CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Sven D’Anna
(chant)
-Dano Boland
(guitare)
-Volker Leson
(basse)
-Snoppi
(batterie)
TRACKLIST
1)Witch Of The Enchanted Forest
2)Pale Rider
3)Call To The Dragon
4)Children Of The Night
5)Black Worms
6)Lonely In Desert Land
7)Dragons Death
8)The Sword Of Vengeance
9)Two Faces Of Balthasar
10)Return Of The Thunder Warriors
DISCOGRAPHIE
Tiens, le nouveau Wizard ne s'appelle pas Of Steel, Fire And Dragons ?!? Étrange... il faut dire que l'opus précédent des Allemands m'avait fait une sacrée impression : je pensais qu'il s'agissait d'un joke-band parodique... avant de réaliser horrifié que le groupe se prenait totalement au sérieux. Incroyable mais vrai, il existait donc un groupe qui revendiquait son identité de « Manowar européen » au premier degré ! Vous comprendrez donc pourquoi j'ai mis ce CD dans mon lecteur un sourire aux lèvres...
Forcément, quand on jette un coup d'oeil au track-listing et qu'on voit des titres tels que "Witch Of The Enchanted Forest", "Sword Of Vengeance" ou "Return Of The Thunder Warriors" on se dit que la messe est dite... et quand une séquence de narration Rhapsodienne laisse la place à un titre dont le refrain est directement pompé sur "Uruk-hai" de l'album précédent, on se dit qu'on n'a pas fini de se marrer. Le titre en question est un concentré de true metal en bonne et due forme, et on a l'impression d'avoir écouté tout l'album à l'avance... et la surprise qui arrive ensuite, sans être énorme non plus, en est quand même accrue. Car imaginez vous que Wizard a décidé de... tenez-vous bien... varier son propos!
Il ne s'agit évidemment pas de renier l'héritage Manowar/Maiden/Helloween (il y a des limites à tout), mais venant de Wizard les différences franches entre certaines titres de l'album font presque bizarre. "Pale Rider" commence sur un rythme syncopé moderne qu'on retrouve parfois aussi dans "Black Worms" alors que "Children Of The Night" développe un feeling hard-rock qui n'a mine de rien pas grand-chose à voir avec avec les cavalcades heroic-fantasy épiques de "Call To The Dragon", à part au niveau de l'utilisation des choeurs. Le riff d'intro de "Lonely In Desert Land" est même non seulement clairement thrash mais surtout bien puissant, de même que le couplet ambiancé basse/batterie/claviers qui arrive derrière. Étonnant tout ça...
Ces quelques passages de micro-innovation marquent pour deux raisons : déjà parce que c'est du Wizard donc on ne s'attendait pas à une quelconque innovation, mais surtout parce que les Allemands sont très efficaces dans ces digressions. Paradoxe : c'est quand il s'éloignent de leur "identité" affirmée qu'ils finissent par réellement développer une identité ! Car dès que Wizard refait du Wizard (c'est-à-dire 90% du temps) l'ennui revient invariablement car ce n'est jamais que du collage de copie calquée sur de la rempompe plagiarisante. Le son a beau être gros et les riffs efficaces, Goochan ne pourra vraiment plaire qu'à ceux qui n'ont jamais écouté de true-metal de leur vie, ou au contraire aux fans aveugles du genre qui adulent tout ce qui sort de toutes façons.
Malgré un excellent niveau et des compos qui tiennent la route, les Wizard restent bloqués dans les limites qu'ils se sont eux-mêmes posées... mais quelques passages de cet album semblent révéler qu'ils pourraient enfin devenir un "vrai" groupe s'ils se décidaient à lâcher leur obsession d'être le chaînon manquant entre Manowar, Helloween et Rhapsody. Il ne reste plus qu'à attendre le suivant pour voir si ça se confirme...