CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
6/20
LINE UP
- Aleksandr Nevskiy
(guitare+chant)
- Nikita Parshikov
(basse)
- Artem Bagramov
(guitare+claviers)
TRACKLIST
1)???????? (Nenastje)
2)????? ??????? (Bilie Vremena)
3)???? ?????????? ????? (Arija varjazskogo gostja)
4)?????-???? (Ugrjum-reka)
5)?????? (Obereg)
6)???? ? ???????????? (Saga o Vajnemjajnene)
DISCOGRAPHIE
Attention chers lecteurs, objet culte en vue ! Ou, pour être plus précis, pochette culte en vue, l'une de celles dont le degré de virilité, de naïveté et d'amateurisme peut rivaliser avec celle du légendaire album Barbarians de Maniac Butcher. Otchizna ("La Patrie"), premier EP de Severnye Vrata, l'un des groupes-phares du "slavonic metal", ne limite pas sa naïveté et son amateurisme à la pochette, et s'il n'était pas arrivé au moment où la Russie était en manque de groupes prônant l'identité slave, il n'y aurait pas eu grand-chose pour justifier son succès.
Le slavonic metal est une définition plutôt floue, qui repose plus sur des paroles et une imagerie célébrant le paganisme et le culte des ancêtres slaves que sur des critères musicaux - même si la présence de mélodies traditionnelles reste une constante. Severnye Vrata propose donc une musique bien moins extrême que celle de Pagan Reign ou Butterfly Temple, tenant plus d'un heavy metal coloré de mélodies folk, avec quelques incursions de metal extrême (le blast mollasson de "Ougrioum-reka"). La tendance générale de l'album est au mid-tempo, oscillant entre agressivité des rythmiques en double croche et mélancolie des mélodies russes. Aucune utilisation d'instruments traditionnels, à l'exception des synthés au son de cloches d'église orthodoxe sur Nenast'ye, tout repose sur les harmonies de guitare et... le "chant" d'Aleksandr Nevskiy...
Et là, on en vient au grand drame de cet EP : Aleksandr ne sait pas chanter. Certes, il y a des chanteurs qui arrivent à jouer habilement avec leurs faiblesses vocales pour produire une impression de fragilité, écoutez par exemple Vinnie Cavanagh d'Anathema. Mais Nevskiy essaye de prendre un timbre profond et épique, et c'est la catastrophe, que dis-je, le massacre. Des compositions somme toute potables et qui auraient mérité une petite moyenne sont littéralement ruinées par sa prestation, et quand il opte pour un beuglement à mi-chemin entre le thrash et le death, le résultat est plombé par une partie instrumentale inintéressante ("Obereg").
Choisir une "chanson qui tue" dans ces conditions n'est pas vraiment aisé, et le choix de votre serviteur s'arrêtera finalement sur "Ougrioum-reka", en grande partie parce que ce titre a servi de base à une vidéo hilarante à base de stock-shot du film Aleksandr Nevski... Prokofiev et Eisenstein doivent se retourner dans leurs tombes.