CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Nemesis
(chant+guitares+claviers)
-Beowulf
(basse)
-Astaroth
(batterie)
TRACKLIST
1)The Machinist
2)Bloodwork
3)Lateral Ergonomic Organic Marooned SoulCloned
4)Eugenic
5)Perpetual Spirit
6)Accursed
DISCOGRAPHIE
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, Astaroth est un groupe autrichien, qui en est en à son quatrième album: Organic Perpetual Hatework. Longtemps reconnu comme une valeur sûre et intègre du black metal en Autriche avec des productions comme Christenfeind, Sklavengott, Violent Soundtrack puis Annus Supprimus, ce dernier étant une réédition des premiers pas du combo, le line up a connu quelques bouleversements pour revenir à la composition originelle. Déviant pas mal de ses origines black metal, Organic Perpetual Hatework adopte ici une démarche futuriste et somme toute assez personnelle, baignée dans une ambiance médicale, religieuse et éthique (anti?) assez évidente. Pour être du black, en fait, cela en reste, mais on s’intéresse ici à la partie rapide, atmosphérique et moderne.
Basé sur la dualité mélodie basique/violence métallique, Astaroth ne s’en tire pas trop mal, passant souvent de la première composante à l’autre avec un certain effet de surprise comme pourrait le témoigner "Perpetual Spirit". Et c’est cela que l’on aimera dans cet album: la construction intelligente et intelligible des éléments sonores jouant avec les ambiances et les contraste. Les titres "Accursed" et "Bloodwork" vont dans ce sens, à la fois très mélodiques et violents, les guitares mises en avant, même si les claviers restent généralement la composante harmonique principale. On se laissera aussi séduire à la fois par ce coté death saccadé des passages plus rythmiques ("Soulcloned", "Perpetual Spirit"), par les passages complètement black metal rappelant de temps à autres un petit Emperor ("Bloodwork"), par les moments plus calmes avec un certain travail sur les claviers et l’ambiance ("Perpetual Spirit", "Bloodwork"), et aussi par les tendances électro dark souvent retrouvées dans les breaks et les intros.
Il manque cependant à Astaroth la chaleur des instruments et de la production qui peut rendre un travail si personnel. La batterie semble être carrément programmée ("Lateral Ergonomic Organic Marooned") et ça fait parfois peur, même si l’on sait très bien que tout est prévu pour que Organic Perpetual Hatework se revête d’un voile chirurgical, froid, mécanique et à la fois mélancolique. Les claviers paraîtront aussi de temps en temps un peu too much tant au niveau du son, un poil trop surfait et électronique, qu’au niveau de la composition, support un peu lourd à certaines compositions, forçant selon moi les guitares à ne devenir que des instruments rythmiques. "SoulCloned" est concerné par cette critique même si au final il reste un titre assez fort et bien construit. Par ailleurs ce même clavier peut jouer un rôle bien plus supportable comme sur "Eugenic (Designed Duality)", titre très sympa basé sur une mélodie reconnaissable et plus épique. Je reste néanmoins très positif quant à "Accursed", titre peut-être plus classique, mais bien composé, simple, direct, et surtout empreint d’une aura black metal touchante.
Organic Perpetual Hatework fait penser tour à tour à des groupes comme Sybreed, Stormlord en moins épique et Oxiplegatz en moins extra-terrestre, même si l’on pourra en rapprocher le visuel de la pochette, complètement blanc et épuré, loin des layouts black d’antan… En guise de dernier mot, on s’en retire avec une impression assez mitigée parce que Organic Perpetual Hateworkpeut énormément plaire comme pas du tout selon le feeling extrême que l’on y cherche. Pourtant, il faudra reconnaître, sinon l’originalité de la démarche, la singularité de cette production et son approche conceptuelle, marquée par la présence en bonus du clip de "Soulcloned", à découvrir.