CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
7/20
LINE UP
-Norbert Leitner
(guitare+chant)
-Andreas Tuma
(basse+chant)
-Bernd Kladler
(guitare)
-Paul Tikal
(batterie)
TRACKLIST
1)Relationship : Erased
2)Ronin Revolution
3)Double-Edged Razortongue
4)Cognitive Note Of Discord
5)Go To Blazes!
6)The DreamCatcher
7)1st Division Triplehorns
8)Apocalypse
9)Under The Banner Of The Unholy Spirit
10)When Rain Is Pain...
DISCOGRAPHIE
A l'écoute de Cognitive Note Of Discord, le premier mot qui vient à l'esprit est "bide". Ou, si l'on pioche dans le vocabulaire moins péjoratif des critiques de cinéma, un "nanar". Vous savez, ce genre de films qui n'a absolument rien pour lui, mais qui arrive à vous arracher un peu de sympathie par son côté presque caricatural, essayant de s'inspirer des grands noms mais se vautrant sans arrêt dans la parodie à la limite du grotesque. Car l'on sent la volonté qu'ont les musiciens de Lords Of Decadence de faire dans le heavy/speed burné et mélodique, mais cette bonne intention est irrémédiablement minée par un manque flagrant d'inspiration et une réalisation pas vraiment convaincante pour ne pas dire catastrophique. Faire une chronique complètement assassine est certes très tentant, mais comme mentionné dans l'introduction, le côté nanardesque de cette galette nous en dissuade quelque peu. D'autant plus que si l'on parcourt un peu les chroniques de cet album déjà présentes dans les magazines et webzines spécialisés, nos charmants Autrichiens sont déjà habillés pour quelques hivers à l'avance. Je me bornerai donc à essayer de décrypter les moments imparablement nanars qui foisonnent sur Cognitive Note Of Discord.
Ce qui frappe en premier lieu, c'est la production très maladroite qui caractérise les compos. Entre autres le clavier. En fait, surtout le clavier. Souvent très en avant dans le mix, doté d'un son qui n'a rien à envier à un vieux bontempi à l'agonie, abrasif et crachant chaque note comme si c'était la dernière. Cette contre-performance sonore transforme les parties lead du clavier qui se veulent hautement mélodiques et enjouées en moments qui provoqueront soit un sourire de compassion ("The Dreamcatcher"), soit une envie irrépressible d'éjecter le disque hors du lecteur ("Relationship : Erased", "Go To Blazes"). Les vocaux ne sont pas vraiment en reste. Le chant agressif, proche d'un registre black, manque cruellement de hargne et de conviction, et pour ne rien arranger, il est souvent trop en arrière dans le mix, noyé sous les autres instruments ou les chœurs. Ces chœurs, tantôt mélodiques, tantôt agressifs, auraient pu être l'un des points forts de cet album s'ils n'étaient pas plombés par un mauvais mixage qui les transforme en brouhaha pas très intelligible, comme sur "Where Rain Is Pain" ou "The Dreamcatcher".
À côté de ça, les guitares et la batterie s'en sortent assez honorablement et contribuent à remonter le niveau. Les soli ne sont pas rebutants, même assez efficaces, et les musiciens ne manquent pas de technicité même s'ils ne sont pas de grands shredders. Cependant, il y a un petit détail quelque peu gênant: l'inspiration un peu trop évidente des compos. Les premiers titres d'un album vous conditionnent souvent pour l'écoute de l'opus dans son intégralité, et à ce niveau on peut dire que les Lords Of Decadence ont fait le mauvais choix. Le premier, "Relationship : Erased" est le parfait ersatz des livraisons récentes de Children Of Bodom, la virtuosité et l'inspiration en moins, la production calamiteuse en "plus". Ce ne sont pas les références à la bande à Laiho qui manquent chez les Autrichiens, que ce soit dans les dans le nom du groupe ("Children Of Decadence" sur Follow the Reaper) ou dans la propension vers les titres de chansons "tranchants" ("Double-Edged Razortongue" ici, "War Of Razors" et "Bed Of Razors" chez CoB). Mais là où le téléphonage de mélodies frise l'indécence, c'est sur "Ronin Revolution", qui "emprunte" sans vergogne le pré-refrain et le refrain de "Rejection Role" des Suédois de Soilwork. Le reste des compositions emprunte allègrement des éléments aux grands noms du "death mélo" comme ceux mentionnés ci-dessus, ou encore In Flames (pour certaines rythmiques de guitare) et Arch Enemy.
Malgré tout cela, quelques bons moments pointent sur la galette, comme par exemple sur "1st Division Triplehorns" qui, nonobstant le sempiternel clavier arrive à former un titre cohérent et entraînant grâce à ses guitares heavy metal influencées par Iron Maiden et ses chœurs profonds qui (pour une fois) ne souffrent pas trop du mixage. "Under The Banner Of The Unholy Spirit" arrive aussi à être convaincant grâce à sa rythmique pesante et ses guitares lead bien arrangées. D'autres titres renferment de bons riffs qui sont malheureusement plutôt mal assortis. Par exemple "Go To Blazes" qui après une intro certes pas trop inspirée mais revigorante, retombe comme un soufflé, ou encore le titre éponyme "Cognitive Note Of Discord" qui finit dans un fade out décevant et malvenu.
Les personnes qui sont atteints de collectionnite aiguë des clones de CoB ou les amateurs de nanars metal pourraient certes trouver leur compte dans cette galette, pour tous les il serait plus intéressant d'aller voir du côté des groupes originaux et un peu mieux inspirés.