CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Trivette
(chant)
-Dut's
(guitare)
-Anto
(guitare)
-Jean-fi
(basse)
-Bubu
(batterie)
TRACKLIST
1)Ignition
2)You're Wretched
3)Inhumanity Remains
4)Stabbing Your Knife Inside
5)Blastin' Dead
6)Alteration Cycles
DISCOGRAPHIE
Bon, eh bien un de plus. Un quoi, me dites-vous ? Tout simplement un groupe français prometteur, sur lequel il va vite falloir compter dans le monde du métal extrême français. Il ne faudrait pas non plus que ça devienne une habitude : après les ex-Whisper X, les nouveaux de chez Dieseris (avec le frère de Trivette en son sein), Svart Crown ou encore Sickbag, voici venir Diluvian. Il va falloir à veiller à ce que ça ne devienne pas une habitude, sinon on ne saura plus vraiment où donner de l’oreille. Mais ne boudons pas notre plaisir et attardons nous un peu sur Inhumanity Remains.
Les plus avertis de nos lecteurs auront déjà compris que Diluvian joue du death-metal. La pochette (très réussie, d’ailleurs, pour une première), le nom, les titres – sans parler de l’indice « genre : death metal » mentionné sous l’artwork de cette chronique – tout concorde. Pas de publicité mensongère : après la courte mise à feu "Ignition", c’est avec "You’re Wretched" que l’on peut découvrir ce que nos gaillards de Besançon nous réservent. Déjà, une production (signée Pierre-Emmanuel Pelisson du groupe Maladaptive) qui fait l’effet d’une bonne petite baffe dans les gencives. Il y a là un professionnalisme évident tant la puissance est ici palpable, que ça soit dans le son des guitares, gras et lourd comme de coutume dans le style, la batterie sèche et implacable ou encore le chant râpeux à souhait. Seule la basse, comme toujours manque de présence.
Voila pour un bref aperçu de la forme, qui respecte les canons en vigueur dans le genre depuis quinze ans. Le fond, c’est donc du death-metal dans ce qu’il a de plus représentatif. Blasts, riffs agressifs, breaks et double pédale sont le lot de ce Inhumanity Remains. C’est du classique, certes, mais qui marche bien, le groupe ayant tout de même une approche du genre que l’on sent nourrie aux grosses pointures des States, Cannibal Corpse, Immolation et Suffocation en tête. On ne retrouve pas réellement cette indéfinissable « french touch » qui caractérise pas mal de nouveaux groupes de nos contrées, mais plus une approche traditionnelle d’outre-Atlantique dans la façon de se concentrer sur la lourdeur et l’agressivité des riffs plutôt que sur la mélodie – même si celle-ci n’est pas totalement absente, pour preuve la fin de "Alteration Cycle" ou "Stabbing Your Knife Inside".
La technique est bien là, on sent que chaque membre du groupe maîtrise son instrument même si on est bien loin d’une virtuosité à la Suffocation. Il y a juste ce qu’il faut d’audace instrumentale pour ne pas tomber dans une certaine routine, le groupe variant les plaisirs tout autant que le tempo – notons tout de même que celui-ci est majoritairement élevé, le blast faisant régner sa loi sur la vélocité de l’ensemble. Malgré tous ces bons points, et comme souvent lors d’un premier jet, il manque un zeste d’originalité et d’identité pour que l’on veuille bien séparer Diluvian de la horde de groupes – jeunes ou vieux – qui rôdent dans les parages en proposant toujours la même recette, parfois avec bonheur mais le plus souvent sans conviction, sans jamais prendre en compte les évolutions de la scène métal autour d’eux.
Mais la jeunesse de Diluvian plaide clairement en leur faveur, et le groupe semble être une de ces valeurs sures du moment. Même si la prudence est de mise – après tout, vingt minutes de musique, c’est bien peu pour se faire une véritable idée – c’est avec une excitation non feinte qu’on découvrira le premier véritable album de Diluvian.