CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
7/20
LINE UP
-Janne Kenttäkumpu
(batterie)
-Martin Toresson
(basse)
-Vesa Kenttäkumpu
(guitare)
-Thomas Josefsson
(chant)
-Marko Palmén
(guitare)
TRACKLIST
1)The Dead
2)Chronic Hell
3)Greed
4)From Menace To Mayhem
5)Blessed Upon The Altar
6)Feed The Fire
7)The Symbols Of Sins
8)Phase Of Fear
9)Veils Were Blown
10)But Life Goes On
11)The More We Bleed
DISCOGRAPHIE
« Nom de Zeus ! » Et moi qui croyait que la Delorean de Marty McFly ne faisait partie que du monde du ciné, il faut croire qu’en fait H.G Wells et le professeur Emmett Brown n’avaient pas complètement tort : le voyage dans le temps (et plus précisément le passé) existe bel et bien ! Mais nul besoin d’une voiture trafiquée ou d’une complexe machine, une chaîne stéréo et ce CD d’Evocation suffisent amplement. Une pression sur la touche play et zou ! Vous voila revenus au début des années 90, cette belle époque où les deatheux s’habillaient avec des chemises Canadiennes de bûcherons et des blousons en cuir, et où ils arboraient de fières crinières permanentées.
Belle époque mais, vous diront les spécialistes (et votre serviteur), époque révolue. Même si les échos de ce passé pas si lointain se font encore clairement entendre dans les productions musicales actuelles, il faut reconnaître que le XXIe siècle et ses promesses de changement sont passés par là et ont doucement mais sûrement changé les choses. Rappelez-vous : dans le début des 90’, l’Europe était un véritable vivier à death metal qui menait un bras de fer violent pour la suprématie du genre avec les US. Les nordiques (et plus particulièrement les Suédois) nous avait balancés en pleine tronche des formations encore mythiques aujourd’hui comme Edge Of Sanity, Dismember, Unleashed, Entombed et… Evocation. Oui, oui, je sais, vous non plus ça ne vous dit rien (ou alors chapeau) pour une raison somme toute assez simple : depuis 1993, ils ont été emportés dans une warp-zone temporelle et viennent tout juste, dix ans plus tard, d’atterrir…
En effet, après deux démos, le groupe splitte et réapparaît en 2003 pour une réédition de ces dites démos et enfin en 2007 (maintenant, quoi) pour nous présenter leur premier véritable album, ce Tales From The Tomb. Vous devez vous demander (et vous avez bien raison) : « Mais pourquoi Diable ce chroniqueur m'ennuie à raconter cette histoire au lieu de me parler de musique ? ». Mais, chers amis, parce que tout a déjà été dit ! Le style death metal old-school porte bien son nom, mais il y a une subtile différence entre puiser dans les forces ancestrales des maîtres du genre pour nous patater les oreilles et être rester coincés, le compteur désespérément bloqué sur la date de sortie de Jurassic Park au ciné et nous sortir un album avec plus de dix ans de retard sur l’inéluctable avancée du temps.
Tout y est : le son des guitares typé Entombed/Dismember, c'est-à-dire bien gras et bien lourd, avec cette sonorité copyrightée « à la Suédoise », la voix écorchée qui rappelle At The Gates et (encore une fois) Entombed, les riffs bien lourds et cette batterie typique des productions de l’époque… alors oui, soit, il faut reconnaître que c’est bien fait. Que le son est bon, que certains riffs sont (un peu) chouettes (comme l’intro de "Phase of Fear"). On se surprendra à headbanguer un peu de temps en temps et à se laisser emporter par certains breaks et changement de tempo efficaces. Quelques parties un peu mélodiques saupoudrées ici et là mais rien de tout cela ne saurait cacher que cette galette reste désespérément vide et sans originalité. On constatera même un peu tristement que le groupe s’auto-pompe : écoutez les intros de "Chronic Hell" et celle de "Blessed Upon The Altar", ce sont quasiment les mêmes.
Evocation repompe riffs éculés sur riffs éculés, reste enfermé dans les mêmes sonorités et harmonies, les titres se ressemblent tous et c’est sans surprise qu’on retrouve une reprise de Entombed ("But Life Goes On") en fin de galette. Il est presque sûr qu’un tel disque sorti au début des années 90 aurait eu son petit succès, porté par la déferlante de l’époque, et Evocation aurait peut-être marché sur les traces de ses frangins de l’époque. Mais aujourd’hui, le fan de death old-school Suédois jettera une oreille intéressée dessus, et sans doute appréciera la certaine puissance qui se dégage parfois du combo, puis le rangera dans son imposante CDthèque et ressortira Clandestine d’Entombed ou Across The Open Sea d’Unleashed. Tous les autres vérifieront après avoir écouté ce Tales From The Tomb qu’on est bien toujours en 2007 et qu’ils n’ont pas rêvé avoir vécu ces 15 années, puis éteindront leur chaîne avant de reprendre une activité normale.