CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Vesa Mattila
(chant)
-Sami Raatikainen
(guitare)
-Asko Sartanen
(guitare)
-Lauri Mailasalo
(basse)
-Jonatan Varon
(batterie)
TRACKLIST
1)The Shrike
2)Deception
3)Betrayer in Me
4)Humanity Inspection
5)Shattermind
6)Death Is All We Get
7)Destination Decoder
8)Envy Machinery
9)Sick from the Inside
10)Rebirth
DISCOGRAPHIE
Codeon est un nouveau groupe finlandais formé par le guitariste Sami Raatikainen en 2002. Parallèlement aux traditionnels changements de line up et autres problèmes récurrents, le groupe sort une démo en 2003 suivie d’un mini album autoproduit l’année suivante, avant de se faire repérer lors d’un concours qui lui permet d’être signé fin 2005. Le groupe se lance dans la foulée dans la préparation de son premier album… qui ne sort qu’en 2008.
Le guitariste, unique compositeur et donc leader du groupe, Sami Raatikainen, partage en effet son temps entre Codeon et Necrophagist qu’il a rejoint en 2006, lui laissant peu de temps à consacrer à son propre projet. Car le guitariste finlandais est réellement le maitre à penser de Codeon, signant toutes les compositions, écrivant une partie des paroles et exécutant la majorité des solos de guitare, élément très important dans la musique du groupe. Autant commencer par les choses qui fâchent, car le défaut principal du groupe saute aux oreilles dès la première écoute : on a déjà entendu ça quelque part… Ce mélodeath moderne, à l’ambiance froide, désincarnée et futuriste et à l’exécution assez technique fait immanquablement penser à Mors Principium Est, autre groupe finlandais. Y aurait-il donc maintenant un sous-genre propre à ce pays ? Après le death mélodique suédois plutôt chaleureux, positif et « humain » à la In Flames première époque, voici le death mélodique finlandais, froid et austère comme un hiver Lapon !
Mais passé ce manque d’originalité, peu de reproches sont à faire au groupe. En effet, les deux premiers titres envoient la sauce d’entrée de jeu avec une efficacité digne des plus grands. Tout y est : gros son puissant et clair à la fois (la production est remarquable), riffs thrash-death entraînants à la Arch Enemy, batteur qui envoie du lourd à la double sans jamais abuser des blast beats, mélodies et ambiance glaciales évoquant donc MPE, chant death efficace et solos de guitare époustouflants. Que du bon ! Au rayon des points forts, les parties de guitare sont particulièrement remarquables. Sami Raatikainen et son compère astiqueur de manche Asko Sartanen s’en donnent à cœur joie. Faisant preuve d’une maitrise technique très largement au dessus de la moyenne (on comprend ce qui a attiré Necrophagist!) les six-cordistes ont le bon goût de ne pas en rajouter, mettant en permanence leur bagage technique au service du morceau, aussi bien dans les riffs parfois très complexes que dans les solos dans lesquels la technique est toujours un moyen d’expression, jamais une fin en soi. Peut-être là la qualité principale de Codeon.
Finalement, seuls des refrains vraiment accrocheurs (comme sait en pondre MPE justement) manquent à l’appel pour vraiment rentrer dans la tête de l’auditeur. Ce petit défaut qui se retrouve tout au long de la galette est bien l’élément qui empêche pour l’instant Codeon de jouer en première division. Arrivé à la fin des 44 minutes de l’album, on a l’impression d’avoir passé un très bon moment mais on n’a pas retenu grand-chose, les différents titres ayant du mal à se différencier les uns des autres faute d’éléments vraiment accrocheurs et mémorisables. Ainsi une certaine monotonie se fait sentir, toutes les chansons étant plus ou moins calquées sur le même schéma. La seule véritable tentative d’innovation et d’originalité s’appelle "Betrayer in Me". Ce morceau, étonnamment mis en valeur car positionné dès la troisième piste de l’album, surprend par sa tentative de refrain plus mélodique et son chant scandé en voix presque claire. Une tentative partiellement réussie, la voix étant quand même assez spéciale, mais qui a le mérite d’exister.
Source est donc un bon album, le travail des guitaristes tant en ce qui concerne les riffs que les solos étant vraiment d’un niveau excellent. Certes un manque d’originalité se fait sentir mais le défaut majeur est plus à chercher du côté de ce manque d’accroche qui fait sonner Source comme une succession de bons passages, plus que comme un ensemble de chansons. De la bonne came toutefois, et un bon espoir du death mélodique moderne. À suivre !