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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 7/20

LINE UP

-ZP Theart
(chant)

-Herman Li
(guitare)

-Sam Totman
(guitare)

-Vadim Pruzhanov
(claviers)

-Dave Mackintosh
(batterie)

-Frédéric Leclercq
(basse)

TRACKLIST

1)Heroes of Our Time
2)The Fire Still Burns
3)Reasons to Live
4)Heartbreak Armageddon
5)The Last Journey Home
6)A Flame for Freedom
7)Inside the Winter Storm
8)The Warrior Inside
9)Strike of the Ninja (Bonus)
10)Scars of Yesterday (Bonus)

DVD Bonus :
1)The Making Of "Ultra Beatdown"
2)The Making Of E-Gen Guitars with Herman LI

DISCOGRAPHIE


Dragonforce - Ultra Beatdown



Dragonforce pensait atteindre le firmament, poussé par une vitesse de croisière démesurée et une ascension fulgurante due (entre autres) au jeu Guitar Hero. Mais une fois parvenu en haut de la colline, le groupe, au lieu de prendre son envol tel un Icare victorieux, semble avoir mésestimé le poids qu’il portait sur ses épaules : rien moins que l’essence la plus pure du metal épique et de tout ce qu’il représente, une essence que ne renieraient ni Manowar ni Rhapsody. Résultat : un beau gadin, que les générations futures de Vidéo-Gag se repasseront au ralenti pour en rire méchamment.

Le pied sur le retour, les cheveux volant fièrement sous l’action d’un ventilateur astucieusement placé par les roadies, le poing levé et le regard fièrement posé sur un public ébahi qui reprend en chœur les « whoooo-hoooooo-hooooo » scandés par un chanteur impeccablement moulé dans un pantalon de cuir : voila l’image que renvoie immanquablement Dragonforce. Certains en rigolent, d’autres y voient là une naïveté rafraichissante et ludique : Dragonforce a toujours compté autant de détracteurs que d’admirateurs. C’était en tous cas ainsi avant la sortie d’Ultra Beatdown, qui risque de provoquer une vive déception chez ceux qui avaient été blastés par Inhuman Rampage, l’album précédent. Oh, certes, dans les grandes lignes, rien n’a changé, sinon des détails. Un peu moins rapide, plus posé, des blast moins présents… rien qui, sur le papier, promettait un album médiocre.

Mais voila : Ultra Beatdown est ultra médiocre. Bon, Herman Li et Sam Totman sont toujours aussi impressionnants avec leur shred supersonique qui va toujours plus vite et toujours plus dans le délire sans pourtant apporter aucun élément nouveau. C’est toujours ça : l’amateur de shred trouvera un peu de quoi se satisfaire. Il sera presque le seul, tant le reste de l’album est répétitif. Les titres sont interchangeables, se ressemblent tous et se mélangent tous si on fait abstraction des petites différences de tempo de l’un à l’autre, ZP Threat chante de manière totalement stéréotypée, toujours plus épique et plus ridicule, les refrains ne sont absolument pas inspirés, et les patterns de guitare rythmique sont toujours aussi pauvres. Pas un riff qui vaille le coup dans ces 70 minutes (en version collector) de musique, et tout juste un ou deux soli qui sortent de l’ordinaire ("The Last Journey Home" ou "A Flame for Freedom" et son chorus un poil Maidenien), justement parce que le shred est mis un moment de côté.

La plupart du temps, on pourrait se croire en train d’écouter un Sonata Arctica désœuvré, un Rhapsody en roue libre voire un Gamma Ray ou un Stratovarius sous amphèt’. Dragonforce possède toujours son identité mais elle a tendance à baver et à déborder sur d’autres formations qui n’en demandaient pas tant. Tout est prévisible et on sent venir gros comme un Airbus A320 tous les refrains, les chorus et les soli, tant la recette est répétée à l’envie sur ces dix titres. Il n’y a guère que la partie centrale de "Reasons to Live", avec son rythme lancinant qui sort l’auditeur de sa torpeur, même si du coup il se prend à penser à Rhapsody. Les lignes vocales de "Heartbreak Armageddon" et de "The Last Journey Home" font de la même manière tiquer positivement l’auditeur, sans qu’il puisse pour autant éviter de se demander où il les a déjà entendues avant. On tombe dans l’infâme avec "A Flame for Freedom" et sa ligne de piano digne d’un de ces mauvais slow des années 80 qu’on ressort de ses cartons pour amuser la galerie ou avec "Inside the Winter Storm", totalement stéréotypée avec – là aussi - son piano faussement romantique.

"The Warrior Inside" (oui, ils ont osé) achève de convaincre l’auditeur que l’inspiration a gravement fait défaut à nos Anglais (mais qui viennent de partout dans le monde) tant ils recyclent les mêmes plans, les mêmes gimmicks et les mêmes attaques d’un titre à l’autre. Dave Mackintosh est les deux pieds sur la double pédale durant tout l’album, ne s’arrêtant que pour plaquer une énième fois le même break à coup de roulements de toms. Les petits veinards qui se fendront de la version collector auront droit à deux titres bonus. "Strike of the Ninja" fait sourire et "Scars of Yesterday" – seul titre potable de la galette, au final - fait furieusement penser à Machinae Supremacy dans l’approche, agrémenté de (toutes) petites touches plus black metal. On passera sous silence le DVD bonus, montrant de manière aussi plate le groupe en train de composer/enregistrer l’album qu'Herman Li en train de faire créer sa propre guitare : le sentiment de honte devant les facéties de Li et de Totman n’est pas loin.


Grosse déception. Inutile de chercher à expliquer cet échec (l’engouement de Guitar Hero leur est monté à la tête ?), on ne peut que constater le désastre. Inhuman Rampage avait été une très bonne surprise, et Dragonforce a évité la tentation facile d’aller toujours plus vite et plus loin en ayant l’ambition de nuancer un peu leur musique. Mais finalement, on se dit qu’ils auraient peut-être dû, ça n’aurait guère pu être plus décevant…


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