On met la galette dans le lecteur. On appuie sur play et que constate-t-on à ce moment précis ? Que cet album solo de Steve Walsh, aidé de Trent Gardner, n’est pas du tout un mélange entre Magellan et Kansas. Oh non, pas du tout. C’est plus un album expérimental pour les deux compositeurs.
Car "Glossolalia", le premier morceau, est tout simplement étonnant. Tout commence avec quelques sons orientaux puis très vite un bon gros riff métal arrive droit dans tes dents… cher auditeur. Totalement inattendu comme morceau. Il y a des samples, un refrain mélodique très Walshien mais soutenu par cet énorme riff, des passages plus planants…hum c’est plutôt très sympathique comme entrée en matière. On a du mal a croire que les deux hommes sont derrière ça.
Et l’on va aller de surprise en surprise tout au long du disque. Le deuxième morceau "Serious Wreckage" est tout à fait dans le ton. Entre morbide et positif, à l’image du texte, le morceau navigue ainsi un peu sur les deux rives. Intéressant encore une fois. La suite sera du même acabit. Toujours surprenant, rarement facile et mélodique comme on aimerait le voir. Parfois épique comme le morceau Kansas aux ambiances particulièrement recherchées, parfois plus conventionnel sur "Rebecca", on ne peut que saluer l’excellent travail purement progressif effectué dans le disque. Autre gros morceau du disque, "Smackin’ The Clowns" avec ses 10 minutes au compteur. Grosse pièce progressive donc, à l’ambiance bien barrée puisque que c’est l’histoire d’un cirque en feu vu par les yeux d’un enfant. Surréaliste parfois dans le texte comme dans la musique (on a droit a des chœurs bien zarb'), il n’en reste pas moins mélodique et agréable.
On notera aussi le très heavy "Haunted Man", presque classique dans sa construction…du moins face au reste de l’album. Quel avis émettre sur cet album ? Pas si évident. Steve Walsh nous montre l’étendu de son énorme talent de compositeur et d’écrivain, Trent Gardner se lâche totalement sur le disque avec ses multiples expérimentations et le disque recèle de petits bijoux. La grande étude de Glossolalia reste même encore à faire. Pourtant, tout cela manque affreusement d’unité, c’est une sorte de sac rempli des délires des deux hommes. Un gros manque de cohérence donc…. Mais est-ce bien important ? Cela dépend de chacun. Au final, c’est un album parfait pour les progueux aventuriers dans l’âme mais qui risque de ne pas plaire aux amateurs plus conventionnels. Ce qui est plutôt bien vous ne trouvez pas ?