CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Ced
(chant)
-Brizio
(guitare)
-U
(guitare)
-P'tit Stef
(basse)
-Yan
(batterie)
TRACKLIST
1)Bunkers and Cathedrals
2)A Thousand Knives for a Thousand Lies
3)Beside
4)Avalon
5)Dark Flag
6)Wizard
7)Innocence
8)Recall
9)Canvas
10)Khaos
11)Town
DISCOGRAPHIE
Cosmic Camel Clash : « Tiens, ça c'est pour toi, tu devrais aimer, ça m'a l'air d'être assez post-rock. »
Gazus : « Ah, chouette ! »
...
Groupe français fondé en 2004 tout d'abord sous le nom Jellyfish, CloverSeeds livre, après la sortie de deux EP, son premier album Innocence. La musique oscille ici entre «Rock éthéré» et «anti-Pop tellurique», dixit les infos fournies avec le CD promo. Du « rock éthéré », ma foi, cette appellation ressemble fort bien à du post-rock.
Et les premières mesures du premier titre "Bunkers and Cathedrals", passée l'introduction au glockenspiel, vont dans ce sens : guitare en son clair bardée de delay, mélodies hypnotiques et répétées, arpèges délicats... On pense facilement à Oceansize, God Is An Astronaut ou encore à certains titres d'Agora Fidelio, tout du moins jusqu'à l'arrivée du chant. Celui-ci marque en effet une certaine rupture, le timbre de Ced renvoyant immédiatement à ceux de chanteurs comme Thom Yorke et Matthew Bellamy. Les ingrédients restent alors les mêmes, mais font plus penser à Muse et Radiohead, à la sauce post-rock, jusqu'au climax qui clôt le titre et voit l'entrée en scène de guitares saturées qui viennent joliment grossir et alourdir quelque peu l'ensemble. La recette est en tout cas agréable. Le second titre, avec ses arpèges en gammes orientales, rappelle quant à lui Tool et A Perfect Circle (autres influences avouées du groupe). Les fantômes de ces sources d'inspiration perdurent d'ailleurs tout au long du disque.
Le disque s'écoule donc, tandis que l'on nage d'une influence à une autre, pour un ensemble somme toute agréable. Les plans de guitare, tant saturés que clairs sont bien gaulés, tantôt lourds et entraînants (le très « toolien » "Dark Flag"), tantôt légers et envoûtants (le très bon "Canvas", "Town"), quand ce n'est pas tout à la fois ("Khaos"). La production, signée Chris Sheldon (qui a entre autres travaillé avec... Oceansize) est de qualité : chaque instrument est à sa place, la basse est ronde et présente à souhait (qui rappellera Colin Edwin de Porcupine Tree, tant par son jeu que par ses lignes) et l'ambiance générale assez prenante. On peut trouver dommage le fait que le groupe n'ait pas tant que ça utilisé de samples (qui fonctionnent à merveille sur le final dégradé de "Khaos"). Autre reproche, le chant, qui, au fil de l'album, rappelle bien trop Thom Yorke et Matthew Bellamy, de par le timbre, ce qui en soit n'est pas un problème, mais surtout de par les lignes de chant. Ainsi, un titre comme "Wizard" pourrait très bien figurer sur un album de Muse, tant les gimmicks vocaux entre les deux groupes sont semblables.
Au final, Innocence s'avère être un premier album de qualité. Le chant (qui reste maîtrisé) mis à part, le groupe arrive plutôt bien à se détacher de ses influences, pour un résultat agréable à l'écoute. La majorité des titres sont réussis et si un morceau comme "Avalon" peut s'avérer ennuyeux à la longue, il reste marginal. CloverSeeds marque donc un bel effort. Reste à voir quelle sera l'évolution du groupe.