CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Arkadiusz "Anton" Antoniewicz
(Batterie)
-Szymon "Vasyl" Wasilewski
(Guitare+chant)
-Filip "Teppah" Tepper
(basse)
-Maciej "Misterius" Markiewicz
(Claviers)
-Gwiazda
(Guitare)
TRACKLIST
1)Alone
2)Not the Same
3)If I Swear
4)Spiritual Reality
5)Insomnia
6)Between Love and Hate
7)Fall Into Oblivion
8)Never Again
9)Symbol of Time
DISCOGRAPHIE
Des trois fondateurs de Morion en 2004, il ne reste que Vasyl et Anton aujourd'hui. Après une tournée, la démo Symbol Of Time en 2005 -reprise par ailleurs sur l'album puis un changement de line-up, survient l'enregistrement de Insomnia en dehors des circuits des maisons de disques. Dix titres d'un thrash death émaillé de claviers qui se rapproche plus de l'école suisse que polonaise...
A vue de nez, comme ça, ça ressemblait à un traquenard. Un groupe polonais inconnu, qui autoproduit son premier album plus de 3 ans après sa création, vous avouerez que ça ne sent pas bon. Quand en plus, le "flyer" met en avant une tournée passée avec Moonlight, mais surtout avec Strommoussheld, Sacriversum, Artrosis et Lebenssteuer, là l'angoisse s'installe, surtout quand il faut récrire Strommoussheld et Lebenssteuer derrière. En fait c'est comme le Canada Dry, on dirait que c'en est, mais non, parce que ça tient la route une fois le temps d'adaptation passé.
Ce temps d'adaptation est entièrement dû à la production qui malheureusement mais sans surprise aucune manque de qualité. Le son est mat, sans chaleur, trop sec et enregistré assez bas. Cela n'empêche heureusement pas de déceler la bonne inspiration du combo, mais ne met pas grand chose en valeur non plus, à part peut-être les claviers qui ont la bonne idée d'être une composante majeure de la musique de Morion. Les intros au synthé sont pour la plus grande partie vraiment inspirées, les breaks également, de même que les finales. La mise en oeuvre, le placement, la présence de ces claviers est digne des courants Cyber suisses.
Le revers de la médaille est que le reste ne suit pas toujours comme avec "Alone" qui commence par un bon passage aux claviers mais tourne en boucle ensuite, ou "Not The Same" qui semble prendre le même (mauvais) chemin, surtout en raison d'une voix rébarbative sur certains airs, un peu à la (vieil) Alastis quand ils tentaient de suivre les traces fraîches de Samael à leur époque...
L'album contient quelques titres prometteurs cela dit, comme "If I Swear", aux relents samaeliens, ou encore "Spiritual Reality" qui commence comme "Aerials" de SOAD.
Relativement loin des compatriotes Vader et Behemoth, Morion tente de s'ouvrir une voie dans un registre death melodique où les claviers ont la part belle. Les caves de l'autoproduction ne permettent malheureusement pas une mise en avant suffisante mais laissent entrevoir mais surtout sentir ce qu'une production puissante pourrait offrir.