CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Nils K. Rue
(chant)
-Andy LaRocque
(guitare)
-Reeves Gabrels
(guitare)
-Magnus Rosen
(basse)
-Big Swede
(batterie)
TRACKLIST
1)CyberChrist
2)Man Machine
3)Charge to War
4)Stand Up
5)A Cryptic Message
6)Crooked Cross
7)Lunar Voyage
8)Argonaut
9)New Eden
DISCOGRAPHIE
Le metal ne se marie plus qu’avec la heroic fantasy. Les épées, les dragons, les trolls, ça va deux minutes. Des groupes comme Ayreon, Iron Savior, Gamma Ray ou encore Pagan’s Mind ont ainsi eu la lumineuse idée de créer des concepts musicaux futuristes : les vaisseaux, les aliens, les astéroïdes. Ca change tout. Mais voici venir LE groupe qui va plus loin, le groupe du futur, celui qui sera seul tenancier du heavy-metal en 3006 (forcément, le reste de l’humanité aura disparu) : X-World / 5. Ca fait rêver.
Ce qui peut faire rêver aussi, c’est le line-up : du Pagan’s Mind justement, du Hammerfall (no comment), du King Diamond, du Bowie… Des musiciens de renom ont mêlé leurs forces et leur talent pour créer ce concept un tantinet ridicule. Et la démarche est poussée au maximum : la musique du groupe mise tout sur les étranges ambiances futuristes créées par les effets de production, de clavier, de vocoder, de bruitages incessants, etc. D’où la curieuse sensation d’avoir affaire à un metal à la fois traditionnel et indus, et ma foi assez imprévisible.
Ces artifices peuvent aussi bien finir par agacer à la longue, et ils n’y manquent pas. La surcharge d’effets tend à saper la musicalité des morceaux ("A Cryptic Message", "New Eden") lorsqu’elle ne les sauve pas de la platitude ("Crooked Cross"). Les soli, curieusement, ne sont pas nombreux ni très techniques ; ils s’intègrent aux atmosphères de çi de là, entre deux tours de chant et sur ces rythmes martiaux martelés, sur lesquels on s’imagine sans peine les hordes de tirailleurs spatiaux rentrant au vaisseau-mère à la file indienne.
Le propos de X-World / 5 est essentiellement mid-tempo, lourd, graisseux, avec quantité de riffs martiaux qui s’entrecroisent. Nils K. Rue pose là-dessus un chant de plus en plus maîtrisé – quelle palette ! – et de plus en plus trafiqué, aussi. Tout comme dans Pagan’s Mind. Ces effets ont leur charme, mais les performances vocales du Norvégien se voient de plus en plus dénaturalisées et synthétiques. Cela n’empêchera pas d’apprécier de fort jolies mélodies et de bons refrains, comme sur "Man Machine" ou "Lunar Voyage"; mais cette impression d’artificialité persiste malgré tout…
Et ce, sur tout l’album. Un comble tant le travail de production a été énorme. La démarche est novatrice, la musique est bonne, mais le groupe semble ne pas avoir fourni suffisamment d’éléments fédérateurs pour donner envie de se replonger dans l'œuvre encore et encore. Un grand talent, mais New Universal Order aurait pu être meilleur encore.