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CHRONIQUE PAR ...

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Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Alex
(guitare+chant)

-Le Fred
(basse+chœurs)

-Balmuzette
(batterie)

TRACKLIST

1)The Entry of Christ Into Arlon
2)Tar & Feathers
3)B.B. Initials
4)I Don't Make the Laws (I Fuck Them)
5)Karma 666
6)The Meaning of Life
7)War Is Fun
8)The Great Satan

DISCOGRAPHIE


Black Bleeding - The Great Satan
(2008) - death metal black metal 'n roll - Label : Autoproduction




Black Bleeding est un groupe formé en 1999 à Arlon, en Belgique. Après plusieurs démos, Ep's, et leur premier full-length album Beyond The Flames Of Hell sorti en 2002, le trio nous propose, avec son line-up de 2005, son second album studio The Great Satan. Voyons si ces Belges-là forment un autre de ces groupes prometteurs ayant du mal à percer, ou s'il s'agit, une fois de plus, d'un de ces nombreux projets death / black fichus d'avance...


Premier constat, l'album ne dure que 26 minutes. Ça tombe bien parce que plus long ça deviendrait lassant. Très lassant même, et autant le préciser tout de suite, Black Bleeding est un groupe de scène, et cet album ne sert finalement que de prétexte à la conservation de la musique et éventuellement, selon les dires du groupe lui-même, de tenter de recréer une ambiance live dans leur musique. La galette est d'ailleurs distribuée gratuitement sur le Myspace du groupe à l'heure à laquelle cette chronique est rédigée, ce qui en dit long sur leurs intentions : la musique est un hobby qui est ici partagé gratuitement, de manière indépendante, et le groupe cherche à se faire connaître pour faire un maximum de concerts. Bref, l'écoute de ce cd est donc d'un intérêt relativement limité, mais je ne vous le cache pas plus longtemps, un petit effort d'imagination vous plongera dans une fosse sombre avec devant vous les membres du combo belge en costards/cravates, et on imagine la claque de voir nos gaillards en live, entre deux litres de Trappiste.

On commence par le titre "The Entry of Christ Into Arlon" et on cerne immédiatement le style ici joué : un genre de black / death très rock 'n roll et rythmiquement très brisé. Les accords sont très sympathiques, tandis que la batterie saccadée donne un effet spécial mais lui aussi assez appréciable, ces roulements sont plutôt originaux et constituent donc une sorte de marque de fabrique du combo, même si on finit par s'en lasser. Par ailleurs, il faut admettre que même si ces gars-là se font plaisir et ironisent plus que légèrement, aussi bien musicalement qu'à travers les titres des morceaux, ils sont techniquement au point : c'est bien joué. On aimerait un peu plus de finesse par moments, au milieu de tant de brutalité. Mais le but du death / black qu'on nous sert ici n'est pas de faire dans la dentelle. Il y a quand même d'excellents riffs, et puis les morceaux dépassent rarement les 4 minutes donc on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, on va directement à l'essentiel, ce qui paraît être un argument supplémentaire pour la prédominance de la scène sur le travail du groupe.

On appréciera entre autres le solo de "Tar & Feathers", lui aussi assez dégueulasse, et c'est visiblement volontaire. Quant aux timbres de voix, ils sont efficaces et variés, mais ça reste très cru. Le gros avantage de ce groupe est finalement la grande originalité de leur exécution. L'inconvénient, c'est qu'elle est lassante, du moins sur album, mais disons-le encore une fois, les compositions sont assez bien fichues et définitivement taillées pour la scène. Soulignons aussi que la pochette se laisse admirer, sobrement expressive, on y voit une statue de la liberté avec une tête de mort, interprétez comme vous le voudrez ! Interprétez également à votre guise le morceau intitulé "The Meaning of Life" et qui n'est autre qu'un silence de 30 secondes. Et moi qui m'attendais à une reprise d'Offspring ! D'ailleurs, le morceau sobrement intitulé "I Don't Make the Laws (I Fuck Them)" ne sera pas sans rappeler "Tehran" à certains d'entre nous. Finissons sur le fait que cette troupe semble être assez sarcastique dans son attitude, le titre de l'album, ainsi que, entre autres, le « We don't thank anybody » de l'intérieur du livret nous mettant la puce à l'oreille à ce sujet.


Un death black 'n roll pas mal ficelé, mais somme toute assez lassant à la longue. On a hâte de voir le combo sur scène, mais en attendant, l'écoute de cet album n'apporte pas grand chose. Avis aux amateurs, donc. Si vous considérez un album comme une complète œuvre d'art, passez votre chemin. Mais si vous voulez vous en prendre plein la poire, surveillez les éventuels passages de Black Bleeding près de chez vous.

www.myspace.com/beerbleeding


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