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CHRONIQUE PAR ...

8
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Paul Kuhr
(chant)

-Tomer Pink
(guitare)

-Jake Depolitte
(guitare+basse)

-Steve Lyman
(batterie)

-Ben Warren
(claviers)

-Brownwean Beecher
(alto)

-Susan Naud
(chant)

-Willis Clow
(guitare)

TRACKLIST

1)Suspended Animation Dreams
2)Wolf Among Sheep
3)No Place Like Home
4)Kind of a Blur
5)The Rock N' Roll Preacher
6)Six Strings to Cover Fear
7)Awake
8)X

DISCOGRAPHIE


Subterranean Masquerade - Suspended Animation Dreams



«Le roi est mort, vive le roi». Ou, si l'on veut garder un soupçon d'objectivité et de circonspection: "le souverain est malade, le jeune prince se prépare à lui succéder". Pour ceux qui ne comprennent pas, et Dieu sait qu'ils sont nombreux, un petit décryptage s'impose. Opeth, en sérieuse perte de vitesse à force de tourner autour de ses lauriers, a de plus en plus de mal à revendiquer le statut de leader de la scène extrême progressive. Un jeune groupe américain suintant de feeling et débordant d'idées reprend l'idée de base des suédois – faire se côtoyer metal extrême et rock progressif – et la transcende: maintenant, ces deux mouvements si différents ne font plus qu'un le temps d'un album. Ce groupe, c'est Subterranean Masquerade, cet album s'appelle Suspended Animation Dreams, et votre fidèle serviteur se charge d'en devenir l'ardent thuriféraire.

Les plus perspicaces d'entre vous auront remarqué que le nom de l'album ressemble étrangement à celui du dernier Fantômas, mais qu'ils se rassurent: les similitudes s'arrêtent là. Certes l'on pourrait qualifier la musique de Subterranean Masquerade d'avant-gardiste pour l'audace dont elle fait preuve, mais ici, pas question de passer du pinson à la mule, de juxtaposer un plan de grindcore au générique des Looney Tunes. Il ne s'agira pas non plus de faire le désormais classique assemblage de plans progressifs alternés avec des riffs de death metal, car sur Suspended Animation Dreams le growl caverneux de Paul Kuhr (du groupe Novembers Doom) peut être posé sur une partie gentillette de piano, suivi de cuivres triomphants qui s'additionnent à une grosse guitare pour un résultat absolument jubilatoire. Les compositions brassant de très diverses influences sonnent alors de manière très cohérente, les enchaînements sont fluides et l'album se laisse donc apprivoiser dès les premières écoutes, presque sans heurts.

De cette approche mêlant à la fois pop jazzy, psychédélisme, saturations sombres et agressives ainsi que des pincées d'autres influences judicieusement réparties résulte donc un disque se rattachant bien plus à la sphère progressive qu'à celle du metal extrême. Pourtant, question noirceur et schizophrénie, Tomer Pink – la tête pensante du projet – a de toute évidence de la matière à exploiter et à nous faire partager, mais la névrose qu'il évoque ici – représentant les tourments de l'amour – est celle des premiers stades, latente et donc encore plus insidieuse et énigmatique. Pour mieux matérialiser cet état d'esprit, il est secondé par tout un petit orchestre, ce qui lui permet de proposer des arrangements plaisamment fouillés, qu'on ne se lasse pas d'explorer et démêler même après de nombreuses écoutes. Il convient toutefois d'évoquer dans ce contexte d'évoquer les deux seules petites réserves que l'on pourrait formuler à propos de cet opus. Tout d'abord, le chant clair masculin ne va pas faire que des heureux, et même si au début du disque il n'est pas sans rappeler celui d'un certain Äkerfeldt, il manque malheureusement de profondeur et d'expressivité. Ensuite, les arrangements sont certes très intéressants, mais à certains moments la production ne suit pas, ce qui diminue entre autres l'impact de certaines des parties les plus agressives.

Toutefois ces petits désagréments n'ont que très peu de répercussions sur la qualité globale du disque: les nombreux éléments en présence sont tellement équilibrés que les faiblesses passagères que l'on pourrait trouver chez un des musiciens se retrouvent balayées par les prestations mémorables des autres. Vous aurez sans doute noté qu'en dehors des comparaisons initiales avec Opeth et Fantômas – qui sont finalement plus là pour servir de faire-valoir – les références concrètes ne pleuvent pas. D'une part parce que votre humble serviteur est assez peu gâté question connaissance des musiques progressives pour pouvoir dresser un tableau précis ou exhaustif des influences, et que se limiter aux seules références metal n'aurait pas eu de sens. D'autre part parce que Suspended Animation Dreams fait partie de ces nœuds gordiens qu'on ne devra en aucun cas essayer de trancher ou de démêler, au risque d'en briser toute la beauté mystérieuse. Un groupe à découvrir, à soutenir et à suivre, "the next big thing" comme on dit dans les journaux branchés. Du moins espérons-le, d'autant plus qu'il leur reste une légère marge de progression.




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