CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Fabio Lione
(chant)
-Olaf Thorsen
(guitare)
-Federico Puleri
(guitare)
-Cristiano Bertocchi
(basse)
-Alessio Lucatti
(claviers)
-Alessandro Bissa
(batterie)
TRACKLIST
1)Letter to My Child Never Born
2)Violet Loneliness
3)Fading Shadow
4)Angels in Disguise
5)The Killing Speed of Time
6)The Streets of Laudomia
7)Fly
8)Out in Open Space
9)9 Degrees West of the Moon
10)A Touch of Evil (reprise De Judas Priest)
11)Fading Shadow (version Démo)
DISCOGRAPHIE
Avec les frasques récentes de la rhapsodie de feu avec les américains fantasques de Manowar, on en oublierait presque les autres groupes officiant dans le même style chez nos amis transalpins. Profitant de cette longue période d’absence de son groupe majeur, Fabio Lione en profite donc pour revenir au bercail pour ce qui est mine de rien la sixième galette des italiens, qui officient dans un metal moins grandiloquent que le groupe dont on a marre de citer le « of Fire » entre parenthèses pour mieux en accentuer le côté progressif.
Pour autant, la musique n’en est pas moins ambitieuse. Pour preuve le titre "Letter to My Child Never Born", pavé de près de 9 minutes placé d’entrée d’album, aux parties instrumentales travaillées malgré un riff heavy speed assez simple qui pourra faire illusion quelques instants. Ensuite, les ambiances développées sont assez variées, avec un synthé omniprésent, que ce soit pour le piano, les arrangements, les leads ou les soli. Ceux-ci rappellent d’ailleurs parfois les claviers de Dream Theater du temps où Kevin Moore officiait sur cet instrument, référence plus qu’honorable donc. Outre cet hommage à Alessio Lucatti, les autres musiciens ne sont pas en reste, avec notamment les guitares d’Olaf Thorsen et de Federico Puleri qui, si elles savent se faire plus variées qu’à l’accoutumée, lâchent aussi les chevaux quand c’est nécessaire, à l’image de la burnée "Fading Shadow", dont le riff racé débouche immédiatement sur un couplet chant-piano surprenant, soutenu par la section rythmique, le genre d’enchainement donnant un aspect progressif à l’ensemble sans être trop alambiqué.
Du côté de la production, on ne la fait pas au sieur Tolkki himself, qui signe peut-être là son plus gros son de batterie avec un mixage proprement monstrueux et précis à la fois. Il évite par la même occasion le côté parfois un peu froid des productions scandinaves en donnant toute la chaleur nécessaire aux guitares et aux synthés pour ne rien perdre en puissance et en agressivité, notamment dans les passages durant lesquels la section rythmique se fait un peu plus travaillée. Vision Divine n’en oublie pas pour autant ses racines symphoniques, avec notamment quelques grosses incursions dans "Angels in Disguise", rappelant peut-être d’ailleurs plus Nightwish que Rhapsody offe Failleur. Jamais en tout cas les compositions d’Olaf ne tombent dans la facilité, même lorsque l’on se rapproche le plus d’un heavy speed un peu plus basique, lors d’un "The Killing Speed of Time" aux vocaux travaillés et à la double pédale acérée. Pourtant, cette petite incursion speed fait du bien, car avec tous ces passages travaillés et complexes, on en oublierait presque à quel point un peu de spontanéité fait du bien.
Et c’est peut-être la seule chose qui manque pour transformer 9 Degrees West to the Moon en grand album. On a tout de même à faire a du bon voire très bon travail avec un album racé, alambiqué, aux multiples facettes que l’on prendra plaisir à découvrir au fil des écoutes, malgré la reprise "Touch of Evil" qui, toute sympathique soit-elle, tâche un peu au milieu de ce metal symphonique progressif…