupe qui, avant de réussir l'exploit de développer progressivement sa propre patte, a un peu tâtonné, débutant sa carrière comme un simple clone de Venom. Parce que oui, disons-le clairement, l'ombre de Cronos et sa bande plane sur une grosse partie de Gates To Purgatory. Musicalement déjà, puisque sur ce premier album, loin du heavy traditionnel qui a fait sa gloire par la suite, Running Wild donnait dans un speed metal basique, sauvage et cradingue, dans la droite lignée du proto-thrash pratiqué par les Anglais. « Philosophiquement » ensuite : matez un peu la liste des titres ! "Black Demon", "Soldiers of Hell", "Diabolic Force", "Adrian SOS" (SOS signifiant ici Son Of Satan), tout ce satanisme de pacotille, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?

Le pire, c'est que dans ce registre assez inhabituel au regard de la globalité de sa carrière, Running Wild s'en sort comme un chef et n'a pas grand-chose à envier à ses modèles de l'époque. D'emblée, Running Wild attaque plein gaz avec "Victims of States Power" et la Sainte Trinité qui va avec : riff tranchant, tempo à fond la caisse, et chant encore mal dégrossi de Rock n' Rolf. Ce titre nous dévoile même quelques légères touches NWOBHM sur le break avec une harmonie à deux guitares, qu'on retrouve aussi sur "Soldiers of Hell" ou "Diabolic Force" par exemple. Cette liste d'ingrédients constitue la base d'une bonne partie des titres, et font de "Victims of States Power" l'un des morceaux les plus représentatifs de ce premier essai. À tel point que le groupe nous en offre une resucée un peu plus tard ("Diabolic Force", avec des ultra-sons un peu douloureux pour les oreilles), et appuie encore plus fort sur l'accélérateur sur le débridé "Adrian SOS". Paradoxalement, c'est pourtant en levant légèrement le pied, sur "Soldiers of Hell" et plus encore sur "Black Demon", que Running Wild se montre plus convaincant. Dès ses premières armes, Rock n’ Rolf nous montrait déjà une certaine science du refrain qui fait mouche.

Sur cet album, ne trouve-t-on donc aucune trace de ce que deviendra Running Wild par la suite ? Bien sûr que si, mais il faut pour cela attendre l'arrivée des deux derniers titres. "Genghis Khan" d'abord, une compo de Rock n' Rolf qui pose ici les bases de sa future grande spécialité : plaquer une mélodie à la guitare lead sur un riff heavy basique. Bon, le temps des hymnes glorieux n'est pas encore venu, mais introduire dans une compo un souffle épique qui vous fait lever le poing avec juste un riff de deux notes, c'est plutôt pas mal. "Prisoners of Our Time" ensuite, qui lorgne du côté du Judas Priest période Killing Machine. Que fait ici un titre aussi décalé par rapport aux autres ? Simple, c'est la seule compo qui n'émane pas de Rock n' Rolf, puisqu'elle est signée par Gerald « Preacher » Warnecke. Elle aurait presque pu rester dans l'Histoire comme le premier hymne de Running Wild grâce à son refrain fédérateur, mais son camarade Hasche en a décidé autrement. Comme sur pas mal de titres, le batteur nous offre une prestation balourde, surtout sur le refrain qu'il flingue à lui tout seul. C'est encore pire sur "Preacher", une compo lente et déjà mal foutue à la base, et à laquelle il porte le coup de grâce avec sa manie de matraquer les cymbales.


Pour faire écho à l'introduction, non, Running Wild n'a pas échappé à ce principe qui régit les débuts des groupes allemands. Mais Gates To Purgatory, c'est un peu comme Endless Pain de Kreator : c'est encore très imparfait, mais il y a dans cette fougue de tous les instants un petit charme qui pousse à l'indulgence, à condition toutefois de supporter les productions raw et les approximations de jeunesse. Maintenant soyons clairs : Gates To Purgatory ne saurait être considéré comme un album représentatif de Running Wild, mais comme un essai à part qui mérite tout de même le détour.


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