CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Matthieu Morand (guitare+chant)
-Nicolas Colnot
(basse)
-Frédéric Renaut (batterie)
-Lindsay Messaoudi (claviers)
TRACKLIST
1)Siren’s Call... The Void
2)Warhead
3)Sea of Hate
4)King of Thylia I
5)King of Thylia II
6)King of Thylia III
7)Ghouls of Time
8)Dark Whispers
9)Witch of the Forest
10)The buried Crown
11)One last Season
12)The Heroes’ Tale
DISCOGRAPHIE
Elvaron est un groupe de chez nous, de Nancy plus précisément. Déjà à leur troisième album, les Nancéiens pratiquent un soft metal à tendance progressive, le tout dans la sauce conventionnelle de l’heroic-fantasy (vous savez les lutins, les trolls et les chevaliers, là). Sans être particulièrement original, il faut reconnaître au groupe une certaine maîtrise de la composition et des arrangements, plutôt fin pour des jeunots.
Dans la bonne lignée prog’, on a donc affaire à des morceaux relativement longs (une pointe aux onze minutes), mouvants, qui arrivent dans l’ensemble à ne pas être trop redondants. La composition est sommaire, et se résume la plupart du temps à des passages agressifs qui succèdent à des passages calmes, etc. On reconnaît ici ou là des influences: Dream Theater pour le prog’; Metallica/Megadeth pour les riffs metalliques; Rhapsody et Symphony X pour le flanc épique. Si c’est difficile à concilier sur le papier, Elvaron s’en sort plutôt bien une fois en piste, le mélange arrive à prendre. "One Last Season" notamment est très bien mené, et le chant pourtant agaçant n’arrive pas à plomber une morceau inspiré et original, mené par une basse très bien mixée.
La trilogie des pistes "King Of Thylia" est un bon exemple de morceaux cadrés, avec des moments souples, des envolées de la part de la lead-guitar (pas toujours bien choisies), et une présence des claviers et de la basse qui ne tachent pas trop par rapport au reste. Signalons d’ailleurs quelques passages très intéressants menés uniquement par la basse et le piano: l’idée était excellente, dommage que les mélodies choisies dans ces passages soient trop épiques pour ce genre d’instruments. La batterie est en place (c’est ce qu’on lui demande) et ne vient pas perforer les structures avec du blast n’importe où – comprenez « elle fait le minimum syndical mais le fait bien ».
En parlant d’instruments, Elvaron a fait preuve de bon goût en décidant de s’entourer de musiciens différents pour intégrer quelques instruments acoustiques et ainsi sortir du schéma réducteur de leur line-up. Le troisième volet de "King Of Thylia" ou "The Heroe’s Tale" en sont de parfaits exemples, les sonorités s’intégrant sans difficulté. Même si légèrement sous-exploités (le groupe reste l’élément principal), les guests apportent une touche atypique et bienvenue pour casser certains passages trop épiques du skeud. "Witch Of The Forest" (ce titre…) ou le morceau éponyme par exemple sont desservis par des soli un peu longuets et moyennement inspirés. Qu’à cela ne tienne, le groupe excelle dans le registre inverse: "Dark Whispers" en première ligne est une jolie et douce ballade et révèle les capacités d’un groupe apparemment plus à l’aise sur les guitares acoustiques et les pianos.
Le défaut majeur du groupe sera le chanteur. Réussissant plutôt bien à porter ses lignes vocales sur les morceaux simples, il montre des faiblesses à cause d’une puissance assez médiocre, et sa voix de "dark lord of the black castle" est elle proprement ridicule… On ne peut pas être parfait dans tous les styles. Les chœurs assurés par le bassiste sont également d’un niveau moyen mais restent corrects dans l’ensemble. Autre point faible, les effets utilisés sur les guitares et les claviers sont peu innovants, ce qui donne une impression de ressemblance sur des morceaux pourtant conçus de manière totalement différentes. Souhaitons au chanteur de s’améliorer dans les années à venir et au groupe d’abandonner les pitreries à la Tolkien, et là, on aura sûrement affaire à un groupe mature, prêt à donner des ailes à leur fusion. A suivre.