CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
6/20
LINE UP
-Don Cabron
(chant+guitare)
-Luiz Calyptico
(basse+guitare)
-Feliz Rompehielos
(guitare)
-Cornzales del Grano
(batterie)
-El Chiste
(claviers)
TRACKLIST
1)Vamos a la Playa
2)Macarena
3)Mojito
4)The Ketchup Song
5)Cantando En La Iluvia
6)La Isla De Los Muertos
7)Maria
8)Quita La Mascara
9)La Cucaracha
10)Luki Luki
11)Oye Como Va
12)Ilarie
13)Hasta La Vista
DISCOGRAPHIE
Mais comment en arriver là ? Qui aurait pu imaginer un jour qu’un groupe de metal s’attaque à des reprises de variété latines aussi nulles que la Macarena ou Las Ketchup? A l’heure à laquelle certains groupes de metal triment pour trouver un espace et une crédibilité sur une scène embourbée, d’autres comme Los Los s’accaparent un facing avec zéro crédibilité et autant d’ingéniosité qu’une huître. Description. Los Los s’amuse, avec tous les attirails mexicains (voir pochette) à reprendre des titres un peu cons-cons latins, connus pour leur grande profondeur, comme "The Ketchup Song", "La Cucaracha", "Vamos A La Playa"…
De têtes, ils ressembleraient plutôt à Slipknot qu’à des Mexicains. Et musicalement, c’est complètement plat. Sans rien. Imaginez Las Ketchup repris par des ados en mal de Rammstein, influencés par d’autres groupes de neo metal que je n’ai pas envie de citer, et cela donne une sauce grasse, rythmique, sans autre idée en tête qu’une sérieuse dérision. Réellement inspirée par la scène metal allemande, ce disque n’a aucun secret, à savoir un chant carré, martial et grave (oh, du Rammstein ?), des riffs découpés au couteau, totalement primaires, tout aussi graves, et une intensité sonore égale du début à la fin. Niveau chant, je suis aussi thaïlandais qu’ils sont mexicains. Il devient donc une vaste friandise édulcorée, marrante au premier abord mais vite éreintante.
Mais qu’est-ce qui fait que des gens, et surtout un label comme Drakkar (Crematory, Haggard, Kreator…) puissent payer des droits à Universal, Warner, EMI et copains pour inutilement reprendre des musiques de ce type ? Un besoin d’argent ? Une place de rayon libérée au dernier moment ? Et le pire, c’est que ce disque a réellement été enregistré dans un studio mexicain vers Chihuaha (aux Roque Metal Studios). Enfin, pour dire la vérité, ce disque fait rire. Et il faut reconnaître que la première écoute est vraiment marrante. Qui n’a jamais pensé offrir un sort métallique à ces titres commerciaux qui nous pourrissent les oreilles à chaque coin de rue? On rigolera même franchement (il ne faut pas le cacher) à l’écoute de titres comme la "Macarena", "Vamos A La Playa" ou "Luki Luki". Mais bon, tout ceci ne durera que le temps d’une écoute, ou de quelques diversions musicales histoires d’impressionner les potes avec cette originalité. On reviendra peut-être sur "La Isla De Los Muertos" et "Hasta La Vista", un peu plus sombres que le reste et mieux faits au final.
Le plus ragoûtant dans cette histoire, c’est qu’il y a tout à parier que cette formation (qui s’est même offert le luxe d’un deux-titres en août dernier pour annoncer l’album) parviendra à se faire un nom et une réputation bien plus rapidement que de nombreux autres combos bien plus méritants (disons musiciens/compositeurs), et donc à attiser le porte-monnaie des plus innocents en quête de divertissement metallistique. C’est donc tout contradictoire, parce que d’un coté c’est drôle, décalé, mais d’un autre, c’est du foutage de gueule déclaré, de l’opportunisme étudié et une raison de plus de croire que le metal (pas forcément pur mais au moins intègre) devrait se protéger de ce genre de stupidité décadente. Par contre, si les mélanges de styles et le cinquième degré ne vous font pas peur, alors cette "production" est faite pour vous… Pas pour moi en tout cas. Que nos chingan con esa madre. No Mames!