CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Mark Boals
(chant)
-Liz Vandall
(chant)
-SKY OF AVALON
(chant)
-Uli Jon Roth
(guitare+basse+claviers)
-SKY ORCHESTRA
(violons+contrebasse...)
-Michael Ehre
(batterie)
-Nippy Noya
(percussions)
-Chris Lowe
(percussions orchestrales)
-SKY CHOIR
(chœurs)
TRACKLIST
1)S.O.S.
2)Tempus Fugit
3)Land Of Dawn
I) Techno Man
II) Land of Dawn
III) Lion Wings
4)The Magic World
5)Inquisition
6)Letter of the Law
7)Stay in the Light
8)Benedictions
9)Light and Shadows
10)Tanz In Die Dämmerung
I) Destination of Twilight
II) Morgenrot
III) Searchlights from Hell
IV) Seelenschmerz
V) Inside the Titanic
VI) Fama Errat
VII) Requiem for the Nations
VIII) Morituri
IX) Rex Tremendae
X) Star Peace
XI) Tanz In Die Dämmerung
XII) Silence
DISCOGRAPHIE
Le Jimi Hendrix Allemand est de retour. Ainsi était surnommé Uli Jon Roth à ses débuts à cause de sa dégaine très baba-cool et son jeu de guitare rapide, fluide et groovy. Outre le fait que Roth a été guitariste de Scorpions durant quatre ans, gravant définitivement son nom dans le cœur de tout amateur de hard rock et de guitare qui se respecte, il a également été un expérimentateur, tentant à plusieurs reprises de marier la guitare électrique et la musique classique. Under A Dark Sky en est sa dernière tentative à ce jour.
Toujours armé de sa Sky Guitar si particulière (7 cordes et 38 frets sur la plus aigue), Uli nous présente ici une nouvelle coopération avec le Sky Orchestra, formation – comme son nom l’indique – orchestrale avec force violons, altos et autres contrebasses. Sans surprise, on retrouve donc une musique à la croisée des mondes, empruntant les sonorités et les instruments de la musique dite classique (au sens large), une batterie rock/prog plus moderne, et entre les deux, la guitare expressive de Roth et – outre les chœurs – le chant de Mark Boals (ex-Malmsteen, Royal Hunt) et de Liz Vandall (ex-Sahara). Loin de mettre sans arrêt le jeu de Uli Jon Roth en avant, Under A Dark Sky est bien plus un exercice de composition auquel on sent que son auteur a pris un immense plaisir, ainsi qu'en témoigne la sincérité de l’ensemble.
Uli Jon Roth, plutôt discret donc, brille malgré tout par son jeu toujours aussi élégant, distingué et fluide. Ceux qui avaient admiré le musicien lors de son ambitieuse relecture des Quatre Saisons de Vivaldi en 2004 retrouveront cette sonorité délicieusement Hendrixienne et ce touché gracieux et sensible, loin des attentes de ceux qui pensaient revoir Uli Jon Roth faire du hard Rock. L’album commence avec "S.O.S" et son morse (…---…), installant assez vite une ambiance qui sera dominante durant la grosse heure que dure cet opus : un mélange de mélodies progressives et classiques, oscillant entre la douceur et une certaine forme d’héroïsme épique ("Letter of the Law" et ses chœurs presque Therionesques). C’est finalement un album se révélant assez proche d’une comédie musicale, avec ses variations, sa progression et ses dialogues – tant musicaux que chantés.
Mais, et c’est là que le bât blesse – sans trop faire mal, il est vrai – derrière ce coté innocent et naïf pointe trop régulièrement une certaine mièvrerie pas toujours bien assumée ("Stay in the Light"). Heureusement, la guitare de Roth ressort bien vite au détour d’une mélodie ou d’un solo, éloignant alors Under The Dark Sky de son côté très (néo)classique ("Tempus Fugit") pour le renvoyer dans le giron du progressif légèrement expérimental. L’album est divisé entre les titres courts et les plus ambitieux, qui sont aussi les plus réussis. "Land of Dawn", "Tanz In Der Dämmerung" et ses dix-huit minutes ou encore "The Magic Word" : autant de développements progressifs et audacieux. Quant aux titres plus courts, ils sont l’occasion pour Uli Jon Roth de laisser parler sa Sky Guitar ("Letter of the Law", "Benediction", "S.O.S", "Inquisition") avec un brio toujours aussi indéniable. L’envahissant Mark Boals nous fait ici l’aumône d’une prestation tout a fait convaincante, jouant à fond le jeu d’Uli Jon Roth en se montrant aussi fluide et diversifié que sa guitare.
Pour être tout à fait honnête, votre serviteur a commencé par détester cet album trop riche, étrange et parfois niais. Mais le travail d’Uli Jon Roth ne s’apprécie que rarement immédiatement, méritant que l’on s’y penche un minimum pour se rendre compte de ses grandes qualités et petit à petit, on se laisse gagner par l’identité du guitariste Allemand. Allergiques aux démonstrations techniques, cet album est pour vous : rarement guitare ne se montre plus douce et inspirée que sur cet Under A Dark Sky, estompant les défauts qui demeurent sur cet opus.