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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16/20

LINE UP

-Nils Patrik Johansson
(chant)

-Erik Ravn
(guitare+narration)

-Martin Arendale
(guitare)

-Dr Müller
(basse)

-Andreas Lindahl
(claviers)

-Morten G. Sorensen
(batterie)

TRACKLIST

1)Demon Desire
2)Beautifool
3)The Raven
4)Faith - Apathy Divine Part I
5)Envy
6)Snow - Apathy Divine Part II
7)Sleep
8)I Shall not Yield
9)Reason … ?
10)Carpe Noctem - Seize the Night

DISCOGRAPHIE

The Shadow Cabinet (2006)
Salt (2010)

Wuthering Heights - The Shadow Cabinet



Erik Ravn n’est pas un homme comme les autres. Et d’ailleurs, ça n’est pas un homme tout court : c’est, comme son nom le laisse entendre, un corbeau. Si on accorde foi au symbolisme ésotérique associé à l’animal, ce sont de bien sombres présages que nous apporte sa venue. Quels présages, il est difficile de le dire mais sombres, sans aucun doute : à voir les thèmes évoqués dans sa dernière œuvre, on ne doute plus que l’homme-corbeau cache au fond de lui de profondes ténèbres. Wuthering Heights et son leader, quatre ans après Far From The Madding Crowd et ses hobbits voyageurs, sont de retour pour nous picorer les yeux et les oreilles… commençons à lire dans les entrailles de la bête si son ramage se rapporte à son plumage, et asseyons nous tranquillement pour écouter ce que l’homme peut bien avoir à nous narrer.

Far From The Madding Crown avait frappé très fort en 2002, et avait révélé à la communauté de metalleux le groupe d’Erik Ravn et son metal mélodique burné, pêchant sans vergogne dans les clichés les plus éculés du metal épique avec un indéniable brio. Succédant à deux albums assez méconnus, Far From The Madding Crowd avait asséné une bonne baffe à nombre de ces Nostradamus de bas étage qui glosaient depuis un moment sur la mort du speed metal et de ses confrères. Mené de main habile par Erik Ravn, seul maître à bord depuis la création du groupe (en 1989, tout de même), Wuthering Heights a connu un line-up mouvementé au fil du temps, mais qui semble s’être stabilisé au moins en ce qui concerne l’élément de loin le plus important du groupe : son chanteur.

Et c’est tant mieux, pourrait-on dire. Car le travail abattu par Nils Patrick Johansson est énorme. Il avait déjà prouvé ses capacités vocales hors-normes avec Richard Andersson’s Space Odyssey et Astral Doors, et transforme son essai au sein de Wuthering Heights avec cet opus. Chanteur mélodico-agressif au timbre bien particulier, c’est lui qui porte véritablement l’album de bout en bout comme cela avait déjà été le cas avec Far From The Madding Crowd. On pourrait quasiment affirmer sans avoir peur de représailles qu’il est en passe d’obtenir au sein de Wuthering Heights un statut proche de celui d’Hansi Kürsch pour Blind Guardian : celui de chanteur immédiatement reconnaissable sans qui la musique du groupe perdrait quelque chose d’essentiel.

L’album commence bien fort avec "Demon Desire", pièce rapide et efficace qui sonne comme un condensé de ce que le groupe va nous offrir durant le reste des soixante minutes que dure The Shadow Cabinet. De la double grosse caisse en veux-tu en voila, des gros riffs, des cavalcades et des chœurs, quelques habiles touches de synthé et une complexité rythmique et mélodique que ne renieraient pas le plus prétentieux des groupes prog’. On enchaîne avec "Beautifool" et son intro folkisante, pour trouver un refrain déluré, des mélodies vocales qui prennent aux tripes et un côté plus lourd et plus appuyé. Puis vient "The Raven", où notre ami Erik affirme, sur fond de riff très Pink Floydien (époque The Wall) en version survitaminée, qu’il est bien l’un de ces volatiles. À ce stade-là de l’album, on peut déjà dégager un maitre-mot de l’œuvre : originalité. Même si on trouve des passages très convenus ici et là, l’ensemble sonne la plupart du temps très neuf à l’oreille. Les refrains ravageurs de "Snow" et de "Faith", les lignes vaguement néo classiques de "Carpe Noctem - Seize The Night" et le côté gros heavy de "Envy" font du bien aux esgourdes.

Toutefois, force est de constater que l’on ne tient pas dans les mains l’album parfait, malgré ses indéniables atouts. On reprochera à The Shadow Cabinet d’être inégal, certains passages véritablement délicieux précédant d’autre nettement moins croustillants et bien plus convenus. Ensuite, il faut soulever ce qui apparaît comme le défaut majeur de cet opus : la batterie. Complexe et très travaillée, elle donne très vite une impression d’être brouillonne et sur la longueur a tendance à lasser l’auditeur en se répétant. Les breaks n’ont rien d’originaux, et le fait que celle-ci soit mixée bien en avant ne fait que rendre ce défaut plus flagrant. On pardonnera à Wuthering Heights les courtes narrations dispensables, mais un titre comme "Reason… ?" qui ne comporte qu’une unique narration de trente seconde semble vraiment superflu. Heureusement les parties folk et les petites touches de violon ou de flûte, bien que plus discrètes que sur Far From The Madding Crowd, viennent rapidement faire oublier ces défauts.


Alors, mieux ou moins bien que Far From The Madding Crowd ? Une chose reste certaine, si vous avez apprécié l’album précédent il y a de fortes chances que vous aimiez celui-ci, une fois pardonnés les défauts qui empêchent The Shadow Cabinet d’être l’album ultime de l’année. Avec cette œuvre ambitieuse, osée (écoutez l’intro a capella de "Sleep"), complexe et variée, Wuthering Heights se pose comme une valeur montante du renouveau speed metal aux côtés de leurs confrères de Manticora, et on ne peut que souhaiter que ça continue. Et que le vol du corbeau ne prenne pas fin de sitôt, parce que les contrées qu’il n’a pas encore survolées sont ma foi bien prometteuses.


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