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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Keith Nolan
(chant)

-Sean Salm
(guitare)

-Kevin Salm
(guitare)

-Bryan Little
(basse)

-Paul Meredith
(batterie)

TRACKLIST

1)Give Us Barabbas
2)Seventeenth Year Cicadas
3)Long Live the Heresy
4)Dirt Merchant
5)Lufthansa Heist
6)Whitewolf and Nash
7)Eyeless in Gaza
8)Suffrage Under a Sulfur Sky
9)February 16th 1969
10)Northern Lights
11)Falling in Love in a Whorehouse

DISCOGRAPHIE


Left To Vanish - Versus The Throne



« Contre les WC », quel titre d'album étrange ! Nul doute que notre scatophile officiel TheDecline01 serait outré par une telle dénomination. Les non-initiés seront pour leur part outrés par la musique proposée : une mixture de genres en "-core" tout en dissonance et en rythmiques brisées enjolivée par un chant black-metal, voilà de quoi rebuter beaucoup de monde. A première vue Left to Vanish semble faire partie de ces formations qui ont décidé d'explorer le laid, le putride, la fange. Autant dire qu'encore une fois le lien avec TheDecline01 s'impose de lui-même.

Si l'emballage musical général de Versus The Throne n'est pas surprenant pour qui connaît un minimum le postcore / deathcore torturé, le chant de Keith Nolan est pour sa part en décalage franc avec la scène en question. Loin des habituels hurleurs / vomisseurs core aigus qu'on y retrouve, le chanteur déverse une haine malsaine beaucoup plus proche de MayheM que de Misery Index. Et ça rend très bien : ses grognements malsains couplés au côté fondamentalement dérangeant et inhumain des guitares donnent un cachet particulier à l'ensemble, et les quelques descentes dans les graves qu'il se permet ici et là pour un résultat très death ne jurent pas du tout avec le reste. Au rayon traditionnel on retrouve en en tous cas les riffs asymétriques calés sur la double-pédale et parsemés de "zwiiing" aigus hors de la gamme qui permettront aux fans de mathcore de se sentir chez eux. Mais Left To Vanish se détache des fondateurs en remplaçant l'hystérie propre au genre par une tendance réjouissante au ralentissement du tempo : nombreux sont les moments où leur musique confine au doom, imposant un groove de plomb... pour mieux repartir après.

En effet Left To Vanish joue avant tout une musique de moments. Le retour systématique à des plans lents et malsains crée une impression générale de cohérence mais il s'agit d'un patchwork plus que d'autre chose. Quand la dissonance misanthrope de"Give Us Barabbas" semble devenue la règle, le post-rock mélodique de l'instrumental "Whitewolf & Nash" débarque et vient tout chambouler : c'est soudainement l'ombre des immenses *shels qui plane, de même que l'autre instrumental "February 16th 1969" évoque presque le Placebo post-rock des premiers albums. Alors qu'on pensait qu'une chanson comme "Dirt Merchant" définissait la personnalité protéiforme du combo en allant du doom au blast-beat en passant par le stoner, voilà que "Eyeless in Gaza" vient brutalement évoquer Hacride et Eden Maine lors de rythmiques start-stop fulgurantes avant qu'un solo de guitare vienne encore plus brouiller les cartes. Et que dire de "Long live the heresy"? Des subites incursions de mathcore à djeunz (merci les twin-lead) alors que le morceau est généralement orienté thrash/death lent à l'accélération mélodique évoquant Burst, c'est peu dire qu'on est paumé.

Le problème dans tout ça, c'est que cette tendance presque obsessionnelle à ne s'inscrire dans aucun schéma trop longtemps afin de paumer l'auditeur rend l'ensemble d'autant plus indigeste que certains titres sont beaucoup trop longs. On regrette assez vite que les digressions post-rock et emodjeunz ne concernent que quelques moments isolés, car avec un dosage plus subtil le tout aurait pu être extrêmement intense. Un titre comme "Northern Lights" fait particulièrement du bien (façon de parler, hein) tant qu'il lie guitares mélodiques d'ado à mèches et ralentissements de tempo terrifiants à la Crowbar... mais comme la deuxième moitié du titre s'éparpille au point de ressembler à un copier-coller d'idées éparses, on décroche. De la même façon, le début de "Falling in Love in a Whorehose" laisse planer l'espoir : déferlante de double-pédale, mélodies tuées en plein vol, rythmiques de marteau-piqueur, effets de balancier jouissif entre laideur et pureté... mais étirer tout ça sur 6'32 (outro chelou comprise) était une erreur. Comme on a l'impression d'avoir fait le tour de la question au bout de trois minutes, on finit par en avoir par-dessus la tête.


Left To Vanish est un groupe qui cherche visiblement à créer quelque chose et dont le talent pour distiller des atmosphères dérangeantes est certain. Il est donc d'autant plus dommage qu'un problème de tri des idées et de maîtrise du format des chansons viennent gâcher tout ce beau talent. Le jusqu'au-boutisme de Versus The Throne semble surtout masquer un manque de discernement et on se lasse. Les fans absolus d'ambiances suicidaires y trouveront peut-être leur compte...


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