CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Ian Gillan
(chant+harmonica)
-Michael Lee Jackson
(guitare)
-Dean Howard
(guitare)
-Joe Mennonna
(claviers+saxophone)
-Rodney Appleby
(basse)
-Randy Cooke
(batterie)
TRACKLIST
CD 1
1)Second Sight
2)No Laughing in Heaven
3)Into the Fire
4)Hang Me Out to Dry
5)Have Love Will Travel
6)Wasted Sunsets
7)Not Responsible
8)No Worries
9)River's of Chocolate
10)Unchain Your Brain
CD 2
1)Bluesy Blue Sea
2)Moonshine
3)Texas State of Mind
4)Sugar Plum
5)When a Blind Man Cries
6)Men of War
7)Drum Solo
8)Smoke on the Water
9)Trouble
10)Knocking at Your Back Door
DISCOGRAPHIE
Les blagues les plus courtes sont les meilleures ! Sorti en 2006, Gillan's Inn compilait différentes périodes de la carrière solo de Ian Gillan et le fan ne cachait pas sa joie de pouvoir entendre de nouvelles versions des classiques de Gillan (le groupe), jamais on aurait pensé que Ian Gillan les rechanterait. Pour un peu, on en oublierait presque l'interprétation pas toujours du meilleur goût de ces vieux titres, le son pas très subtil et le line-up de seconds couteaux qui accompagnait Ian Gillan.
Pour un seul album, on pouvait passer l'éponge. Seulement voilà, Ian Gillan récidive avec un double live de la tournée Gillan's Inn et les défauts énumérés plus haut n'ont pas disparu pour autant, bien au contraire. Les musiciens présents ne font pas dans la dentelle, surtout le batteur Randy Cooke qui bûcheronne comme un malade, avec un son de caisse claire insupportable, rendant l'écoute de ce live difficile. Il ose un solo de batterie bien lourd, même Vinnie Appice ne l'aurait pas osé et Ian Paice doit bien rigoler dans son coin ! Pour les guitaristes, on retrouve Michael Lee Jackson et Dean Howard, ce dernier avait déjà accompagné Ian Gillan sur la tournée Toolbox, tournée réputée pour son minimalisme technique (un seul guitariste et pas de claviers !). Là avec Gillan's Inn, le line-up est à peine meilleur, du même niveau que celui de Rainbow, tournée Stranger In Us All, autrement dit ça ne vole pas bien haut. Michael Bradford, le producteur mal aimé de Deep Purple depuis Bananas (et y'a de quoi), apparaît en tant qu'invité à la guitare sur plusieurs titres ("River's of Chocolate", "Smoke on the Water", "Trouble" et "Knocking at Your Back Door").
Bref, ce qui pose problème, ce n'est pas tellement la voix de Ian Gillan qui braille comme un papy et s'éclate comme un p'tit fou (il faut l'entendre se déchirer les cordes vocales sur "Men of War" et "No Laughing in Heaven" !), ce sont surtout les musiciens, jouant aussi bien qu'un tribute-band lambda ! Évidemment, rien des années jazz-rock-prog du Ian Gillan Band, on s'en serait doutés, Ian Gillan a préféré interpréter à la place quelques titres plutôt anecdotiques comme "No Worries", "Not Responsible", la jam "River's of Chocolate" terriblement ennuyeuse malgré les slaps de la basse et deux nouveaux morceaux assez rock ("Have Love Will Travel", "Texas State of Mind", ce dernier étant chanté par Michael Lee Jackson), vraiment pas fameux, deux compos sentant bon l'amateurisme, il faut bien le dire.
Étonnant aussi que Ian Gillan ait choisi de reprendre du Blackmore pur porc comme "Not Responsible" et "Wasted Sunsets" datant de l'époque Perfect Strangers, des "Smoke on the Water" et "Knocking at Your Back Door" sans intérêt ou un "Into the Fire" hyper lourd, massacré (les croassements de Ian Gillan sur le refrain font peine à entendre !). La version de "Wasted Sunsets" est plutôt réussie, bien chantée mais pour les solos... c'est pas Blackmore on va dire, les deux guitaristes ne sont vraiment pas à la hauteur. Pour les reprises de Deep Purple, rien de la période Steve Morse donc. Parmi les bons moments, il y a bien sur les classiques de Gillan ("Unchain Your Brain", "Men of War", "Bluesy Blue Sea" et la reprise du standard blues-rock "Trouble") même si leur interprétation est logiquement identique à celle de Gillan's Inn, sans oublier un "Moonshine" bien envoyé de la période Naked Thunder.
Tout cela fait un peu léger pour un live censé représenter sa carrière solo, la set-list aurait pu être bien meilleure et mieux pensée, plus adaptée disons pour sa voix actuelle, avec moins de hurlements dans tous les sens et plus de titres bluesy. Live In Anaheim est le prolongement de Gillan's Inn, un délire « entre potes » qu'il faudra bien arrêter un jour. Si Gillan envisage de sortir un nouvel album avec ce line-up, on peut légitimement craindre le pire.