CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Damnagoras
(chant)
-Aydan
(guitare)
-Elyghen (claviers+violon)
-Gorlan
(basse)
-Zender
(batterie)
TRACKLIST
1)Trow's Kind
2)Swallowtail
3)The Winter Wake
4)The Wanderer
5)March Of Fools
6)On The Morning Dew
7)Devil's Carraige
8)Rats Are Following
9)Rouse Your Dream
10)Neverending Nights
11)Disillusion's Reel
DISCOGRAPHIE
C'est marrant, en ce moment je croule sous les promos italiens. Il faut croire que ces choses-là marchent par cycle… Quoiqu'il en soit ce début d'année 2006 voit les groupes transalpins déferler, et c'est plutôt pas mal car tous ceux qui me sont passés entre les mains pratiquaient un style différent. Aujourd'hui c'est ce nouvel album d'Elvenking dont il est question: le groupe a précédemment sorti Heathenreel en 2001 et continue depuis à pratiquer un métal mélodique pétri de folk celtique et de thèmes d'heroic-fantasy, à l'image des pseudonymes des musiciens.
Comme Angra, Helloween ou Blind Guardian, Elvenking est l'archétype du groupe qu'on peut faire écouter à des néophytes pour leur prouver que le métal n'est pas que du bruit qui fait groooaar. Bien que le son des guitares et les parties de batterie placent définitivement le groupe dans la sphère du heavy, la musique présente sur The Winter Wake est en effet très peu agressive, extrêmement entraînante et qui plus est ultramélodique. Tout amateur de musique festive devrait craquer dès la première écoute pour "Trow's Kind" et ses riffs à la Maiden enjolivés de thèmes irlandais au violon, ainsi que pour les chœurs énergiques et les refrains qui se retiennent instantanément. La production de l'album joue en sa faveur car le son est très bien mixé: à part une basse un poil trop en arrière (comme d'hab) on se délectera de la manière dont les multiples lignes mélodiques se lient aux riffs. Elvenking propose une musique souvent assez touffue, sur un schéma riff + mélodie de violon + autre mélodie vocale + une guitare acoustique en plus + peut-être un peu de clavier tant qu'on y est, etc. Et tout est audible. Bon point.
Le début de l'album laisse vraiment une bonne impression car les titres s'enchaînent sans se ressembler et tapent assez bien. On est assez surpris par le chant de Damnagoras: l'homme possède un grain un peu nasillard qui sonne plus rock qu'autre chose mais qu'il peut amplifier à loisir par un très gros vibrato qui le fait soudainement sonner comme un Lione ou un Sammett, bref comme un authentique chanteur lyrique de heavy. Il joue très bien de cette schizophrénie vocale: son côté rock renforce souvent l'énergie des couplets alors que son timbre heavy traditionnel lui permet de pondre des refrains traditionnels de heavy très tubesques. Ce côté tubesque est une caractéristique constante de l'album: c'est vraiment hyper accessible et ça tire souvent vers la pop, comme l'intro de "The Winter Wake" qui sonnerait presque comme du Kyo saturé! Le groupe semble d'ailleurs le savoir balance juste derrière un chant très agressif et des riffs hachés comme pour compenser. Malin…
Les point forts d'Elvenking sont sans aucun doute les mélodies et le côté folk celtique très prononcé, ces deux éléments se confondant souvent. Avoir un vrai violon dans le groupe apporte une certaine crédibilité et Elyghen sait faire de son instrument un accompagnement mélodique pour les parties les plus soft comme un pourvoyeur d'énergie dans les parties rapides qui donnent vraiment envie de danser la gigue. On a l'impression d'écouter du "Corrs-métal" et cela pourrait passer en musique de fond dans un pub irlandais sans aucun problème. Et pour ce qui est des points faibles… et bien l'impression de diversité que donnaient les trois ou quatre premiers titres a malheureusement tendance à s'effacer très vite. Et oui: une fois dépassé le milieu de l'album on a l'impression d'avoir fait le tour de la question, mais Elvenking s'entête et finit par tourner à vide. Le morceau acoustique "On The Morning Dew" passe très bien mais ne surprend pas vraiment et les titres qui suivent commencent à tous sonner comme ceux déjà entendus. C'est toujours sympa mais on se lasse…
C'est donc sur cette note un peu négative qu'on reste une fois l'album terminé: on s'est pris une bonne dose de musique très festive et assez travaillée dans la forme, mais l'album semble reprendre les mêmes idées jusqu'à l'usure. Une fois une mélodie posée au violon on sait que les guitares vont la reprendre, on sait que les chœurs vont venir les renforcer… c'est bien dommage car la formule de base a beau être limitée elle est diablement plaisante. Il reste toutefois une possibilité d'évolution pour Elvenking: les passages les plus agressifs sonnent vraiment bien et si le groupe renforce son côté heavy pour son prochain album le tout pourrait devenir très prometteur. En attendant The Winter Wake devrait en toute logique séduire les fans et les faire danser en rond lors des concerts. Un groupe à suivre.